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lundi 28 juillet 2014 15:26
Obdulio Varela n'a jamais baissé les yeux. Pas même le 16 juillet 1950, quand 174 000 spectateurs massés dans le flambant neuf Maracana tentaient d'intimider "son " Uruguay, qui représentait le seul et unique obstacle au triomphe ultime et tant attendu du Brésil. Dans le couloir qui menait au terrain, Varela, capitaine de toujours, a lancé à ses coéquipiers intimidés par l'enceinte et l'ambiance de corrida qui y régnait : "Ne regardez pas vers le haut. (...) Que voulez-vous qu'il arrive ? Ce n'est pas le public qui joue". Ce rôle de capitaine, El Negro Jefe (son surnom), l'a joué tout au long du match et surtout après l'ouverture du score brésilienne. A ce moment, Varela a voulu calmer les ardeurs du public. "Je savais que si nous ne faisions pas quelque chose pour refroidir l'ambiance, ils allaient nous démolir, a-t-il révélé un jour sur le site de la FIFA. C'est pourquoi j'ai essayé de retarder la reprise du jeu. J'ai poussé la discussion avec l'arbitre à l'extrême, au point qu'ils ont dû appeler un interprète. Le stade est soudain devenu plus silencieux. C'est là que je me suis dit pour la première fois que nous pouvions gagner ce match". La suite, on la connait, l'Uruguay a plongé le Brésil dans la stupeur (2-1) et glané une deuxième couronne mondiale après celle de 1930. Rien que pour ses mots, son influence, Varela, né avec un brassard autour du bras, aurait mérité une statue. A la place, il est mort comme il avait commencé sa vie. Dans la pauvreté. Mais fier et sans jamais baisser les yeux.
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Obdulio Varela