Interview

Exclusif: Ghoulam : «Voir mes parents pleurer, alors que j’étais bien malade, est...»

Sacré Trophée du meilleur joueur algérien 2017 Le Buteur-El Heddaf, Faouzi Ghoulam s’est livré sur certains sujets chauds qui ont été pour lui les faits marquants de l’année de sa consécration.

Auteur : Moumen Ait Kaci Ali mercredi 17 janvier 2018 10:52

 Tout d’abord, félicitations pour cette première consécration, un mot sur ce que vous avez vécu ce soir…

Je suis et ému et fier d’avoir remporté ce Trophée du meilleur joueur algérien. Je suis aussi fier parce que j’étais en course avec de très grands joueurs et surtout talentueux. Je le voulais depuis nombreuses années et c’est là une marque de reconnaissance pour moi, je suis très content.
Vous avez fini trois fois sur le podium, et là vous êtes sacré Trophée du meilleur joueur algérien, qu’est-ce qui a fait la différence ?
Je ne sais pas, c’est les gens qui ont voté qui peuvent vous le dire mais je pense que le fait d’être régulier avec mon club. Je crois que le fait qu’il n’y a eu que Mahrez qui a été au- dessus du lot il y a deux ans a facilité le choix aux personnes qui ont voté et je suis très heureux.
La présence des parents, la famille et vos enfants, vous a fait quoi ?
 Franchement, c’est une surprise magnifique que m’ont fait Le Buteur et El Heddaf en invitant toute ma famille. Pour moi, elle est très importante, aujourd’hui si je suis en équipe nationale d’Algérie et si je suis arrivé là où je suis, c’est grâce à eux, tout le mérite revient à mes parents.
 Passons à autre chose. Vous êtes un autre joueur binational à avoir gagné ce trophée, mais certains joueurs de la sélection osent encore évoquer un choix matériel pour l’Algérie, alors qu’on a assisté aujourd’hui à une fête cent pour cent algérienne avec une famille 100% algérienne.
 Vous savez, l’Algérie est un pays où il y une certaine animosité, il faut le dire, de la part d’une certaine presse. Certains enveniment les choses, cela fait très mal à notre pays surtout à l’étranger. Il faut savoir que c’est compliqué pour certains de nos jeunes d’annoncer leur choix, sachant que leur cœur bat pour l’Algérie. Lorsqu’on était jeunes, Brahimi et moi, on se disait toujours qu’on allait sûrement être ensemble en équipe d’Algérie. Pour nous, c’était évident. Après, pour les jeunes actuels, il faut les accompagner, les aider et leur prouver que le pays de leurs parents les aime.
Sincèrement, c’est difficile pour un jeune de 18-19 ans d’annoncer son choix pour l’Algérie, on parle de forme de pression et certains peuvent même passer à côté d’un contrat professionnel...
Ecoutez, je parle en connaissance de cause. Moi dès le départ, je savais qu’il fallait choisir l’équipe de France jeune pour pouvoir renouveler et avoir une certaine considération dans mon club. Après, c’est une réalité, il ne faut pas se la cacher, certains préfèrent l’équipe de France jeunes parce que ça peut booster un peu leur carrière. Pour moi, c’était l’Algérie mais il fallait gérer et être intelligent parce que j’avais quelques pressions de la part de mon club, je veux parler surtout de la période de prolonger par rapport à la période de renouvellement de mon contrat.
 Vous avez souffert de cette en période de l’année où on avait remis en doute votre engagement pour l’EN ?
 Ça serait sincèrement vous mentir si je vous réponds le contraire. Ma famille a vécu des moments pénibles cette année. J’ai ressenti que tous les sacrifices et les efforts consentis pour les rendre heureux ont été sapés par des journaux qui s’attaquaient à moi mais Hamdoulillah, je le dis encore une fois, cette récompense vient me réconforter et me donner un meilleur mental. Après, ce serait vous mentir si je vous dis que cette dure période ne m’a pas touché.

Vous parlez du  communiqué de la FAF ?

Oui voilà mais bon c’est du passé, je veux  juste dire que pour certaines raisons ça m’a mis en difficultés par rapport à mon club. On se demandait à Naples pourquoi on essaye de remettre  en cause le rapport du  médecin du club. C’est comme si  qu’on n’avait pas confiance en lui. 

