MCA : Ghazi : «La bise de M. Sellal sur mon crâne à la Barthez m’a porté chance»

Le gladiateur mouloudéen, Karim Ghazi, a fait parler son expérience, lui qui a joué jeudi passé sa septième finale pour quatre coupes remportées. Un palmarès et un vécu qui imposent le respect au point de recevoir la reconnaissance du premier ministre en personne, M. Abdelmalek Sellal qui avait déposé un baiser sur le crâne chauve de Ghazi juste avant le coup d’envoi à la manière de Laurent Blanc et Fabien Barthez.

Comment a été cette reprise des entraînements à l’annexe du 5-Juillet ?
Il était très difficile pour tout le monde de se remettre au travail après un week-end fou. Nous sommes sur un nuage après cette victoire que nous avons obtenue avec les tripes face à la JSK.
Revenons si vous le voulez bien à cette rencontre qui a été dans son ensemble dominée par la JSK…
Nous avons parfaitement entamé la partie avec l’ouverture du score juste après le coup d’envoi. C’était le scénario rêvé pour nous. C’est sûr que nous avons eu de la réussite sur ce but mais il faut reconnaître que le corner de Zeghdane était parfaitement botté.
 Comment expliquez-vous qu’après ce but vous êtes revenu derrière pour défendre votre avantage au tableau d’affichage ?
Certes, le coach nous a demandé de continuer à presser la JSK dans son propre camp mais au fil des minutes, et surtout en seconde période, nous avons trop reculé tout en essayant d’opérer par des contre-attaques.
 Tous les observateurs sont unanimes à dire que le Mouloudia a joué trop défensivement. Qu’avez-vous à dire ?
Ecoutez, nous avons appris à nos dépens qu’une finale se gagne… elle ne se joue pas. L’année passée, nous avons produit notre meilleur match de la saison face à l’USMA avec de très nombreuses occasions de scorer mais au final, c’est l’USMA qui avait remporté la Coupe. Cette fois-ci, nous avons appris la leçon. Le mot d’ordre était de gagner coûte que coûte.
 Vous avez failli craquer après le penalty accordé par l’arbitre Bichari alors que vous étiez à quelques minutes du coup de sifflet final…
Nous étions tellement solides derrière et au milieu du terrain que la JSK n’a avait aucun espace de libre pour essayer de porter le danger dans notre camp. Le penalty sifflé était très difficile à digérer car on se voyait déjà sur le podium pour recevoir les médailles. Il fallait revenir à la case de départ et tout refaire.
 Vous étiez à deux doigts de prendre un second but durant les prolongations…
La JSK a eu une opportunité de marquer lors de la seconde période des prolongations. Tout le monde était cuit sur le terrain. Ce n’était pas facile après une longue trêve de jouer une finale qui est allée jusqu’aux prolongations. On a vu que plusieurs joueurs ont eu des crampes.
 Vous avez été l’un des meilleurs joueurs de votre équipe. Vous avez remporté plusieurs duels au milieu du terrain…
Le coach m’a fait confiance et je devais répondre à ses attentes et à celles des supporters.
Il fallait bloquer le milieu de terrain de la JSK. Et le fait de voir un joueur comme Ebossé décrocher jusqu’à la ligne médiane pour toucher les ballons prouve que nous avons beaucoup gêné la JSK dans la circulation du ballon.
Lors de la série des tirs au but est-ce que vous vous attendiez à un tel scénario ?
Je savais que Djemili allait être à la hauteur. Pour nous, il fallait seulement mettre le ballon au fond. Sincèrement, lors des tirs au but, j’avais du mal à suivre les tirs de mes partenaires. J’étais vraiment crispé. Mais dès que Djemili a repoussé la première tentative, je savais que la Coupe était en train de nous tendre les bras.
Comment avez-vous vécu le penalty de Gherbi ?
Je me souviens de cette image, le ballon qui prenait la lucarne et Sabri torse nu qui est allé saluer les supporters.
 A ce moment vous étiez dans un état second avec des larmes de joie…
C’est sûr que les larmes de la déception ont laissé place à celles de la joie. Je suis tombé dans les bras de Metref car nous avons vécu ensemble les défaites de 2006 et 2007. J’ai fondu en larmes et je me suis rappelé à ce même moment toute la déception qui nous avait envahis l’année passée. Je voudrais dire quelque chose…
Allez-y…
Je voudrais féliciter la JSK pour son fair-play et pour son bon parcours. Cette jeune équipe de la JSK a démontré malgré son manque d’expérience qu’elle avait de la qualité. Il faudra à l’avenir compter avec cette équipe.
J’ai aussi une pensée pour Rial qui reste un grand joueur. Cela arrive aux meilleurs joueurs du monde de rater un penalty.
 Lors de la cérémonie d’avant-match tout le monde a vu le geste du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a déposé une bise sur votre crâne un peu à la Laurent Blanc avec Barthez lors du Mondial 1998 en France…
A vrai dire, la bise du Premier ministre, M. Sellal, sur mon crâne m’a vraiment porté chance. D’ailleurs, lors de la remise des médailles, M. Sellal m’a dit que j’étais un grand monsieur. Des propos qui m’ont touché. C’est très motivant de recevoir les félicitations et la reconnaissance du Premier ministre.
Vous avez déjà remporté trois Coupes, dont deux avec l’USMA et, ce jeudi, vous avez décroché votre quatrième avec le Mouloudia. Cette victoire à un parfum particulier…
J’ai déjà perdu deux finales avec l’USMA justement contre le Mouloudia d’Alger en 2006 et 2007. Et puis j’en ai perdu une en 2013 avec le Mouloudia contre l’USMA. Le destin a voulu que je gagne cette Coupe avec le Mouloudia. Cette victoire a un charme particulier à cause de la ferveur populaire que génère un tel succès. C’est quelque chose à part lorsque vous gagnez avec le Mouloudia. Au total, j’ai gagné quatre Coupes car il ne faut oublier que j’ai remporté celle de la Tunisie avec l’Espérance.
  Vous allez devoir ce mardi replonger dans le championnat avec ce déplacement au 1er-Novembre pour affronter l’USMH…
Nous allons pleinement savourer cette victoire et nous allons entamer les choses sérieuses dimanche. Il va falloir se concentrer car nous avons un objectif à atteindre qui est celui de terminer le championnat sur le podium et pourquoi pas titiller cette deuxième place synonyme de qualification pour la Ligue des champions. Etant totalement libérés après cette victoire, nous pourrons jouer pleinement notre va-tout. Je profite de l’occasion pour dédier cette Coupe à toute ma famille, mes proches et à tous les Chnaoua.  

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