Interview

Albertini : «Soyez sûr que Capello préparera comme il se doit le match face à l’Algérie»

«Oui, l’Italie a été sollicitée par l’Algérie pour un match amical !»

Auteur : mercredi 28 mai 2014 10:57

Demetrio Albertini, l’ex-milieu de terrain emblématique du grand Milan et de la sélection italienne, a accueilli Le Buteur en Italie. Actuellement vice-président de la Fédération italienne de football, Albertni a accepté de revenir sur plusieurs sujets relatifs à sa carrière et à sa longue histoire d’amour avec le Milan AC avec lequel il a tout remporté en 1994. Il a été l’un des chouchous des légendaires Arrigo Sacchi et Fabio Capello, aujourd’hui sélectionneur de la Russie qui sera le troisième adversaire des Verts en Coupe du monde au Brésil. Dans cet entretien passionnant, nos lecteurs découvriront Albertini qui a écrit en lettres d’or son passage chez le club milanais.

Comment allez-vous, M. Albertini ?
Ça va merci, je vais bien !
C’est le quotidien sportif algérien Le Buteur et sa publication arabophone El Heddaf…
Sincèrement, je ne connais pas bien le journal, mais je sais tout de même qu’il s’agit d’une publication importante.
Comment se porte le football italien actuellement ?
Le football italien, à travers la sélection nationale, vit de beaux moments, au vu des résultats réalisés ces dernières années. Mais en ce qui concerne les clubs, les choses sont vraiment difficiles. Ils éprouvent beaucoup de difficultés, notamment en compétitions européennes.
A votre avis, pourquoi les clubs italiens n’arrivent presque plus à passer le cap des huitièmes de finale de la Ligue des champions ?
Avant tout, je tiens à vous dire que le Napoli a réalisé un bon parcours en C1, mais la chance lui a tournée le dos. Pour ce qui est de la Juventus de Turin, il faut savoir que le fait d’avoir été tenue en échec lors de deux rencontres lui a coûté la qualification.
Parlons de la Coupe du monde, comment voyez-vous cette compétition en tant que membre de la Fédération italienne ?
On s’est déplacés au Brésil à trois reprises ces trois derniers mois. Les choses étaient un peu difficiles. Au mois de janvier, il y avait un retard au niveau des infrastructures mais les choses se sont améliorées. On a même assisté à la Coupe des confédérations dans ce pays, l’an dernier. Je pense que maintenant, ça s’est beaucoup amélioré. Le problème qui peut se poser, ce sont les conditions climatiques. Je pense que la présence des supporters donnera un goût spécial à ce Mondial.
 A votre avis, qui sera le favori pour remporter cette Coupe du monde ?
Il y a le Brésil et l’Argentine, sans oublier l’Espagne et l’Allemagne.
Quelles sont les chances de la Squadra Azzura avec Cesare Prandelli ?
L’Italie vient juste derrière les grandes équipes que j’ai citées. Seulement, il faut savoir que ce n’est pas toujours le meilleur et le favori qui remporte le trophée.
L’Italie est-elle capable de remporter le trophée ?
Je ne vous cache pas que l’Italie a bâti une bonne équipe jeune et solide, sans oublier un entraîneur très rusé. La Squadra a réussi à atteindre la finale de l’Euro et a fini troisième en Coupe des confédérations.
Mais vous n’avez pas répondu à notre question ?
(Rire). L’Italie ira au Brésil pour remporter le trophée. On ne peut pas penser d’une autre manière car on possède déjà quatre titres. Mais on sait pertinemment que ce sera très difficile.
L’Algérie sera dans le groupe H en compagnie de la Russie, la Corée du Sud et la Belgique. Que pensez-vous de ce groupe ?
Ce sera un groupe très difficile, malgré le fait qu’il n’y ait pas de grosses cylindrées. La Belgique et la Russie sont deux très bonnes équipes, mais tout le monde sait que pour se qualifier au deuxième tour, ce sera difficile.
Est-ce que l’Algérie peut passer au deuxième tour ?
Comme je vous l’ai dit, toutes les sélections sont difficiles et ont des chances de se qualifier. Le Mondial sera équilibré. Pour ce qui est du groupe de l’Algérie, je trouve que les choses ne seront pas faciles. La qualification sera difficile, mais pas impossible.