Mais le peuple était derrière vous après l’annonce des résultats et de la visite du constat du médecin de la FAF…
Oui, c’est vrai mais il y a eu tellement de pression que j’étais vraiment malade. Je dirai que la bombe n’a pas été désamorcée comme elle a été explosée. Si je me permets de m’exprimer ainsi.
On va revenir à la fête. Vous avez reçu le Trophée du meilleur joueur algérien des mains de Paolo Maldini…
Il n’est plus à présenter, c’est un grand homme avec un vécu lumineux. Aujourd’hui, ce qui m’a marqué dans son discours, c’est la personne. Avec la carrière qu’il fait, il est resté humble. Ce qui est frappant, c’est qu’il regrette toujours des choses malgré le fait qu’il a joué quatre Coupes du monde et gagné la Ligue des champions.
En vous remettant le Trophée du meilleur joueur algérien, il vous a glissé un mot à l’oreille, qu’est-ce qu’il vous a dit ?
Il m’a dit qu’il était particulièrement très heureux de me remettre ce trophée à moi, par rapport à mon poste d’abord et parce que j’évolue dans un club qu’il suit beaucoup pour son joli football pratiqué. Il m’a conseillé de continuer comme ça et qu’il espérait que je revienne rapidement. Maldini m’a dit aussi que son regret reste de n’avoir pas gagné une Coupe du monde dans sa grande carrière.
Quelles sont les dernières nouvelles de votre santé, on sait que vous avez passé une visite médicale aujourd’hui (lundi soir) ?
Tout se passe bien. J’ai passé ma visite médicale aujourd’hui (lundi), c’est ma dernière visite Inch’Allah car on a constaté que mon ligament est revenu en place et donc les résultats très bons et peuvent me permettre de revenir dans le groupe. La partie médicale est finie, maintenant je dois me consacrer au volet technique pour espérer reprendre vite la compétition.
Sarri est surpris de votre retour, il annonce que vous n’êtes pas humain…
(Il rit franchement) Il dit souvent cela aux journalistes. A chaque fois qu’il me croise, il me dit cela. Il aime bien rigoler avec moi, maintenant, tout est bien, j’espère retrouver mon niveau assez rapidement et pouvoir aider mon club à continuer sur la lancée de la phase aller.
Beaucoup de grosses cylindrées étaient sur vous, Manchester United, et pleines d’autres équipes, mais vous avez préféré prolonger avec Naples sous l’impulsion d’un agent reconnu mondialement, parlez-nous un peu de cela ?
C’est vrai que j’ai la chance de pouvoir compter sur le meilleur agent au monde qui travaille en collaboration avec mon frère. On ne peut pas imaginer une meilleure personne pour gérer ses intérêts. Ça m’a donné beaucoup de confiance, le fait de savoir qu’on est avec un grand agent qui bosse avec mon frère pour un meilleur futur et pour lui c’était de prolonger à Naples et je suis très content de mon choix.
En parlant d’agents de joueurs et de son influence, peut-on dire que c’est ce qui manque pour un joueur du talent de Mahrez ou Brahimi de signer dans un grand club ?
A la base, il faut dire que c’est compliqué pour un Algérien d’atterrir dans un grand club pour plusieurs considérations. Déjà, il y a le problème de la CAN que certaines n’acceptent pas trop des transferts de joueurs africains aussi. Aujourd’hui, on a aussi besoin d’être bien entourés. Les performances sont indispensables, c’est clair mais il est important d’avoir un bon agent et un bon entourage. Je ne veux pas expliquer le transfert raté de Mahrez que je considère comme un joueur de classe mondiale. C’est le cas aussi de Brahimi. Un grand agent peut ouvrir certaines portes. Et je suis déçu pour eux car quand on voir leurs qualités, on s’aperçoit qu’ils peuvent jouer dans les quatre ou cinq meilleurs clubs au monde.
Beaucoup estiment Riyad peut atterrir dans un club comme Liverpool, Chelsea ou Arsenal surtout qu’il y a un an, il a été meilleur joueur de la Premier League…
C’est sûr, on n’est pas joueur de la Premier League comme ça par hasard. D’ailleurs, tous les joueurs de la Premier League ont été transférés dans de grands clubs. Mahrez est le seul qui ne l’a pas été, et quand on voit ce qu’il se voit en ce début de saison en Angleterre, on se pose des questions. Après, c’est vrai qu’il a eu du mal à digérer son transfert raté l’été passé mais là, il repart bien, c’est exceptionnel ce qu’il a réalisé. Pour moi, Riyad a sa place dans n’importe quel club au monde. C’est un très bon joueur, j’espère qu’il aura l’opportunité de jouer dans un grand club parce qu’il a le talent pour.
Quel est le meilleur souvenir que vous gardez de cette soirée Trophée du meilleur joueur algérien ?
La première est ce trophée remis à l’ancienne génération parce qu’elle n’avait pas eu cette opportunité à leur époque. Je dois dire que si l’Equipe nationale a atteint ce niveau, c’est grâce à eux. Le deuxième, c’est mon père qui reçoit le prix. C’est une reconnaissance pour mes parents, pour l’éducation qu’ils m’ont inculquée. Je suis très heureux.

 

Entretien réalisé par Moumen Ait Kaci Ali

Publié dans : ghoulam Naples

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