Chaouchi : «Je n’ai personne pour me défendre, c’est pour cela que je suis victime de hogra en EN»

Auteur de son meilleur match face à l’USMH depuis le début de la saison, Fawzi Chaouchi a montré qu’il fallait compter avec lui lors des prochains événements. Le dernier rempart mouloudéen a accepté de rompre le silence pour nous parler de l’actualité du club et de l’Equipe nationale.  

Vous devez encore savourer pleinement ce match derby remporté face à l’USMH…
Comme vous le voyez à l’entraînement, le moral est au beau fixe. Logique lorsqu’on remporte un match derby, de surcroît face à un adversaire qui était invaincu jusqu’alors. On savait que nous étions dans l’obligation de l’emporter pour notre retour au stade du 5- Juillet. Notre public a été merveilleux. Nous avons montré que nous étions taillés pour ce stade mythique. C’est un bonheur de se produire au 5-Juillet, surtout sur une pelouse de cette qualité.    
Vous avez montré lors de ce match deux visages. Comment expliquez-vous cela ?
Nous étions dominateurs en première mi-temps. Nous aurions dû, dans nos moments forts, plier le match mais nous avons à chaque fois pêché dans le dernier geste. Le fait d’avoir ouvert la marque tôt dans la partie nous a facilité la tâche. Et comme c’est souvent le cas lors des matchs derbys, c’est le premier qui marque qui l’emporte. Cela dit, il ne faut pas que cela se répète lors de nos prochains rendez-vous.
N’avez-vous pas douté durant le second acte où les Harrachis se sont montrés très dangereux ?
Douter, non car bien que l’USMH ait dominé la deuxième mi-temps, nous avons eu des situations de contres pour tuer le match, mais la réussite n’était pas de notre côté.
A l’issue du match, beaucoup ont critiqué le staff technique pour ses choix et de ne pas incorporer Salah Eddine en pointe de l’attaque…
C’est vrai que je m’attendais à l’entrée de Salah Eddine, d’autant plus qu’il a montré de belles choses à l’entraînement. Mais le staff technique est le seul maître à bord. La perception du coach est différente de celle des supporters ou même les observateurs.  

De l’avis des spécialistes, vous avez été l’un des meilleurs joueurs de votre équipe sur le terrain. Votre sentiment à ce propos ?
Vous savez, je ne fais que mon travail. C’est sûr que je suis très content de garder ma cage vierge. Le fait de retrouver le stade du 5-Juillet m’a donné de la pêche. J’étais, avant même le coup d’envoi, dans mon match. Mais cela a été possible grâce à mes partenaires de la défense qui font un travail monstre pour contrer les attaquants adverses. Je m’améliore au fil des matchs. Je me sens bien et cela se répercute positivement sur mes performances. Hormis le but que j’ai encaissé contre Relizane sur lequel j’étais fautif, j’ai été irrépochable jusqu’à ce jour. Contre Blida, je ne pouvais rien faire sur le but de Noubli. En termes de performance et de rendement, cela n’a rien à voir avec la saison dernière, surtout durant la phase aller. Malheureusement, je n’ai eu aucun écho de l’Equipe nationale. En toute sincérité, je m’attendais à une convocation du sélectionneur Gourcuff pour le prochain stage. Mais ce n’est pas le cas. Je ne vous cache pas que cela m’a beaucoup affecté.
Vous pensez qu’actuellement, vous avez votre place en sélection nationale ?
Avec tout le respect que j’ai pour les gardiens qui sont en Equipe nationale, je pense sincèrement qu’ils ne sont pas meilleurs que moi. Tous les observaturs disent que Chaâl et moi sommes actuellement les meilleurs en Ligue 1 Mobilis. Maintenant, si on ne nous convoque pas pour des matches tests, je me demande quand cela sera possible. Ce qui m’arrive en Equipe nationale, je le qualifie tout simplement d’injustice, de hogra.
Par vos propos, est-ce que vous visez aussi le président de la FAF ?
Bien au contraire, je saisis l’occasion pour remercier Raouraoua qui était derrière mon retour en sélection nationale. Il était le seul à me tendre la main lorsque j’étais dans le creux de la vague avec cette suspension de deux ans. Je n’oublierai jamais ce qu’il a fait pour moi, je lui en serai éternellement reconnaissant.

Vous êtes à ce point frustré ?
La saison dernière, on m’accusait de manquer de rythme et d’être indiscipliné. Mais cette saison, je travaille d’arrache-pied. Je suis confronté à l’hostilié du public en déplacement, mais jamais je n’ai répondu aux provocations. Je me demande jusqu’à quand on va m’ignorer de la sorte.  Je pense que je peux apporter encore à l’Equipe nationale et à mon pays.
Ne pensez-vous pas qu’il faut encore redoubler d’efforts pour y arriver ?
Tout le monde sait que Chaouchi n’est pas le type qui use de la «chita» ou du téléphone pour se faire une place. Si j’ai pris part à un Mondial, c’est grâce à mes qualités et à mon travail, et rien d’autre. Ma réussite avec les Verts, Dieu merci, je ne la dois à personne. Je vais continuer à travailler au Mouloudia et ma réponse à Gourcuff, je la lui réserve sur le terrain. Je laisse le soin au grand public de juger mes prestations.
Vous semblez très affecté par cette situation…  
 Bien sûr que je le suis, surtout lorsqu’on convoque un gardien qui évolue dans les divisions inférieures en France en lui déroulant le tapis rouge, alors qu’on m’ignore. L’Equipe nationale n’appartient à personne. Moi, je n’ai personne pour me défendre et taper du poing sur la table, c’est pour cela que je suis un laissé- pour-compte.
Avez-vous été surpris par le niveau affiché par le jeune Chaâl qui brille à l’USMH ?
Pas du tout ! Je connais bien ses qualités. Je pense qu’il a tout pour être le gardien numéro un en sélection A. Ce serait une erreur de le laisser en sélection olympique, sous prétexte qu’il est encore jeune.
Revenons au match de l’USMH, est-ce que vous avez été animé par cet esprit de revanche en revoyant Charef ?
Charef fait partie du passé. Notre victoire contre l’USMH était ma réponse à Charef, un point c’est tout.     
Justement avec cette victoire contre El Harrach, vous comptabilisez onze points, ce qui représente la récolte de toute la phase aller de l’exercice précédent…
Cette année, nous sommes dans le tempo. Et puis la mésaventure de la saison dernière nous a servi de leçon. C’est à travers nos erreurs qu’on progresse. Cette année, nous avons un très bon groupe et tous les moyens pour réaliser une très grande saison. Tous les voyants sont au vert. La balle est dans notre camp.
Les Chnaoua réclament le titre, alors qu’on est à peine à la sixième journée…
Leurs revendications sont légitimes. Nous avons un très bon groupe et croyez-moi, tous les joueurs veulent atteindre cet objectif. Je demande aux Chnaoua de nous soutenir même dans les moments difficiles, comme cela a été le cas la saison dernière.  
Le match face à Tadjenanet a été reporté à dimanche. Comment voyez-vous cette rencontre ?
Nous allons aborder ce rendez-vous avec le plus grand sérieux. Pas question de sous-estimer notre adversaire. On fera tout pour décrocher une troisième victoire de suite.
On vous laisse le soin de conclure ?
Les supporters qui m’ont insulté sont venus à l’entraînement pour s’excuser. Tout est rentré dans l’ordre. Je demande aux Chnaoua d’être patients avec nous et de nous soutenir en toute circonstance, car il est certain que nous allons gagner d’autres matchs, comme nous allons concéder des défaites. 

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