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2016 ne sera pas un Euro comme les autres

2016 ne sera pas un Euro comme les autres

Auteur : jeudi 15 octobre 2015 07:27

Ils ne sont plus que 20, après le premier écrémage qui n'a laissé qu'un cador sur le carreau, et pas n'importe lequel puisqu'il s'agit des Pays-Bas, triple finaliste de la Coupe du monde. Les Néerlandais n'ont pas passé le cut, ce qui constitue une première depuis leur échec en qualifications pour le Mondial 2002. Ce gadin, personne ne l’avait vu venir. Pour une bonne raison : le Championnat d'Europe des Nations 2016 sera le premier de l'histoire à 24 équipes. Soit quasiment la moitié des engagés lors des qualifications (53 nations), plus la France. Sur le papier, il y avait la place pour tous les gros. A titre de comparaison, l'Euro 1992 - le dernier à 8 équipes - avait laissé 26 pays sur le tapis après la phase éliminatoire. Soit près de 80% des nations sur la ligne de départ. Parmi elles, il y avait l'Italie, qui avait réussi une campagne de qualification bien en-deçà de son standing. Il y avait aussi, et comme d'habitude, les cancres du Vieux Continent dont faisait partie l'Albanie, dernière du groupe des Bleus à l'époque avec 2 petits points. L'Islande aussi, qui avait à peine fait mieux dans cette même poule. Ces nations étaient à cette époque loin d’imaginer qu’elles intégreraient le grand monde un peu plus de deux décennies plus tard.

Des petits nouveaux à la pelle

Dans huit mois, l'Albanie et l'Islande ne suivront pas la compétition à la télévision. Mais bel et bien en France, avec des rêves plein la tête et de belles histoires à raconter. Pour la première fois de leur histoire, Albanais et Islandais participeront au grand raout continental. Comme le Pays de Galles ou l'Irlande du nord, qui n'avaient jamais été à pareille fête. Même constat pour la Slovaquie, qui, néanmoins, a l'excuse de la nouveauté. En effet, le pays n'existait pas avant 1993 et a tout de même déjà disputé une Coupe du monde, en 2010.

Les participations à l'Euro des 20 qualifiés

11           Allemagne

10           Russie (dont 5 pour l'URSS, 1 pour la CEI)

9             Espagne

8             France, Angleterre, Italie, République tchèque (dont 3 pour la Tchécoslovaquie)

6             Portugal

4             Belgique, Roumanie, Croatie

3             Suisse, Turquie

2             Pologne

1             Autriche

0             Islande, Irlande du nord, Pays de Galles, Albanie, Slovaquie

Ces qualifications de l'Albanie ou de l'Islande, tout comme le retour de l’Irlande du Nord - qu’on n’avait plus croisé lors d’une grande phase finale depuis Mexico 1986 -, sont le résultat de leurs (r)évolutions. Mais aussi, évidemment, de l'élargissement de l'Euro. Quand il a été élu pour la première fois à la tête de l'UEFA, en 2007, Michel Platini a profité du soutien des "petites nations", notamment à l'est, là où le réservoir de voix était important. Ils étaient la condition sine qua non pour que "Platoche" détrône Lennart Johansson qui, lui, avait l'appui des historiques. Le patron de l'institution régissant le football européen leur a rendu la monnaie de leur pièce en rouvrant (un peu) la Ligue des champions et en ouvrant (beaucoup) le Championnat d’Europe des Nations, dont le format est désormais semblable à celui de la Coupe du monde entre 1986 et 1994.

Le très grand bond en avant

Si revoir la Belgique, dont les deux dernières participations à l'Euro remontent à 1984 et 2000, est une conséquence logique de l’explosion d’une génération qui va l'installer pour la première fois de son histoire à la tête du classement FIFA, découvrir l'Albanie, l'Islande ou autres nations britanniques a quelque chose de rafraichissant. On vous épargnera la tarte à la crème "il n'y a plus de petites équipes", parce qu'il en existe toujours. Le curseur a juste été déplacé. Avant cette campagne, l'Albanie avait cumulé 178 matches de qualifications en Coupe du monde et Euro, pour 25 victoires seulement. L'Islande ? 182 et 39 victoires. Jouer l'Albanie il y a vingt ans, c'était l'assurance d'un carton, comme affronter le Luxembourg ou Chypre. La donne a changé et, cette fois, ces pays ne doivent leur réussite qu'à eux seuls. Michel Platini a juste ouvert la porte. Les "petits" ont poussé certains "gros" dehors. Il suffit de se plonger sur les identités des barragistes pour s’en rendre compte. Devront notamment passer par cette phase ingrate des équipes comme le Danemark, champion d'Europe 1992, la Suède ou la Hongrie qui, si elles n'ont plus leur lustre d'antan, ont compté dans l'histoire du football. Il n'est pas inutile de rappeler que la Suède et la Hongrie cumulent, à elles deux, trois finales de Coupe du monde.

Les barragistes à l'Euro

Hongrie               Suède

Ukraine               Irlande

Norvège              Bosnie-Herzégovine

Danemark          Slovénie

L'Islande a terminé à la deuxième place du groupe A, celui des Pays-Bas. L'Irlande du nord, première, a fait encore mieux dans le G. On ne peut même pas dire que ces nations sont passées sur le fil du rasoir. Si les gros ont possiblement pris cette phase qualificative un peu plus par-dessus la jambe qu'à l'accoutumée, en raison des conditions de qualification, les "petits" ne peuvent qu'être loués pour ce qu'ils ont fait.

Ils sortiront tous au 1er tour

Regardez le Pays de Galles, celui-ci a profité à plein de l'effet Gareth Bale, qui est impliqué dans le destin de son équipe nationale comme peu de grands joueurs locaux avant lui. Mais aussi du travail de fond qui avait été débuté par le regretté Gary Speed et, surtout, de la patte de Chris Coleman qui lui a appris à défendre et gagner sans briller. Briller, ça ne sert pas toujours à se mettre sous la lumière, là où se retrouvent aujourd’hui Gallois et autres Albanais. Si on leur avait dit ça il y a vingt ans…

In Eurosport.fr

Publié dans : Euro 2016

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