Bazdarevic : «Vahid est fatigué, il a envie de prendre un club»

Mécha Bazdarevic connaît très bien Vahid Halilhodzic pour avoir joué avec lui sous le maillot de l’ex-Yougoslavie durant les années 1980. Toujours en contact, les deux hommes entretiennent une grande amitié. C’est ainsi qu’on a donc pris attache avec l’ancien coach de Grenoble et Sochaux, pour savoir un peu plus sur l’avenir de Vahid et ses intentions futures. Bazdarevic nous a livré dans cet entretien quelques indications qui ne trompent pas.

Tout d’abord, que pensez-vous du parcours de l’Algérie au Mondial ?
Très bon, comme tout le monde a pu le voir. Je connais assez bien cette équipe d’Algérie et je n’ai pas du tout été surpris par sa prestation dans ce Mondial. Je connais aussi la mentalité de Vahid et je savais que l’Algérie allait faire sensation au Brésil et décrocher au minimum une qualification pour le second tour.
Qu’est-ce qui vous a le plus accroché dans ce parcours de l’Algérie ?
La générosité qu’a montrée l’équipe sur le terrain. On sentait que les joueurs étaient unis et en voulaient énormément. Le collectif a montré aussi beaucoup de solidarité.
Pensez-vous qu’Halilhodzic y est beaucoup dans ce parcours réalisé ?
Evidemment que oui. Vahid n’est pas un magicien, certes, mais il demeure un grand entraîneur. J’ai trouvé la presse algérienne assez dure envers lui. Je le connais très bien et je peux vous dire que c’est quelqu’un qui se donne toujours à fond. Il a réussi à emmener ses joueurs vers un même objectif et les résultats obtenus au Brésil sont tout à son honneur.
On sait que vous êtes assez proche de Vahid. Vous a-t-il manifesté son envie de quitter la sélection algérienne, à l’issue de cette Coupe du monde ?
J’ai eu Vahid au téléphone juste avant le match face à l’Allemagne. Il m’a dit qu’il se sentait bien et qu’il n’avait qu’un seul objectif, celui de faire son travail jusqu’au bout et de tout faire pour apporter de la joie au peuple algérien. Après, pour son avenir, je pense qu’il a envie de passer à autre chose et prendre un club. Il est fatigué de la pression que suscite une sélection.
Vous confirmez qu’il rejoindra un club alors…
Je ne confirme rien. Je ne vais pas vous dire de quoi on a parlé, mais une chose est sûre, Vahid a envie désormais de relever un nouveau challenge. Peut-être de prendre un club européen et viser d’autres objectifs. Moi, personnellement, je souhaite qu’il reste avec l’Algérie, car il est en train de faire du bon boulot. Si c’était moi, je ne partirais pas, mais la décision lui reviendra à lui uniquement.
En Turquie, on l’annonce depuis plusieurs semaines comme le futur entraîneur de Trabzonspor. Vous a-t-il parlé de ça ?
Je ne vais pas étaler dans la presse ce qu’on s’est dit, mais ce que je peux vous affirmer, c’est que Vahid est un homme qui a des principes. Une parole pour lui est plus forte que le papier. S’il a donné déjà son accord à un président de club, croyez-moi qu’il va la tenir quoi qu’il arrive. Je le connais depuis très longtemps. On a joué ensemble depuis 1982 et je sais comment il réfléchit. Vahid a toujours honoré ses engagements.
La presse bosnienne rêve de le voir succéder à Safet Susic à la tête de la sélection. Ça pourrait se faire, selon vous…
Je ne pense pas. S’il quitte la sélection algérienne, ça ne sera pas pour rallier une autre sélection aussi. Je vous ai dit, il veut changer d’atmosphère et connaître d’autres sensations. Je sais qu’à un moment, il était intéressé de prendre en main la sélection bosnienne, mais plus maintenant.

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