Un avis sur les Diables rouges de la Belgique ?
La Belgique est une excellente équipe. Elle a un bon groupe, mais en Coupe du monde, ça va changer. Toutes les sélections ont les mêmes chances pour se qualifier au deuxième tour.
La Russie est drivée par un entraîneur que vous connaissez, Fabio Capello…
(Rire) Fabio Capello est un grand entraîneur qui connaît parfaitement le football. Il l’a prouvé à maintes reprises. Je reste persuadé qu’il préparera comme il se doit ce Mondial, sachant surtout qu’il a la confiance des responsables de la Fédération de Russie.
Capello a été tenu en échec par l’Algérie en Afrique du Sud lorsqu’il était sélectionneur de l’Angleterre…
Cela fait déjà quatre ans. Les choses ont complètement changé, même les joueurs ont changé. Donc, on peut dire que ce nul ne veut rien dire.
Comment jugez-vous le rendement des Algériens qui évoluent en Série A ?
Je connais Saphir Taïder. Je dois dire que les Algériens ont un bon niveau. Ils ont montré de très belles choses en Série A. Ceux qui évoluent en Série A auront normalement un bon rendement en Coupe du monde.
Voudriez-vous nous parler du rendement de Taïder cette saison ?
Je pense que cette Coupe du monde sera l’occasion pour ce joueur de pouvoir progresser encore. En tout cas, ce sera très bénéfique pour l’Inter de Milan.
Est-ce que la Fédération italienne a reçu une proposition de son homologue algérienne pour préparer la Coupe du monde 2014 ?
Je pense que oui. Le problème qui se pose c’est que l’Italie ne peut pas jouer des matchs amicaux en dehors de l’Europe. On éprouve quelques difficultés, du moment que les joueurs évoluent presque tous en Série A. C’est presque impossible de jouer loin du continent européen.
Mais est-ce que vous avez réellement reçu une proposition algérienne ?
Ce n’est pas moi qui gère ça, mais je pense que la Fédération italienne a bel et bien reçu une proposition de l’Algérie pour jouer un match amical.
Donc, on peut s’attendre à un match amical Algérie-Italie prochainement ?
Sincèrement, je ne peux rien vous dire. Ce n’est pas moi qui suis chargé de choisir les matchs amicaux de la sélection. C’est le sélectionneur national, Cesare Prandelli, qui s’en occupe.
Est- ce que l’Italie viendra en Algérie ?
La sélection est prête à affronter n’importe quelle équipe au monde. Mais il y a un problème de temps qui se pose. C’est difficile de voir l’Italie jouer en Algérie.
Entre Messi et Ronaldo, qui préférez-vous ?
Pour moi, ce sont deux grands joueurs. C’est difficile de faire le choix entre eux. Je les préfère tous les deux dans mon équipe.
Qui est le meilleur joueur italien de tous les temps ?
Il y en a beaucoup. Paolo Maldini, Del Piero, Roberto Baggio, Pirlo, Totti Bufffon et surtout Franco Baresi.
Et Albertini dans tout ça ?
(Rire) J’ai beaucoup joué pour le Milan AC qui est un grand club, j’ai aussi porté les couleurs de la sélection.
La Juventus de Turin a réussi à remporter le Scudetto cette saison…
La Juve a mérité son titre, car elle a dominé le championnat.
Ça a aussi créé tout un tapage médiatique à cause des arbitres, sous prétexte qu’ils ont aidé la Vieille Dame ?
Ce sont des choses qui arrivent dans le football et peuvent se produire à n’importe quel moment lorsque les arbitres commettent des erreurs.
Rudy Garcia a révolutionné l’AS Rome cette saison, ça vous a surpris ?
Rudy Garcia et Rafael Bénitez sont deux entraîneurs étrangers qui ont beaucoup donné cette saison. D’ailleurs, leurs clubs ont montré un beau football. L’AS Rome par exemple a montré un visage séduisant avec le technicien français, après deux saisons difficiles.
Le Milan AC, votre ancien club, a vécu une saison vraiment sombre. A votre avis, qui est le responsable de cette situation délicate ?
Il n’y a pas de responsable. Il y a des critères qui ont fait que Milan traverse une situation difficile. Il ne faut pas aussi oublier que Milan a remporté le Scudetto il y a trois saisons de cela.
C’est sûr que Seedorf n’a aucune part de responsabilité…
