USMA - Serrar : «Je ne suis plus utile à l’USM Alger»

Invité de l’émission 100% foot sur El Heddaf tv, le DG de l’USM Alger, Abdelhakim Serrar a fait le point sur plusieurs sujets relatifs aux Rouge et Noir, au 8e sacre remporté en championnat par le club ainsi qu’à son avenir avec le club de Soustara.

«Non, je ne regrette pas ma venue à l’USM Alger»
Abdelhakim Serrar a d’abord expliqué ne pas regretter sa décision de rejoindre le club vers la fin du précédent exercice sportif 2017/2018 : «Il y a une grande différence entre le fait d’être sur un plateau tv et le fait d’exercer sur le terrain. Lorsque j’ai exercé pendant trois ans comme consultant à l’ENTV, je voyais la mission de diriger l’USMA plus au moins facile. Pourquoi ? Parce que l’argent existe dans ce club. Les infrastructures aussi. D’ailleurs, je peux même dire que l’USMA a des infrastructures dignes d’un grand club», a-t-il déclaré, avant d’ajouter : «Non, je ne regrette pas ma venue à l’USM Alger parce que ma décision était murement réfléchie. C’est un grand club dont je suis vraiement fier d’avoir dirigé.»

«Oui, j’ai promis la Coupe de la CAF aux supporters, mais…»
Abdelhakim Serrar est revenu sur sa déclaration faite par le passé sur les plateaux d’El Heddaf où il avait promis la Coupe de la CAF aux supporters usmistes : «Je me souviens bien de cette déclaration que j’avais faite au mois de mars dernier. J’avais exactement dit : «Si nous atteignons la phase de poule, nous remporterons la Coupe de la CAF. Sauf qu’à l’époque, je ne connaissais pas vraiment les secrets du club», a-t-il déclaré, avant d’enchaîner : «Par la suite, j’ai su que le club avait consommé 26 licences lors du tour préliminaire de cette compétition africaine. Et dans cette liste, il y avait, à titre d’exemple, Darfalou et Abdellaoui qui étaient en fin de contrat. D’ailleurs, ces deux joueurs évoluent aujourd’hui en Europe. Il n’était pas donc pas facile pour nous de remplacer ces joueurs. Il faut aussi savoir que j’avais pris le club en cours de route. Il restait huit journées de la fin du championnat et notre club possédait 29 points dans sa besace. Donc je gérais la fin de saison en attendant d’entamer la saison suivante. En fin de saison, nous avons perdu quatre joueurs qui étaient en fin de contrat.»

«C’est moi qui avait fait le recrutement, et j’assume pleinement mes décisions»
Alors que l’opération recrutement, qui avait été justement menée par Serrar, a été vivement critiquée par certains fans, l’ancien joueur de l’ESS a tenu à assumer pleinement ses décisions : «C’est moi qui avait fait le recrutement, et j’assume pleinement mes décisions. Si on prend le mercato hivernal, je reconnais m’être trempé d’une manière aveugle sur les choix défensifs. Mais sur le plan offensif, il faut aussi reconnaître que des joueurs comme Ibara, Elafi et Zouari ont marqué à eux seuls 22 buts.»

«À l’issue du match face au MCO, je me suis refugié pendant deux heures et demie dans les toilettes du stade Bologhine»
Absent du match de dimanche dernier face au CSC, Serrar est revenu sur les raisons de cette absence : «A l’issue du match face au MCO, je me suis refugié pendant deux heures et demie dans les toilettes du vestiaire du stade Bologhine. Je n’ai quitté le stade que vers trois heures du matin. Et ce sont les policiers qui m’avaient fait sortir du stade», a-t-il déclaré, avant d’ajouter : «Comme tout le monde le sait, j’ai été victime d’un malaise. Je me suis donc absenté pendant environ dix jours. Mon retour a coïncidé avec ce match face au MCO. A la fin de la rencontre, on n’a voulu m’agresser. Et j’ai même été insulté.»

«C’est vraiment grave de s’en prendre de la sorte à une personne de 58 ans, hypertendue et qui, en plus, était seule»
Abdelhakim Serrar a annoncé son départ du club à l’issue de ce dernier match du championnat face au CSC : «Je suis démissionnaire. Je ne suis plus utile à l’USM Alger. Je vais vous faire même une autre confidence ; je ne vais même pas assister à la fête de la remise du trophée du championnat. Moi, j’ai fêté le titre au coup de sifflet final de la rencontre face au CSC», a-t-il avoué, et de poursuivre : «C’est vraiment grave ce que j’ai vécu à l’issu du match face au MCO. Même si nous avions perdu le titre, c’est vraiement grave de s’en prendre de la sorte à quelqu’un qui a 58 ans, hyper tendu et qui, en plus, était seul. C’est d’ailleurs la deuxième fois que cela m’était arrivé. Face au PAC et contre le MCO. Je me suis senti abandonné. Seul, Zoheïr Abdellaoui est venu m’apporter son soutien.»

