MCA - Amada: «Frustré de ne pas avoir pu offrir un titre aux supporters du MCA que je n’oublierai jamais»

Votre parcours au Mouloudia vient de s’achever, vous serez contraint de changer d’air la saison prochaine…
Croyez-moi, c’est avec un pincement au cœur que je quitte le Mouloudia et l’Algérie, car j’ai passé plusieurs années dans ce pays. Il y a eu des hauts et aussi des bas, mais je garde plus de bons souvenirs, notamment avec le Mouloudia où je me sentais chez moi. Personnellement, je voulais bien rempiler, mais les lois qui régissent le statut des joueurs étrangers ne me permettent pas de rester dans le championnat d’Algérie. Comme vous le savez, j’avais même établi une demande pour me naturaliser, mais les démarches n’ont pas abouti. Toutefois, je ne pourrai jamais oublier les bons moments passés en Algérie et l’estime que les  gens me vouent.
Vous êtes l’un des joueurs les plus estimés du  Mouloudia…
C’est ce que j’ai pu ressentir lors de l’accueil qui m’a été réservé lors du dernier match du championnat face à l’ASAM. J’ai vécu des moments forts en fin de partie, lorsque les supporters du MCA ont scandé mon nom en me réservant un départ honorable.  
Une réaction qui vous a touché…
C’était très émouvant de vivre des moments pareils, mais j’aurais souhaité gagner des titres avec le Mouloudia, car même si j’avais donné satisfaction, les supporters ne souviennent que des titres et l’histoire ne retient que les vainqueurs.
Il semble bien que c’est le passage du Mouloudia qui vous a marqué, malgré le fait que vous ayez porté le maillot de plusieurs formations…
Effectivement j’ai porté les couleurs de grands clubs comme la JSK, l’ESS et l’USMH, mais c’est mon passage au  Mouloudia qui m’a marqué le plus. La popularité du MCA est inimaginable et là où vous partez, vous êtes accosté par les supporters qui sont passionnés, cela m’a fait ressentir que j’ai joué vraiment joué pour une très grande équipe.
En plus des supporters, la direction du club vous a rendu hommage en marge de la cérémonie organisée en l’honneur des joueurs après la fin du championnat…
J’ai vécu des moments de joie lors de la cérémonie, car le sentiment de reconnaissance est une bonne chose. Je profite de l’occasion pour remercier assez fort Ghrib qui a organisé une cérémonie pour mon départ du Mouloudia. Je remercie aussi mes coéquipiers qui m’ont toujours soutenu. J’ai porté les couleurs de plusieurs clubs, mais ce qu’a fait la direction du club et les joueurs est exceptionnel.
Il ne vous a manqué donc qu’un titre avec le Mouloudia pour être comblé…  
Je pense qu’on pouvait gagner un titre la  saison  d’avant, mais la chance nous a tourné le dos en fin de parcours, et même si je regrette de ne pas avoir gagné un titre avec le Mouloudia, ce passage restera à jamais gravé dans ma mémoire, car il faut jouer avec cette équipe pour connaître cette sensation. Je me souviens aussi qu’à l’époque où je portais les couleurs de l’USMH, on était près de gagner un titre, mais on a trébuché au finish. A cette  époque, l’USMH était la meilleure formation d’Algérie et il ne nous manquait que le titre.
Contrairement à vos expériences avec le MCA et l’USMH,  celles que vous avez vécues avec la JSK et l’ESS n’étaient pas réussies…
Lorsque j’avais signé à la JSK, il y avait certaines conditions qui ne m’ont pas permis de briller et je préfère ne pas m’étaler sur ce sujet. Quant à mon passage avec l’ESS et après une première saison que je qualifie de positive, j’avais rencontré des problèmes qui ont précipité mon départ.
Voulez-vous faire allusion à la non-régularisation de votre situation financière et au décès de votre père ?
Je ne pardonnerai jamais à Hammar ce qu’il m’a fait. Imaginez que je lui ai demandé juste une partie de mon argent pour soigner ma mère  qui était souffrante en France, mais au lieu d’honorer ses engagements, il tergiversait à chaque fois, et il ne m’a rien donné. Quelque temps après, ma mère est décédée et j’étais dans l’obligation de me déplacer à Madagascar et c’est là où j’ai pris la décision de ne plus revenir.  
Qu’en est-il de l’évolution de l’affaire qui vous oppose à l’ESS, car aux dernières nouvelles, l’échéance de payement n’a pas été respectée ?
Je ne veux pas trop parler de cette affaire, car j’ai chargé mon  avocat pour s’occuper de tout, et si les responsables veulent me contacter, ils n’ont qu’à prendre attache avec mon avocat. Contrairement à l’ESS, je remercie Ghrib qui s’est mis d’accord avec moi pour me payer le reste de mon argent.
Vous avez connu une mésaventure à l’ASK ?
C’était une période très difficile que j’avais traversée et j’ai failli arrêter de jouer au football, imaginez que je vivais dans une maison qui ressemblait presque à une écurie que j’ai moi-même rénovée de mon propre argent. Par la suite, j’ai accepté de faire des essais à l’USMH, car je n’étais pas encore connu et Charef m’a retenu dans l’équipe. Je peux dire qu’il a sauvé ma carrière, car c’est avec l’USMH que j’ai pu me frayer un chemin.  Toutefois, je peux évaluer mon expérience dans le championnat algérien et la qualifier de positive, car c’est grâce à mes prestations en championnat que j’ai pu être convoqué avec la sélection de Madagascar.
Si on parle de votre avenir, quelle sera votre prochaine destination ?  
Pour l’instant, je suis concentré sur la Coupe d’Afrique que je vais disputer avec la sélection de mon pays, et une fois la CAN achevée, on pourra parler de mon avenir. Je tiens, toutefois, à dire une fois de plus que je voulais bien continuer à jouer en Algérie, n’était cette loi qui limite l’âge. Je pense qu’elle la FAF doit se pencher sur ce volet et la revoir, car il y  a des joueurs qui ont brillé même à un âge très avancé et ce n’est pas l’exemple de Drogba qui va nous contredire.
Mais cette loi a été établie après les nombreux problèmes rencontrés avec les joueurs étrangers et qui ont fait perdre des grosses sommes financières à l’Algérie, car les joueurs en question ont eu recours à la FIFA…
Le problème réside chez certains présidents incompétents et qui recrutent des joueurs sur la base de quelques séquences vidéo. Pourquoi en Egypte, au Maroc et en Tunisie on arrive  à recruter de bons joueurs ? C’est pour la simple raison que le joueur est recruté après un long suivi et sur des critères bien définis.  Si cette loi ne change pas, l’Algérie risque de perdre de bons joueurs à l’avenir.
Si on revient à la CAN 2019, quels sont vos objectifs en sélection ?
Je souhaite qu’on réussisse une bonne CAN 2019 et qu’on fasse honneur au Madagascar pour sa première participation en phase finale et je suis fier d’appartenir à cette génération. J’aimerais bien  rencontrer l’Algérie dans cette phase finale et je souhaite bonne chance à la sélection de votre pays.

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