Cherrad : «L’EN dispose d’une génération douée, il faut l’aider, pas la casser !»

Disparu des radars ces dernières années, Abdelmalek Cherrad a accepté de répondre à notre sollicitation et nous accorder cette interview où il est revenu sur sa fin de carrière de footballeur et a parlé de ses projets futurs.

Quelles sont vos nouvelles Abdelmalek ?
Tout va bien El Hamdoulilah. Je m’occupe de mon fils, j’ai beaucoup de temps libre. Je suis rentré chez moi à Grenoble et j’essaye de gérer mon temps du mieux que je peux. Là, j’ai envie de connaitre quelque chose de nouveau, mais j’attends juste la bonne occasion.
Vous avez arrêté votre carrière de footballeur il y a cinq ans et depuis vous avez disparu des radars…
Oui, voilà quasiment cinq ans que j’ai arrêté. J’ai contracté une blessure des ligaments croisés au Portugal qui a précipité disons mon arrêt. Je ne vous cache pas aussi que le milieu du football m’a déçu. Vous savez très bien que lorsque vous êtes en haut de l’affiche, vous avez beaucoup d’amis, mais une fois en bas, il n'y a plus personne. J’ai fait le point sur ma vie. Je fais la prière, je suis plus serein. Au niveau professionnel, il n’y a rien et c’est ce qui explique peut-être le fait que j’ai un peu disparu des radars. Après, je sais que je peux rendre beaucoup de services que ce soit pour des clubs ou bien la sélection nationale. J’ai pas mal de connaissances dans le milieu du football. N’oubliez pas que j’ai joué dans cinq pays différents.
Vous vous voyez devenir entraineur ou agent ?
Entraineur, non, ça ne m’intéresse pas du tout. Ça prend du temps de partir chaque jour à l’entrainement. Après, je suis quelqu’un de relationnel, je connais des gens dans le milieu. Directeur sportif, ça m’intéresse vraiment. Je sais que je peux être efficace dans ce domaine.
On imagine que vous avez suivi le parcours de la sélection nationale à la CAN. Qu’en avez-vous pensé ?
On est déçus comme tous les Algériens. On aspirait à beaucoup mieux. Je pense que l’élimination s’est jouée au premier match. Après, il ne faut pas cracher dans la soupe aussi. Il faut éviter les critiques et ne pas oublier le travail effectué lors des 15 dernières années. Il ne faut pas oublier d’où cette sélection est partie. L’époque d’Antar, Ziani, Saïfi et moi. J’espère juste que cette élimination au premier tour n’est qu’un simple accident de parcours.
Etes-vous en contact avec les joueurs actuels de la sélection ?
Non, ils sont plus jeunes que moi… Je les suis vu qu’ils jouent dans de grands clubs maintenant. Je  souhaite qu’ils continuent comme ça.
Comment expliquez-vous les difficultés de l’EN lors des phases finales de la CAN ?
La CAN, c’est plus compliqué. L’état du terrain, l’arbitrage, etc. Nos joueurs sont techniques et ils trouvent donc beaucoup de difficultés à bien s’exprimer. Il faut aussi beaucoup de physique et quand tu affrontes des sélections africaines, ce n’est pas facile.
Il y a eu récemment la nomination d’un nouveau coach national,   Lucas Alcaraz. Pensez-vous qu’avec lui, la sélection peut avancer ?
C’est ce que je lui souhaite. On verra après avec les résultats. On a de la qualité et une génération douée. Avec le travail qui a été fait, il faut être optimiste.
Vous avez joué six mois au MCA. Vous continuez à suivre le championnat algérien ?
Oui, mais à distance. Je regarde les résultats, notamment du MCA, l’ESS et l’USMA. Avec les moyens qu’il y a là-bas, je pense qu’on peut faire encore mieux.
Venir travailler en Algérie, ça vous intéresse vraiment alors ?
Oui bien sûr. Moi, je sais ce que je peux apporter, notamment en tant que directeur sportif. Il faut être en accord avec le président et l’entraineur en place. Je sais parler aux jeunes vu que j’ai joué au football pendant plus de 20 ans. J’étais en sélection aussi. Je peux encadrer les jeunes. Leur montrer ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire. Leur éviter les erreurs que j’ai commises. J’ai vraiment envie de redonner au football ce qu’il m’a donné. Je me sens plus algérien que français. J’ai fait plusieurs pays, donc, faire venir de bons joueurs au pays c’est plus facile.