Zeffane : «L’ambition est de gagner ce trophée ou de jouer au moins les demi-finales»

Sélectionné avec l’Algérie, Mehdi Zeffane évoque depuis Alger cette belle aventure. Il parle de l’OL aussi, de son avenir, et exprime son ressenti, après les terribles attentats de Paris de la semaine dernière, comme un musulman meurtri.

L’Algérie débute lundi face à l’Afrique du Sud. Faut-il miser sur les Fennecs ?
On a travaillé dans de très bonnes conditions à Sidi Moussa, tout près d’Alger. La réputation du coach, Christian Gourcuff, n’est pas usurpée, on a beaucoup bossé la tactique en 4-4-2, pour être prêts. On a joué un bon match amical en Tunisie (1-1), devant de nombreux supporters algériens ! L’équipe reste sur une belle Coupe du monde. La CAN suscite beaucoup d’attentes de la part des Algériens, mais ça n’a rien à voir. L’ambition est de la gagner ou au moins d’aller en demi-finales, mais on a hérité d’une poule difficile.
Pour votre première sélection face au Mali en novembre (défaite 2-0), qu’avez-vous ressenti ?
Une très grande fierté. J’avais réussi un bon match. C’était le dernier des éliminatoires. Porter le maillot de son pays d’origine, c’était fort, même si le match n’a pas eu lieu en Algérie. Je vais essayer de gratter du temps de jeu, mais le titulaire est Aïssa Mandi (Reims). Je me tiens prêt, le coach m’encourage, me dit qu’il aime bien mon travail.
Vous jouez peu à l’OL, c’est un handicap en sélection ?
Cela me pénalise. La saison dernière, j’ai eu plus du temps de jeu, c’est là que Christian Gourcuff a pu estimer que j’avais du potentiel.
Vous souhaitiez partir au mercato ?
J’y ai pensé, mais je ne pouvais pas tout mélanger, puisqu’il y avait la CAN. Je vais rester à Lyon, c’est un club où l’on progresse même à l’entraînement. Partir cinq mois dans un club où j’aurais joué davantage m’aurait fait du bien, mais à Lyon où je suis sous contrat jusqu’en 2017, il y a un beau projet. L’équipe est devenue leader en L1, c’est beau ce qu’ont réalisé les copains, on a peut-être l’équipe la plus complète du championnat.
À l’OL, vous vous entraînez avec Yoann Gourcuff, en sélection avec son père...
Quand je discute avec Christian, j’ai l’impression d’être avec Yoann. Ils ont beaucoup de points communs dans leur manière de parler ballon.
Votre famille va vous suivre pour cette CAN ?
J’ai de la famille ici en Algérie qui est venue me rendre visite, mais mes parents, mes deux frères et mes deux sœurs resteront à Lyon. Si la CAN avait eu lieu au Maroc, ils seraient peut-être venus, là c’était plus compliqué.
Depuis Alger, comment avez-vous vécu les attentats de la semaine dernière ?
Ce sont des actes inhumains. J’ai peur des amalgames qui pourraient être faits avec tous les musulmans. La religion transmet des valeurs contraires à tout cela. Il y a eu de beaux rassemblements et en Algérie aussi, les gens ont été choqués.
 

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