Interview

Cadamuro : "Angers, le Gazélec d'Ajaccio et Montpellier ? C’est vrai, mais il faut voir avec mon agent.»

«Si Benitez faisait confiance à Ghoulam à Naples pourquoi il ne le ferait pas venir au Real ?! »

Auteur : Moumen Ait Kaci Ali jeudi 23 juillet 2015 19:30

Dans cet entretien qu’il nous a accordé, Liassine Bentaiba Cadamuro revient sur ses moments difficiles vécus avec la sélection, la Real Sociedad et Osasuna où il avait été marginalisé pour des raisons pas claires depuis son retour de la CAN. Liassine parle aussi pour la première fois de cette erreur commise contre la Tunisie qui lui a valu sa place en club et en Equipe nationale.

Merci Liassine de nous accueillir ici dans le Sud de la France, on sait que ce n’est pas évident avec l’entame de la préparation d’avant-saison…
Il n’y a aucun problème, merci à vous d’être venu, c’est vraiment un plaisir de vous retrouver et d’accueillir des frères algériens.
Vous passez ici le Ramadhan avec votre famille et vos amis dans le Sud de la France, dîtes-nous un peu comment ça se passe ?
C’est un mois très important pour nous les musulmans, c’est vrai que c’est très dur parce que cela arrive avec la période de préparation physique, c’est fatigant mais Hamdoulilah tout va bien jusqu’à ce 27e jour (entretien réalisé avant l’Aïd).
 En club, ça ne va pas comme vous voulez, on dirait que depuis que vous avez opté pour l’Algérie, cela ne va pas bien avec la Real Sociedad ?
Ecoutez, moi mon choix pour l’Algérie je l’ai fait alors que j'étais tout jeune. Après, un tel choix il faut l’assumer.  C’est vrai que c’est grâce à la Real Sociedad que je suis arrivé en sélection, mais j’avoue qu’il y a des gens qui ont essayé de me dissuader de choisir la sélection algérienne, mais après c’est le cœur qui parle.  
Mais cela vous a coûté votre place en club avec tous les problèmes qui ont commencé ?
C’est peut-être vrai, mais la fierté de porter le maillot national n’a pas de prix. Après, il ne faut pas se leurrer, c’est grâce à la Real Sociedad que je suis arrivé à me faire un nom pour arriver en équipe nationale. C’est vrai aussi que j’ai connu des moments difficiles. Je dois dire   que c’est grâce à la Real que j’ai connu la Ligue des champions et joué contre de grandes équipes comme le Real ou le Barça.
Justement, vous étiez sur une ascension magnifique avec aussi une CAN disputée en Afrique du Sud, mais il y a eu cette Coupe du monde au Brésil qui n’a pas été vraiment une réussite sur le plan personnel…
Pour parler de la CAN, je crois que nous n’avons pas été mauvais sur le plan du jeu où on avait dominé tous nos matchs sans être récompensés. Parfois, le football est cruel. Sur le plan personnel, c’était mes débuts en sélection, donc cela n’a pas été facile. J’avais aussi perdu mon grand-père, donc je n’avais pas vraiment la tête dans le football. J’ai subi trop de pression, donc voilà, c’est le Mektoub. Par rapport à la Coupe du monde, j’ai très mal vécu ma mise sur le banc de touche durant tous les matchs. Je ne connais pas un joueur qui vous dira le contraire.
Vous attendiez-vous à un tel sort ?
Franchement non ! Surtout que j’avais pourtant fait de très bons matches de préparation, notamment face à la Slovénie et la Roumanie. A ce moment-là, on se dit qu’on peut apporter un plus et avoir une chance de disputer quelques minutes dans une Coupe du monde, mais bon Vahid a fait ses choix et j’avoue que j’étais frustré d’être le seul joueur à n’avoir pas joué la moindre minute dans ce Mondial.
Certains n’ont pas compris justement votre mise à l’écart alors que vous avez étonné contre la Roumanie et la Slovénie, on dit que Vahid ne comptait pas sur vous plus que Belkalem ou Medjani par exemple…
C’est sûr que si Vahid a décidé de les faire jouer c’est qu’il comptait plus sur eux. Après, je n’en veux pas à Vahid c’est lui qui a été derrière mon arrivée en sélection. Il est venu me voir à Sociedad et m’a offert ma chance directement contre la Gambie. Ce qui reste l’un des meilleurs souvenirs de ma carrière quoique je ne comprends pas le fait de n’avoir pas été utilisé en Coupe du monde alors que tout le monde… mais bon je ne me prends pas la tête, il y a pire, je pense surtout au cas de Adlane Guedioura qui avait quitté le groupe alors qu’il avait fait toute la préparation du Mondial avec nous.
Vous l’avez vécu comment justement le départ de Adlane Guedioura ?
C’était cruel pour tout le monde, perdre comme ça un ami qui était avec vous pendant plusieurs jours, était difficile à admettre. On s'est tous dit que ç'aurait pu être quelqu’un d'autre. Je pense aussi à Azzedine Doukha qui était vraiment abattu. Je n’oublierai jamais le jour où mes deux frères ont quitté la sélection. C’était le moment le plus pénible à surmonter avant le Mondial.
On ne comprend toujours pas que malgré ce bon Mondial de l’Algérie, les joueurs de l’EN n’arrivent pas à atterrir dans de grands clubs…