Oui, il n’est pas responsable. Il faut le juger sur une saison, lui qui n’est à la tête du Milan AC que depuis quatre mois.
Pourquoi n’avez-vous pas choisi la reconversion en tant qu’entraîneur, comme beaucoup de joueurs ?
(Rire) C’est toujours difficile. Moi, j’ai choisi autre chose, après avoir mis fin à ma carrière de footballeur. J’espère que je réussirai.
Le journal Le Buteur organise chaque année une cérémonie grandiose du Ballon d’Or qui récompense le meilleur football algérien. Peut- on vous voir un jour assister à cette cérémonie ?
Si je suis invité, je verrai un mon planning. Ce sera un honneur pour moi d’être parmi vous.
Maradonna ou Pelé ?
Pour moi, on ne peut pas choisir entre Pelé et Maradonna qui se sont illustrés durant une période.
Quel est l’entraîneur qui vous a découvert ?
L’entraîneur qui m’a découvert, c’est Arigo Sacchi. Il m’a repéré alors que Fabio Capello m’a donné l’occasion de jouer et de m’imposer au Milan. Les deux entraîneurs m’ont beaucoup aidé dans ma carrière.
Le meilleur but que vous avez inscrit durant votre carrière professionnelle ?
C’était en demi-finale de Ligue des champions européenne 1994 contre l’AS Monaco.
Votre meilleur et mauvais souvenir durant votre carrière ?
C’est mon dernier match. Tout le monde était présent au stade. Il y avait huit lauréats du Ballon d’Or et 45 000 supporters pour me dire adieu. C’est le meilleur et le mauvais souvenir pour moi jusqu’à présent.
Sans doute vous connaissez Madjer qui s’est illustré par un but historique face au Bayern de Munich ?
Oui, je connais très bien Madjer. Je me souviens très bien de son but inscrit en finale de la Coupe d’Europe des clubs champions d’une talonnade.
Quel est l’entraîneur avec lequel vous étiez à l’aise ?
Arrigo Sacchi, j’étais à l’aise avec lui. Il y a aussi Fabio Capello avec lequel j’ai longtemps travaillé, sans oublier Zaccheronni.
Faouzi Ghoulam, l’arrière gauche du Napoli peut-il jouer au Real Madrid ou au FC Barcelone ?
Rafael Bénitez m’impressionne beaucoup ainsi que le directeur sportif du club. Ils choisissent toujours de très bons joueurs qui apportent un plus au Napoli. S’il a choisi Ghoulam, ça veut dire qu’il apporte un plus.
Vous avez joué au FC Barcelone, alors que vous étiez âgé et pourquoi avoir pris votre retraite au Barça et pas au Milan ?
(Rire) Mon rêve était de terminer ma carrière au Milan AC. Toutefois, j’ai quitté le FC Barcelone, parce que j’étais en désaccord avec les responsables du club. J’ai vécu des moments inoubliables au Milan.
La Juventus domine la Série A, mais n’arrive pas à s’imposer sur le plan européen…
C’est parce que les joueurs manquent d’expérience sur le plan européen, c’est tout. D’ici peu, ils vont s’imposer. Je ne vais pas être affirmatif avec vous, mais je pense que la Juve s’imposera sur le plan international prochainement. La philosophie du club m’impressionne.
Avez-vous un penchant pour le Barça ou le Real ?
J’ai beaucoup d’amis à Barcelone, notamment ceux avec qui j’ai joué. Donc, j’ai un penchant pour le Barça.
Quels sont les meilleurs moments de votre carrière ?
C’est l’année 94 où j’ai tout gagné avec Milan. C’est un club que j’aime beaucoup.
Pour le poste de directeur sportif du Milan, Vous préférez Costacurta, Baresi ou Boban ?
Personne parmi eux n’a l’expérience et les qualités pour occuper ce poste au Milan AC.
Que connaissez-vous de l’Algérie ?
Je ne connais pas beaucoup de choses de l’Algérie. Je sais seulement que c’est un beau pays très proche de l’Italie.
Vous préférez le style de jeu du Barça ou du Real ?
Sur le style de jeu, il y a la stratégie du Barça, mais concernant les joueurs, ceux du Real sont meilleurs.
A votre avis, qui est le meilleur club européen de toute l’histoire du football ?
Incontestablement, le Milan AC des années 90. Il y a aussi Manchester United de ces dernières années. Par contre, les clubs qui ont marqué l’histoire sont Milan et le Barça.
On vous remercie d’avoir accepté de nous recevoir…
Merci à vous et au revoir !

 

Publié dans : algerie mondial capello russie Italie Albertini

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