MCA : Boucherit «Je conseille à Yesli faire du tennis s’il ne veut pas recevoir des coups»

Après Djemili, l’homme de cette finale, personne ne peut contester le grand rôle qu’a joué Antar Boucherit dans la consécration de son équipe, notamment dans l’entrejeu où il a été au four et au moulin durant les 120 minutes de jeu. Tout le monde imagine qu’il est fou de joie, après ce premier titre décroché avec son nouveau club, mais la nouvelle de la rétrogradation de l’USM Annaba en division Amateur lui a quelque peu gâcher ces bons moments.

Que pouvez-vous nous dire sur ce premier titre gagné avec le Mouloudia ?
Je suis très heureux d’avoir décroché mon premier titre à l’échelle locale, après avoir gagné la coupe de l’UNAF avec l’ESS. Nous avons pu essuyer les larmes de nos supporters, après la défaite de la saison dernière en finale contre l’USMA, une défaite qui les a beaucoup affectés. Nous leur avons offert cette coupe qui a une saveur particulière, car elle a été gagnée face aux joueurs de la JSK qui ont beaucoup parlé, avant cette finale.
Que répondez-vous à ceux qui disent que le Mouloudia ne mérite pas cette coupe, car il a mal joué ?
Ceux qui disent cela n’ont pas accepté la défaite, elle leur est restée en travers de la gorge. Mais ceux qui connaissent le football savent bien qu’une finale se gagne, la qualité du jeu importe peu. Même en Europe, lors des grandes finales, il arrive souvent qu’on ne voit pas un grand match, car les calculs et l’enjeu prennent le dessus. Mourinho par exemple joue très prudemment, il n’y a que la victoire qui l’intéresse et je veux ajouter une chose.
Allez-y…
En 2007, j’avais joué ma première finale avec l’USMA contre le Mouloudia. Nous avons dominé le match de long en large mais c’est le Mouloudia qui avait gagné sur un seul but d’une frappe lointaine. Même la saison passée, le Mouloudia a joué beaucoup mieux que l’USMA, avec une multitude d’occasions, mais au final, c’est l’USMA qui a gagné. Pour cela, je ne nie pas que nous n’ayons pas pensé à bien jouer, nous avons pensé à gagner cette finale et nous l’avons fait.
Peut-on dire que vous avez pris votre revanche, après la défaite en championnat contre la JSK ?
Je ne peux pas cacher que la défaite à Tizi face à la JSK par trois buts nous a fait mal, mais ce qui nous a fait le plus mal, ce sont les déclarations de Hannachi et de ses joueurs qui n’ont pas cessé de nous provoquer. Je veux leur dire aujourd’hui que nous pourrions prendre notre revanche pour effacer cette défaite de Tizi la saison prochaine ou même la saison d’après. Mais une finale de Coupe d’Algérie contre le Mouloudia, on ne la joue pas chaque année. Cette défaite en finale risque de leur rester en travers de la gorge pendant des années, avant de croiser une nouvelle fois le Mouloudia en finale.
Que répondez-vous aux accusations de Hannachi qui a déclaré que les joueurs du Mouloudia ont fait exprès de blesser Yesli ?
(Il rit longuement) Que Hannachi sache d’abord que c’est moi qui ai causé la blessure de Yesli et je jure devant Dieu que je ne l’ai pas fait exprès, c’est le jeu, Yesli n’est pas le premier joueur au monde qui se blesse sur un terrain de football. Mais je comprends bien Hannachi, c’est la défaite qui lui fait dire ça, elle a été très dure pour lui. Yesli n’est pas Messi pour qu’on le vise pour le blesser, c’est vraiment n’importe quoi. Mais si Hannachi a peur pour son joueur, je lui conseille de l’emmener faire du tennis et de laisser le football aux footballeurs. Il ne s’attendait pas à des cadeaux de ma part quand même !
Pensez-vous que vous alliez gagner votre premier titre avec le Mouloudia, quatre mois seulement après l’avoir rejoint ?
Cette consécration est venue confirmer que je n’ai pas fait le mauvais choix en rejoignant le MCA et que je n’ai pas regretté ma décision. Après, je crois que j’ai opté pour une équipe qui a des traditions dans cette compétition. Pour preuve, le Mouloudia a joué quatre finales ces sept dernières saisons. Mais je peux vous dire que ne je ne m’attendais pas à gagner aussi rapidement mon premier titre avec le Mouloudia. Il est possible, toutefois, que ce soit moi qui ai porté bonheur au MCA qui a dû attendre sept ans pour la remporter une nouvelle fois.
Que disiez-vous à Sellal au moment de la remise des médailles ?
Vous savez très bien que les hautes autorités de l’Etat ont très mal pris la décision des Mouloudéens la saison passée de ne pas monter prendre les médailles, après leur défaite. J’en ai donc profité pour détendre l’atmosphère et redorer un peu l’image du club. J’avais dit à Sellal qu’il a été un porte-bonheur pour nous.
Ne craignez-vous pas que l’euphorie de la victoire et les festivités puissent vous déconcentrer, avant le derby contre l’USMH ?
Nous sommes en train de fêter cette victoire en finale car nous avons beaucoup souffert, avant de l’arracher, ce fut très pénible pour nous. Mais nous n’oublions pas qu’il reste encore cinq matchs en championnat et que nous devons nous battre encore pour engranger le maximum de points car nos chances de décrocher la deuxième place sont toujours-là.  
Pensez-vous que vous serez en mesure de battre l’USMH mardi sur son terrain ?
L’USMH est revenue en force dans cette deuxième manche du championnat, elle a bien remonté la pente et reste sur une victoire à Chlef. Nous aussi allons aborder ce match avec un moral au beau fixe, ce qui nous permet d’espérer enregistrer un bon résultat là-bas. Je sais qu’il y a une grande sensibilité entre les deux équipes, mais personnellement,  je n’en vois pas la raison. Les Chnaoua et les Kawassir sont tous des Algériens, j’espère qu’ils vont fêter avec nous notre trophée.
 
Une dernière question, comment avez-vous reçu la nouvelle de la rétrogradation de l’USM Annaba, le club de votre ville natale ?
Franchement, c’est une grande catastrophe pour tous les habitants d’Annaba et pour tous les supporters du club. Je ne vous cache pas que cette nouvelle m’a gâché la joie de notre consécration en Coupe d’Algérie, cela m’a fait très mal au cœur. Je ne peux pas dire qu’il n’y a pas d’hommes à Annaba, mais c’est la conséquence de l’intrusion de certaines personnes qui n’ont aucune relation avec le football et avec la gestion d’un club de football. Aujourd’hui, j’espère que ceux qui sont jaloux de leur club, ceux qui l’aiment vraiment fassent tout pour le remettre à la place qu’il mérite.

 

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