Slimani : «J’accepte les critiques, mais ceux qui connaissent le foot savent pourquoi je ne marque pas»

Islam un doublé, mais cela n’a pas suffi pour signer au moins une victoire dans cette Coupe d’Afrique.
Je dois dire que marquer deux buts et perdre un match qu’on devait gagner, ne compte rien pour moi. Pour nous, c’était la qualification et rien d‘autres, quel que soit celui qui marque ou que l’on joue bien ou mal. Malheureusement, on a échoué, c’est lamentable mais c’est la vérité il faut l’admettre. 
Que voulez-vous que je vous dise, on est très déçus pour notre peuple, pour notre famille et aussi notre honneur. On s’est donnés à fond, on a mis du cœur, malheureusement ça n’a pas suffi, on doit apprendre de nos échecs pour avancer. 
C’est une CAN ratée, Islam, il faut quand même l’avouer ?
C’est sûr, c’est une Coupe d’Afrique ratée, on ne peut pas se contenter d’une élimination aussi amère. Une équipe comme la nôtre était appelée à faire mieux, mais c’est le football, on ne peut gagner à tous les coups. 
Ce sont des excuses que vous avancez ?
Non, ce ne sont pas des excuses, au contraire, j’essaie comme ça à chaud d’expliquer ce qui nous est arrivés, mais croyez-moi que j’ai très mal, notre équipe encaisse les critiques de partout, mais bon c’est le football, on doit dépasser cela et continuer à travailler.  
Des regrets par rapport à ce premier match nul concédé contre le Zimbabwe…
C’est clair, il ne fallait pas se louper mais bon, on a manqué de réussite, l’entrée contre une équipe comme celle-là n’était pas aussi un cadeau, mais c’est sûr qu’on peut dire que c’est un tournant ce tournoi.
Si on l’avait gagné, on serait peut-être qualifiés…
Oui, mais on ne l’a pas fait ! Il faut reconnaître qu’on a laissé passer notre chance dans ce match parce qu’après, il fallait absolument enchaîner par une victoire et malheureusement on n’a pas réussi à le faire. Une CAN se joue sur des détails, et ce sont cela qui nous ont fait défaut. Après, si on est éliminés, c’est parce qu’on ne mérite pas d’être qualifiés, c’est tout.
On vous a vu sortir en souffrant, votre blessure à la cuisse n’est pas si grave…
Je l’espère, sincèrement elle me fait mal, elle ne date pas d’aujourd’hui,  ça fait un moment que je souffre de cette blessure, je jouais avec, mais bon,  c’est un devoir je le sais, mais qu’on arrête de nous bombarder pour rien. On a joué avec nos valeurs, on a mis du cœur mais ça n’a pas suffi, on a des regrets maintenant, c’est sûr, mais pas celles de n’avoir pas tout donné. 
Pour un attaquant, marquer à deux reprises et se faire reprendre à chaque fois, c’est rageant, non ?
Non, je ne peux pas dire ça, on est tous responsables de cet échec, il faut arrêter d’incomber à un tel ou tel compartiment la responsabilité, on est tous concernés par ce qui se passe dans notre équipe, du premier attaquant jusqu’au dernier défenseur. On n’était pas bons défensivement, voilà tout, comme je viens de le dire, il faut apprendre de ce qui nous arrive.
Mesbah a dit que cette équipe n’est pas habituée à perdre d’où cette difficulté à se remettre après un  échec, quel est votre avis là-dessus ?
Voilà, il a raison, il faut apprendre à se remettre d’un échec, on doit se montrer solides dans un tournoi comme ça, comme on l’était bien avant. 
C’est votre troisième CAN, Islam parlez-nous un peu de vos performances qui auraient pu être mieux ?
C’est vrai, mais je dois préciser que lors de la première CAN, je venais juste de revenir d’une longue blessure, je reprenais juste d’une opération, pour la seconde en 2015, j’ai joué tous les matchs blessés, donc voilà, je crois que c’est ma première vraie Coupe d’Afrique, si on peut dire ainsi. Mais le problème n’est pas là, je persiste à dire que nous avons failli, et puis on en parlera encore ; je sais de cet échec, seulement, à tête reposée tout le monde se rendra compte que nous avons tout donné contre des équipes qui étaient aussi déterminées que nous. 
Justement, Islam on vous reproche de n’avoir pas été décisif lors des deux premiers matchs, une réaction ?
Je n’ai qu’une seule réponse, lorsque je suis mis dans des conditions idéales pour marquer, je ne me fait pas prier de le faire, soyez-sûrs, la preuve, aujourd’hui j’ai eu trois occasions nettes et je marque 2. Certes, ça ne suffit pas, je suis d’accord, et celui qui connaît le football ne peut me reprocher cela.  Un attaquant quand il a le ballon, il marque des buts, mais quand il est dépourvu de belles passes, il ne peut rien faire, j’espère avoir été très clair. Un attaquant ne peut pas aller récupérer un ballon de chez le gardien pour le mettre dedans quand même ! Je le répète encore une fois, je ne blâme personne, on est tous responsables de ce qui se passe.  
L’avenir c’est quoi pour cette équipe d’Algérie ?
Travailler et redoubler d’efforts.  Il n’y a pas de miracles, il faut apprendre de cette CAN. Dans le groupe, il y a pas mal de jeunes qui ont au moins 2 ou 3 CAN à faire, donc, il faut savoir apprendre de ces échecs pour rendre le peuple heureux, Inch’Allah.
La Coupe du monde 2018, vous y croyez encore ?
C’est sûr, on est des compétiteurs, on va tout faire pour se qualifier, on ne baissera pas les bras tant que nos chances restent intactes. 
De grandes équipes ont attendu longtemps pour gagner la Coupe d’Afrique, à l’image de la Côte d’Ivoire qui l’avait fait sans Drogba…
Oui, je suis tout à fait d’accord avec vous, il faut tirer les enseignements et continuer à progresser parce que dans une CAN, avoir les meilleurs joueurs ne te garanti pas une victoire finale. En toute modestie, nous avons de très grands joueurs mais on doit apprendre de nos erreurs pour devenir une grande équipe.

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