Mustapha Hadji (ent. adjoint du Maroc) avertit : «La force des Russes, c’est leur côté gauche !»

L’ancienne star de la sélection marocaine des années 1990, devenue depuis peu adjoint du sélectionneur Badou Zaki à la tête des Lions de l’Atlas, en l’occurrence Mustapha Hadji, nous parle dans cet entretien des chances de l’Algérie d’accéder au 2e tour du Mondial, mais nous donne surtout son avis sur cette sélection russe que nos voisins ont affrontée dernièrement en amical en ayant perdu difficilement sur le score de 2-0.

Tout d’abord, quelle impression vous a laissée la sélection algérienne dans ce Mondial brésilien ?
J’ai vu une équipe algérienne très disciplinée, entreprenante et séduisante. Dommage que lors du premier match face à la Belgique, la réussite ne fut pas vraiment de son côté. L’Algérie ne méritait pas du tout de perdre ce jour-là, car les Belges n’avaient rien montré d’extraordinaire. Le plus important, c’est que les joueurs Algériens aient su réagir lors du match suivant.
Justement, comment avez-vous trouvé l’équipe dans ce match face à la Corée du Sud ?
Epoustouflante, mais croyez-moi, je n’étais pas surpris. Je connais la valeur de votre équipe et les qualités des joueurs qui la forment. Ce qui m’a surtout plu, c’est cette envie que dégageaient tous les joueurs sur le terrain pour gagner. Tout le monde s’est sacrifié pour la nation. Le résultat a suivi, c’est le plus important.
Donc, vous croyez en les chances de l’Algérie d’accéder au 2e tour ?
Evidemment que je le crois. Sachez que tout le monde est derrière vous durant ce Mondial. L’Algérie est la seule sélection arabe engagée dans cette compétition et nous, en tant que Marocains, on est à fond derrière vous. J’espère vraiment que l’équipe aille loin.
Pour se qualifier, l’Algérie devra faire un bon résultat face à la Russie ce jeudi…
Ce qui est bien, c’est que l’Algérie a son destin entre ses mains. Une victoire lui permettra de passer au tour suivant. Mais je conseille aux Algériens de ne pas se contenter uniquement de défendre. C’est vrai qu’un nul pourrait suffire, mais on a vu hier que la Côte d’Ivoire, à trop vouloir gérer son résultat, a fini par concéder un but en fin de match qui la prive d’une qualification. Les joueurs algériens doivent jouer comme ils savent le faire et essayer de marquer des buts.
Vous avez affronté récemment cette équipe russe en amical. Résumez-nous un peu ses points forts ?
Offensivement, ils ont deux ou trois joueurs très imprévisibles qui peuvent faire la différence à tout moment. Il faudra aux Algériens faire très attention. Aussi, je pense que leur point fort, c’est leur côté gauche. Ils axent souvent leurs offensives sur ce couloir. Halilhodzic doit bloquer ce couloir.
Et leurs points faibles ?
Défensivement, ils sont quand même assez prenables. Lorsqu’on les a affrontés, on s’est créés pas mal d’actions dangereuses et il ne nous manquait pas grand-chose pour leur mettre quelques buts. Malheureusement pour nous, on n’était pas très préparés comme eux, sinon, on aurait pu facilement marquer. Permettez d’ajouter quelque chose.
Oui, Allez-y…
Certes, j’encourage l’Algérie à attaquer, mais il ne faudra pas se jeter dans la gueule du loup non plus. Les joueurs russes n’auront rien à perdre et c’est eux qui chercheront le plus à attaquer. Il faudra juste fermer les lignes, prendre le dessus au milieu du terrain et profiter ensuite des espaces qu’ils laisseront derrière. Avec les Feghouli, Brahimi, Slimani et autres, l’Algérie est capable de marquer des buts.
Beaucoup disent que ça sera aussi un match tactique, vu qu’il mettra aux prises deux fins tacticiens, Halilhodzic et Capello…
Je ne suis pas tout à fait d’accord. C’est le meilleur sur le terrain qui gagnera. Il faudra juste jouer avec cœur et être efficace et tout ira bien. Après, c’est sûr que la touche de l’entraîneur sera importante, mais pas déterminante non plus. Ça se jouera sur le terrain.
On finira par cette question. Vous avez pris en main la sélection marocaine, il y a peu de temps, en compagnie de Badou Zaki. Verra-t-on une grande équipe des Lions de l’Atlas lors de la prochaine CAN ?
Vous savez, on vient à peine de débuter le travail. On va essayer tous ensemble d’apporter notre expérience à cette équipe et l’aider à progresser. Pour l’instant, on n’est pas en mesure de promettre quoique ce soit au peuple marocain. La CAN est dans moins de six mois. On n’aura pas beaucoup de temps, mais on tâchera d’aligner une équipe qui apportera de la joie à tous les Marocains, surtout que la compétition se jouera chez nous. Halilhodzic a pris trois ans pour construire cette équipe qui est en train de faire honneur à tout le peuple arabe. On va travailler et inch’Allah, Dieu sera avec nous.
 

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