 Je crois qu’on a quand même Ghoulam à Naples, et peut-être qui va atterrir dans un meilleur club, le Real ou Arsenal, Inch’Allah. On a Feghouli à Valence, Brahimi à Porto, Macha’Allah, c’est aussi de grosses équipes européennes. Il y a Bentaleb à Tottenham, donc  voilà ce n’est pas donné à tout le monde. C’est une valeur ajoutée pour la sélection.  
  On parle à un joueur spécialiste de la Liga, croyez-vous que Faouzi Ghoulam possède le talent lui permettant d’atterrir au Real Madrid ?
Je vous réponds par la question suivante : Pourquoi Ghoulam n’aurait pas le talent d’atterrir au Real Madrid ? Franchement, si Benitez lui faisait confiance à Naples en lui accordant autant de matchs dans un championnat plus serré que la Serie A, pourquoi ne lui accorderait-il pas sa confiance en Espagne où le football est plutôt ouvert. Offensivement, il est fort et, comme vous le savez, il a une main à la place de son pied gauche, tant de qualités qui peuvent lui offrir l’opportunité d’aller plus haut.  
Vous faisiez partie des 4 meilleures équipes en Espagne avec la Real Sociedad, il y a deux saisons, comment avez-vous vécu les confrontations face au Real Madrid et le FC Barcelone ?
A cette époque, j’étais sur un nuage. Avec Montanier, je faisais beaucoup de matchs en Liga. Affronter de grosses équipes comme ça, était vraiment quelque chose d’exceptionnel.
Il y a aussi ce magnifique match contre Lyon où vous avez été vraiment brillant…
C’est vrai, avec Griezmann et le gardien de but, on a bouffé… du Lyon, ce soir-là.  C’est un bon souvenir aussi, oui !
Comment vous arrivez à dormir lorsque vous affrontez des joueurs comme Messi ou Ronaldo contre le Barça et le Real ?
Sincèrement, je suis quelqu’un qui ne se fait pas beaucoup de pression avant un match. Après, contre des équipes comme ça ou des joueurs de ce talent, on n'a aucune pression à avoir parce qu’on on sait que lorsqu’on prend 4 ou 5 buts face à des géants comme ça, c’est normal.  On a  tout à gagner et rien à perdre.
Comment vous vous êtes imposé à la Real pour jouer des matchs face au Barça et le Real ?
C’est grâce à Montanier. Il me faisait confiance face à des grandes équipes, comme le Barça où il m’avait fait jouer milieu droit.  
Et si on parlait de Gourcuff alors, le fait d’avoir commis cette erreur contre la Tunisie vous a joué un tour, vous n’avez plus été rappelé en sélection, vous le comprenez ?
D’abord, je dois dire que, cette erreur, je l’assume pleinement. Après, je ne pense pas que le coach m’a sanctionné par rapport à ça.  Gourcuff nous parle beaucoup et c’est un grand connaisseur à ce niveau-là.
Vous étiez bien parti pour disputer une CAN ?
Non, j’étais plutôt parti pour la regarder à la télévision parce que le coach m’avait fait appel après la blessure de Belkalem. Après, je ne peux pas critiquer le sélectionneur. Il m’a appelé, j’ai répondu présent et les choses ne se sont pas bien déroulées.
On sait que vous avez fait de gros sacrifices parce qu’il parait que c’est après votre retour de la CAN 2015 que les choses se sont compliquées pour vous à Osasuna…
C’est vrai, Osasuna ne voulait pas que je participe à la CAN. On a refusé de me libérer, mais moi j’étais clair au début, la sélection était quelque chose de sacré et qu’on ne pouvait pas refuser.
C’est pour cette raison alors que vous avez quitté la Real Sociedad alors que vos dirigeants voulaient que vous restiez ?
Voilà tout à fait. Je ne voulais pas compromettre mes chances de gagner ma place en sélection surtout que Halilhodzic était très clair, il fallait un minimum de temps de jeu pour être convoqué en Coupe du monde, c’est pour ça que j’ai rejoint Majorque.
Vous avez envie de revenir en équipe nationale ?
C’est clair ! Je ferais tout pour ça, inch’Allah. Après, l’ambiance me manque.
Les places sont chères en sélection, croyez-vous qu’un Fekir aurait pu s’imposer sans problème en équipe d’Algérie ?
En ce qui concerne les places en sélection, je crois que c’est normal ! C’est tout bénéfice pour l’Algérie. Avec les joueurs qu’on a sur le plan offensif, franchement on n’a pas à se plaindre du choix de Nabil Fekir.
Votre situation à la Real Sociedad est compliquée, l’avenir se fera comment ?
J’ai l’accord de principe de mes dirigeants, je suis un joueur libre ! Les contacts sont là et Inch’Allah mon agent s’occupera de ça. L’important c’est de travailler et répondre présent. Le mercato est encore long, et les opportunités ne manquent pas. Je choisirai au moment voulu.
On a appris que des clubs en France vous suivent, à l’image d’Angers, le Gazélec d'Ajaccio et Montpellier ?
C’est vrai, mais il faut voir avec mon agent.
Merci beaucoup et on vous laisse le soins de conclure?

Il n'y a pas de quoi! C'est avec plaisir.

Publié dans : Liassine Bentaiba Cadamuro

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