«On a battu le CSC sur le terrain, un point c’est tout»
Alors que beaucoup de choses ont été dites sur la vicotire de l’USMA chez le CSC, Serrar a déclaré que son team l’a emporté sur le terrain : «Sans prétention aucune, il n’y a actuellement que moi qui peut parler de l’USM Alger. Le propriétaire du club est en prison. Son frère a pris du recul. Donc, seul moi peux parler du club. Donc, s’il y avait une tentative d’arrangement du match, ça aurait été moi le premier concerné. Arama ? Cela fait presque un mois que je ne l’ai pas rencontré. Je n’ai d’ailleurs même pas son numéro de téléphone. On a battu le CSC sur le terrain, un point c’est tout. C’est très simple, il y avait d’un côté une équipe diminuée. De l’autre, il y avait une équipe très motivée et qui devait gagner pour remporter le titre.»  

«Voilà pourquoi ce titre a été difficile à remporter»
Abdelhakim Serrar est revenu sur les difficultés rencontrées par l’USMA afin de remporter ce 8e titre de championnat : «C’est la conjoncture qui a rendu ce trophée très difficile à remporter. Comme tout le monde le sait, le président du club est en prison. Les comptes du club sont bloqués. Les sponsors se sont désengagés. Et les joueurs n’ont pas touché leurs salaires depuis plus de cinq mois. Tout cela fait que le titre est devenu très difficile à remporter.»

«Carte blanche ? Je ne signais ni les chèques, ni les ordres de virement à l’USMA»
Abdelhakim Serrar a déclaré n’avoir pas bénéficié de carte blanche à l’USM Alger : «Où elle est cette carte blanche lorsqu’on sait que je n’avais pas le pouvoir de signater des chèques. Je ne signais ni les chèques, ni les ordres de virement. On m’a aussi refusé le recrutement de certains joueurs sous prétexte qu’ils étaient chers à payer.»

«Voilà ce qui s’était passé avec Vivien»
Dans un autre registre, Abdelhakim Serrar est revenu sur le cas du joueur ivoirien, Vivien qui devait rejoindre l’USMA avant d’opter pour le Mouloudia d’Oran : «Lorsque j’ai ramené Vivien à l’USMA, il était venu du Qatar. Le propriétaire du club a alors contacté Belmadi pour avoir une idée sur ses qualités. Belmadi a donné un avis défavorable sur le joueur en disant que c’était un très mauvais joueur. Il a donc refusé de faire signer Vivien. Par la suite, le président du MCO s’est manifesté pour l’enrôler. J’ai alors voulu le faire signer à l’USMA pour ensuite le prêter au MCO, mais la LFP a dit non en expliquant qu’on ne pouvait qualifier que deux joueurs étrangers (Ndlr : Elafi et Ibara). Il est donc parti signer au MCO.»

«Chafaï a fauté, Zemmamouche, une décision purement sportive»
Abdelhakim Serrar a également évoqué les cas Chafaï et Zemmamouche : «Chafaï est un joueur que j’apprécie beaucoup. C’est d’ailleurs moi qui lui a réglé plusieurs problèmes au club. Mais à la veille du match contre le CRB, il était allé au bureau pour vérifier sa fiche de paie. Il a constaté une ponction de onze jours sur son salaire. Il a alors décidé de quitter les lieux. J’ai tenté de le joindre au téléphone, mais il avait éteint son mobile. C’est d’ailleurs la seconde fois qu’il s’était comporté de la sorte. Pour ce qui est de Zemmamouche, il était passé complètement à côté de son sujet en match de coupe face à l’ESS. Son remplaçant a pris sa place en enchaînant, par la suite, les bonnes prestations.»  

«Les déclarations de Mellal ne me concernent ni de près, ni de loin»
Alors que le président de la JSK, Cherif Mellal a déclaré haut et fort que le CSC n’a pas respecté l’éthique sportive, Serrar a tenu à préciser : «Les déclarations de Mellal ne m’importent ni de près, ni de loin. Comme je vous l’ai déjà dit, l’USMA a remporté le titre avec la sueur de son front. Je défie quiconque qui peut prouver le contraire.» Et d’ajouter : «Arama a expliqué que personne de l’USMA ne l’a contacté avant ce match. Il a aussi donné les raisons de la défaite de son team. Il faut savoir que le CSC a joué amoindri de plusieurs de ses titulaires. Et le CSC n’est pas le Barça pour qu’il ne perdre pas chez lui.»

«Ce n’est pas moi qui a pris la décision de limoger Froger»
Serrar a aussi évoqué le cas de l’ancien coach français du club, Thierry Froger : «Ce n’est pas moi qui a pris la décision de limoger Froger. La décision est venue d’en haut», a-t-il précisé : «Après le limogeage de Froger dont le message ne passait avec les joueurs, j’ai proposé Taoussi pour prendre sa succession. Mais les propriétaire du club ont refusé.»

«Mellal a donné un nouvel élan à la JSK»
Même si les deux hommes ne sont pas les meilleurs amis au monde, Serrar a déclaré avoir du respect pour le président de la JSK : «Mellal a donné un nouvel élan à la JSK. J’ai du respect pour lui car il défend l’intérêt de son team.»

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