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lundi 12 mai 2014 10:35
Salomon, ressentez-vous une grande impatience à l’approche de la Coupe du Monde de la FIFA au Brésil ?
Oui, j’ai vraiment hâte d’y être ! On a travaillé toute la saison pour vivre cet évènement. Plus cela approche, plus je suis impatient. Je vais retrouver mes amis de la sélection, il y aura le stage de préparation aux Etats-Unis, les matches amicaux (face à la Bosnie-Herzégovine le 30 mai et le Salvador le 4 juin), toutes ces choses qui annoncent le début de la Coupe du Monde…
Comment vous sentez-vous physiquement ?
Très bien ! D’abord, je n’ai pas été blessé cette saison. Et comme nous n’avons pas disputé de Coupe d’Europe avec Lille, nous n’avons eu que le championnat et les deux coupes nationales à gérer, et bien sûr les matches FIFA pour les internationaux. La plupart du temps, je n’ai joué qu’une fois par semaine.
Et mentalement ?
Très bien aussi. Je pense avoir fait une bonne saison avec mon club, en me montrant plutôt régulier. Les buts que j’ai marqués et les passes décisives que j’ai faites sont évidemment un plus pour la confiance. Lille a fait une très bonne saison, et tous ces éléments sont importants au moment de préparer une Coupe du Monde.
Cette fois le tirage au sort vous a relativement épargnés. En Côte d'Ivoire, les supporters évoquent un groupe plutôt facile. Êtes-vous d'accord ?
C’est une erreur d’affirmer cela ! Qu’on me dise que le groupe est ouvert et homogène, je suis d’accord. Que nous avons nos chances et la possibilité de nous qualifier pour les huitièmes de finale, je suis d’accord également. Mais dire que c’est un groupe facile, non ! La Grèce, par exemple, est une équipe très solide, qui prend très peu de buts, et qui depuis dix ans est quasiment toujours présente en phase finale des grandes compétitions. Elle est très difficile à jouer. Le Japon est une des deux ou trois meilleures sélections d’Asie, et il a également l’expérience des grands tournois. C’est une équipe très vive, bonne techniquement. Quant à la Colombie, elle revient en phase finale après une longue absence. Et elle aura envie de se montrer.
Si elle est privée de Falcao, son meilleur attaquant, la Colombie sera-t-elle aussi dangereuse ?
Oui, c’est vrai, mais même sans lui, elle dispose d’arguments offensifs de haut niveau, comme Jackson Martinez, Fredy Guarin ou James Rodriguez. C’est une sélection qui a pour tradition de bien jouer au football. Ce sont les héritiers d’Asprilla ou de Valderrama…
L’ambiance autour de la sélection, et notamment du sélectionneur Sabri Lamouchi, parfois critiqué par la presse et l’opinion publique, n’est-elle pas trop lourde ?
Les gens aiment bien donner leur avis en Côte d’Ivoire. Tout le monde a son opinion, mais je tiens à préciser une chose : Sabri Lamouchi est un sélectionneur qui fait très bien son travail. Il a une approche qui sied à la qualité du groupe. Ce qu’il dit et ce qu’il fait est très cohérent, ses causeries d’avant match sont intelligentes. C’est peut-être un jeune entraîneur, il n’a pas énormément d’expérience, mais je peux assurer que c’est le sélectionneur dont nous avions besoin. Et je suis convaincu que si la Côte d’Ivoire effectue un bon parcours, les critiques disparaîtront.
Plusieurs joueurs, comme Gervinho, Yaya Touré, Didier Drogba et vous-même notamment, ont joué de nombreux matches cette saison. Mais d’autres, tels Didier Zokora, Souleymane Bamba ou Kolo Touré n’ont pas eu un gros temps de jeu dans leur club. Est-ce un problème ?
Pour ceux qui ont effectué une saison normale ou chargée, il y aura des plages de récupération lors du stage aux Etats-Unis. Et pour ceux qui ont peu joué, ce n’est pas forcément un désavantage d’arriver à la Coupe du Monde avec une certaine fraîcheur. Le stage, les entraînements et les matches amicaux serviront à remettre tout le monde dans le rythme. Bien sûr, il faudra faire attention aux blessures, car personne n’est à l’abri.
Que peut espérer la Côte d’Ivoire lors de cette Coupe du Monde ?
Ce sera sa troisième participation. Les deux premières fois, la Côte d’Ivoire était tombée dans des groupes très relevés, et elle n’avait pas réussi à se qualifier pour les huitièmes de finale. Cette année, le tirage au sort a été moins dur, mais je le répète, notre groupe est tout sauf facile. On va bien sûr tenter de passer ce premier tour. Et si nous y parvenons, on essaiera d’aller le plus loin possible.
Vous auriez pu jouer pour les Pays-Bas, mais vous avez finalement opté pour la Côte d’Ivoire. Avez-vous des regrets ?
Oui, c’est vrai. Quand il était question que je prenne la nationalité néerlandaise, je jouais au Feyenoord Rotterdam, et mon entraîneur s’appelait Ruud Gullit. Et le sélectionneur des Pays-Bas était alors Marco van Basten. De tels noms, évidemment, cela ne laisse pas indifférent. Mais j’ai opté pour la Côte d’Ivoire. Mon frère Bonaventure le souhaitait, et finalement, j’ai choisi mon pays. Et je ne le regrette pas.
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