MOB : Les choix judicieux du coach

Peut-on parler de l’effet Amrani après la victoire d’avant-hier face au CRB ? On ose dire oui, même si le MOB n’a pas brillé, ni convaincu. Nombreux sont ceux qui, avant le match d’avant-hier, exigeaient la victoire, peu importe la manière. Et elle est là cette victoire. D’autres, plus exigeants et plus grincheux, trouveront toujours à redire. Est-il nécessaire de rappeler que le MOB n’a plus gagné depuis la première journée du championnat et qu’il venait d’aligner quatre matchs nuls de suite, laissant s’échapper au passage pas moins de huit points ? Est-il nécessaire de rappeler également que les Béjaouis avaient en face avant-hier l’une des meilleures formations en ce moment et qui n’est autre que le leader actuel du championnat ? Est-il nécessaire de rappeler aussi que le MOB était amputé de pas moins de sept éléments importants dans son échiquier ? Par rapport à tout cela, sans oublier l’inexpérience de certains éléments alignés à l’occasion, il n’était guère évident de réaliser un aussi bon résultat.

Savoir gagner dans la difficulté
Le CRB a mieux joué, il a eu une meilleure maîtrise et une meilleure possession de balle, mais c’est le MOB qui a gagné. Rares sont les équipes qui gagnent quand elles jouent mal ou quand leur adversaire leur est supérieur. Cela s’appelle savoir gagner quand on est en difficulté et quand les données ne s’y prêtent pas. Amrani savait au départ que cette rencontre allait être très difficile pour son équipe. Au fond de lui-même, il n’écartait sans doute pas une éventuelle défaite, mais il ne l’a jamais montré à ses joueurs. Bien au contraire, il avait tout fait pour qu’ils aient confiance en eux et pour leur faire prendre conscience qu’ils sont capables de battre le Chabab. Il les avait préparés en insistant beaucoup sur le volet psychologique. Tout au long de la semaine, son discours était axé sur cet aspect. La détermination, la concentration et la volonté, c’est ce qui a permis à l’équipe de sortir victorieuse de cette confrontation. Car sur le plan technique, Amrani savait, par rapport aux absents qu’il allait déplorer, que le CRB allait leur être supérieur. Il a donc trouvé une autre arme pour le contrer et ça a été payant, c’est qu’on doit retenir.

L’association Boukria-Zerdab
Il n’y a pas eu que ça. La volonté et la détermination ne suffisent pas bien sûr. Le coach devait en parallèle aligner l’équipe la plus performante possible et trouver les solutions qu’il fallait pour pallier toutes les absences. L’on retiendra l’association au milieu de terrain de Boukria et Zerdab qui a été un choix judicieux. Boukria, qu’on attendait plutôt à gauche de la défense, a été aligné dans l’entrejeu et a eu le rendement escompté dans la récupération. Idem pour Zerdab qui d’habitude jouait beaucoup plus avancé aux avant-postes. Cette association a été très efficace au milieu de terrain et a beaucoup gêné le jeu du Chabab qui a eu souvent du mal à finir ses actions.

Belkacemi, un pari gagnant
Il ne faut pas oublier non plus la titularisation de Belkacemi en pointe de l’attaque qui venait de débuter un match officiel pour la première fois de la saison. Ayant donné satisfaction lors des matchs amicaux, notamment face à la JS Azazaga où il a été à la fois buteur et passeur, tout en fournissant une prestation qui n’a laissé personne indifférent, Amrani a décidé de lui accorder sa chance et de lui faire confiance. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le joueur ait répondu présent en marquant l’unique but de la rencontre qui venait mettre fin à 191 minutes de stérilité au stade de l’Unité-Maghrébine. Par la même, Belkacemi venait d’inscrire son premier but en compétition officielle sous les couleurs du MOB. Encore un choix judicieux du coach qui a su mettre les hommes qu’il fallait à la place qu’il fallait. De toutes les manières, Amrani a eu ce qu’il voulait. Une victoire pour son retour et un déclic à domicile suite à deux échecs de suite.
 

Amrani : «Cette victoire nous fera du bien»

L’entraîneur du MO Béjaïa, que nous avons abordé en fin de match contre le CRB, s’est un peu étalé avec nous sur ce premier match officiel depuis son retour sur le banc de l’équipe. «Pour moi, sur le plan personnel, je suis évidemment très content et je ne peux être que satisfait. C’est bien de commencer par une victoire. On parle beaucoup de l’état psychologique des joueurs mais on oublie que les entraîneurs ont également besoin d’être bien dans leur tête pour qu’ils puissent donner le meilleur d’eux-mêmes», nous dira-t-il. Amrani n’a pas manqué de rendre hommage à ses joueurs «qui ont su appliquer les consignes et répondre présent. J’avais pourtant aligné des joueurs dans des postes auxquels ils ne sont pas habitués, mais je leur avais expliqué ce que j’attendais d’eux. Je sais, nous n’avons pas développé un beau jeu, ce n’était pas convaincant, mais l’essentiel est là. Ce qui nous intéressait le plus, c’était la victoire, elle nous fera beaucoup de bien».

«Belkacemi a répondu présent et son but a libéré l’équipe»
Concernant la production de Belkacemi qui a été aligné en attaque, le coach semble très satisfait de son joueur. «Que peut-on attendre d’un attaquant si ce n’est de marquer des buts ? Je crois qu’il a rempli sa mission, il a été opportuniste et a eu un rendement satisfaisant. Son but a libéré toute l’équipe qui a cru, du coup, en ses moyens. Si on n’avait pas marqué ce but, le doute se serait installé peu à peu et les choses auraient été plus compliquées pour nous», explique-t-il.

«Ndoye a manqué de lucidité»
Et pour expliquer un peu les difficultés en attaque, car le MOB, faut-il le préciser, n’a pas su mettre à l’abri après l’inscription du premier but, l’entraîneur mobiste a souligné le manque d’inspiration de Ndoye. «Il était trop hésitant, il a manqué de lucidité et n’a pas toujours fait les bons choix. Mais il était présent dans les duels, il a bougé beaucoup et a gêné la défense adverse», indiquait-il.

«J’ai préféré Lakhdari à Moulhi pour son expérience»
Concernant la titularisation de Lakhdari dans l’axe central de la défense alors que Moulhi postulait également à ce poste, Amrani dira : «C’est vrai, je pouvais faire jouer Moulhi, mais j’ai préféré Lakhdari qui a plus d’expérience, je pense que je ne me suis pas trompé là-dessus».

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