Afrique

Hubert Velud : «Le TP Mazembe n’est plus ce qu’il était»

«Ce qu’a déjà réalisé le MOB est un véritable exploit»

Auteur : Saïd Fellak vendredi 28 octobre 2016 23:02

L’entraîneur du Tout Puissant Mazembe, Hubert Velud, a accepté de nous recevoir hier matin à l’hôtel des Roses de Blida où loge actuellement son équipe et de nous parler de cette finale aller de la Coupe de la CAF prévue pour ce soir. L’ancien coach de l’ESS, l’USMA et du CSC qui connaît bien le football algérien, nous a donné son avis aussi sur la nomination à la tête des Verts de Georges Leekens. Entretien :

À la veille de cette finale aller face au MOB, est-ce que votre groupe commence à sentir la pression monter ?
Oui. Il est clair que toujours à la veille des grands matchs, la pression monte crescendo. On sent les joueurs de plus en plus concernés, plus concentrés aussi. Ça va monter encore plus demain (interview réalisée vendredi). 

Contrairement au MOB, le TP Mazembe est un expérimenté de ce genre de finales. Vous sentez vos joueurs sereins, non ?
C’est vrai que le TPM a l’expérience de ce genre de finales, que ce soit au niveau des joueurs, des staffs dirigeants, médical et autres. Toutefois, cela n’empêche pas qu’il y ait un peu de pression quand même, et cette pression, on doit savoir la gérer de façon positive. 

Pour sa première participation africaine, le MOB réussit l’exploit d’atteindre la finale. Sincèrement, est-ce que vous appréhendez cette équipe ?
C’est un parcours remarquable qu’a fait le MOB. Un véritable exploit. Sandjak qui a pris en main l’équipe très tard a su inculquer aux joueurs un état d’esprit de gagneur. Et moi, justement, je crains cette combativité des joueurs du MOB. On est prêts pour ce grand match, mais c’est le terrain qui tranchera. 

Le stade de Blida sera certainement archi-comble pour cette finale et l’ambiance risque d’être folle. Avez-vous discuté de ça avec vos joueurs ?
Mes joueurs connaissent bien l’ambiance des stades maghrébins et algériens en particuliers. Il va falloir avoir une certaine maitrise émotionnelle et ne pas répondre aux provocations. On doit rester professionnels. Personnellement, j’apprécie ce genre d’ambiances tant que ça ne dépasse pas le cadre sportif. 

La bataille tactique s’annonce rude entre vous et Sandjak, que vous connaissez bien…
Sandjak est quelqu’un capable de galvaniser un groupe. Je le connais très bien pour l’avoir souvent affronté quand j’étais avec le Paris FC. Après, vous savez, les entraîneurs ne maîtrisent pas tout. Le football ça se joue souvent sur des petits détails. 

Sans entrer dans les détails, le TPM viendra jouer l’offensive ou bien défendre ?
Ça sera difficile de vous répondre. Je ne veux pas donner trop de détails. On va jouer sur nos principes individuels. On doit faire attention à certains joueurs adverses comme Yaya et rester vigilants. 

Va-t-on assister à la même physionomie que celle des deux matchs disputés lors de la phase des poules ?
Ça risque d’être un match semblable parce que les deux matchs ont été très serrés. Même au niveau du score, je m’attends à ça. 

À Béjaïa, on craint le match retour vu qu’il va se jouer au Congo et certainement dans des conditions difficiles. Le TPM est-il vraiment imbattable chez lui ?
Ce que je peux vous confirmer, c’est que la communion avec public existe vraiment là-bas. C’est une force. Après, le TPM est actuellement en phase de reconstruction. Ce n’est plus le TPM d’il y a six ans qui dominait de la tête et des épaules l’Afrique. Ça a changé. Les grands joueurs sont partis et il y a une génération montante, plus jeune. On n’a pas une grande équipe, mais une bonne équipe. Accrocheuse et qui ne lâche rien sur le terrain. 

Qu’est-ce qui a motivé votre choix de prendre en main le TPM après votre départ prématuré du CS Constantine ?
Je sentais qu’au TPM, il y avait une génération montante et qu’il y avait quelque chose à construire à moyen terme. Il y a une académie qui commence à voir le jour et un projet intéressant. Le CS Constantine a été une erreur pour moi. Ce n’était pas le bon moment. Je suis arrivé en retard et ce n’était pas moi qui ai fait le recrutement. Je m’attendais à une autre chose en allant là-bas. Malheureusement, je me suis trompé. 

Là-bas, certains ont remis en cause vos qualités d’entraîneur…
Ce n’était pas un club fait pour moi à ce moment-là. Il y avait des problèmes d’organisation et pas mal d’autres détails.

On dit que vous aviez un différend avec Meghni ?
Non, ce n’est pas du tout vrai. Mourad est un grand joueur. Un fantastique gars et dommage, les blessures ont freiné sa carrière. 

Avec l’USMA, les débuts ont été excellents, puis après…
J’ai gagné deux titres avec l’USMA et j’ai eu un record d’invincibilité de 25 matchs. C’est une performance extraordinaire. L’USMA est un club très positif. Bien organisé et là-bas, on a tout pour réussir. L’USMA a dix ans d’avance sur les autres clubs algériens. C’est une vérité. La première saison s’est très bien déroulée et puis après, l’année d’après, c’était plus compliqué. 

On dit que le niveau du football algérien est faible, mais force est de constater qu’au niveau africain, nos clubs s’illustrent. Comment expliquez-vous cela, vous qui connaissez très bien le foot algérien ?
Le niveau du football algérien n’est pas si faible que ça, bien au contraire. Il y a cinq à six bonnes équipes, de bons joueurs. Ce qui affaiblit les clubs, c’est cette pression et le manque de patience des dirigeants. Dès fois, il faut savoir comment laisser passer l’orage pour rebondir. Malheureusement en Algérie, il n’y a pas ça.  

Parlons un peu de l’EN. Leekens vient d’être nommé à la tête de la sélection. Pensez-vous qu’il peut emmener l’Algérie aux consécrations ?
Je pense que Raouraoua est quelqu’un de sage et s’il a pris Leekens, c’est qu’il sait ce qu’il fait. Il connaît l’homme, ses qualités et le fait que c’est un coach qui connaît bien l’Afrique, c’est très important. 

En 2011, après le départ de Benchikha, votre nom a circulé pour le remplacer. Y a-t-il eu contact ?
Non, pas du tout. 

Leekens pourra-t-il gérer un vestiaire de plus en plus difficile ?
La principale mission de Leekens sera avant tout de gérer le vestiaire et l’importance de ce premier match au Nigeria qui est déjà capital. Il doit installer rapidement son autorité et rentrer rapidement dans le vif du sujet. 
Entretien réalisé par 

 

Publié dans : raouraoua Benchikha Hubert Velud

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