JSK - Salhi: "Si Mellal me demande de prolonger..."

C’est dans la réception de l’hôtel Ittourar que nous avons donné rendez-vous au gardien de la JSK, Abdelkader Salhi. Il était 17h20 lorsque le joueur arrive sur les lieux où nous étions déjà à son attente. Après avoir discuté quelques minutes avec le président Mellal qui était aussi sur place ainsi que les adjoints de Dumas, l’ancien keeper du CRB et sans trop tarder, a enfilé rapidement son micro cravate avant de répondre, sans langue de bois, à nos questions relatives bien évidemment au parcours de la JSK, l’Equipe nationale, son avenir, ainsi que la situation du CRB. Il a aussi évoqué plusieurs autres sujets intéressants que nous allons découvrir tous ensemble.

Tout d’abord, on vous remercie d’avoir accepté de répondre à nos questions…
Je suis heureux de vous accueillir à Tizi Ouzou, vous êtes les bienvenus à tout instant. C’est un grand plaisir de recevoir aussi le Buteur et El Heddaf tv. C’est un immense plaisir.
Comment se déroulent les entraînements après plus de quatre séances mises en place par le staff technique ?
Les exercices se déroulent dans les meilleures conditions. C’est toujours avec un grand plaisir qu’on bosse, notamment après une victoire. Les joueurs se donnent à fond sous la houlette des membres du staff technique. On essaye d’améliorer nos rendements en corrigeant les erreurs commises précédemment. J’espère
qu’on sera encore meilleurs à l’avenir.
Peut-on dire que vous avez bien savouré la victoire réalisée face au DRBT ?
Oui, on l’a savourée convenablement. Nous avons décroché trois précieux points qui nous ont permis de préserver notre première place au classement. Certes, nous avons eu affaire à une très bonne équipe qui ne voulait rien lâcher mais nous avons eu au final, le dernier mot. Je crois que notre parcours jusqu’à p
résent est très satisfaisant.
Vous vous êtes fait peur quand même dans cette rencontre. Ne pensez-vous pas que vous auriez pu tuer le match après le troisième but ?
Nous avons eu plusieurs occasions que ce soit en première ou en seconde période. Certes, on aurait pu tuer le match après le trois à un mais ce n’était pas le cas. Ce qui a permis au DRBT de réduire le score en inscrivant le second but. Ce qui nous a mis plus de pression. Heureusement, encore une fois, la défense a bien tenu, notamment avec le duo Saâdou-Tizi Bouali qui réalise de très belles prestations. On retient les trois points qui sont très importants.
Vous avez, encore une fois, été crédité d’une très belle prestation. Sincèrement, comment jugez-vous vos rendements depuis le début de saison ?
Si j’étais titulaire, c’est parce que je suis quelqu’un qui se donne à fond aux entraînements. Je réalise de très belles prestations, alors je suis très content. En vérité, je ne fais que mon devoir, je suis un joueur de la JSK et je dois me donner à fond pour apporter un plus. Oui, j’ai réussi à sauver deux buts en seconde période, cela me permettra de gagner en confiance et de continuer à travailler avec la même intensité pour être encore meilleur.
Mais vous avez grandement contribué aux résultats enregistrés jusque-là, n’est-ce pas ?
Si j’ai été recruté, c’était pour apporter un plus à l’équipe. Donc, oui, même si j’ai contribué dans les résultats enregistrés, je n’ai fait que mon travail puisque je suis payé pour ça. Le plus important, ce n’est pas d’en arriver là mais d’en rester. Nous allons maintenant essayer de bien gérer nos rencontres dans l’espoir de préserver cette invincibilité afin de terminer la phase aller dans une bonne position.
Si on revient en arrière, que s’est-il passé au juste face à l’Olympique de Médéa ?
Rien d’anormal, nous avons joué un match plein devant une très bonne équipe. Nous n’étions peut-être pas décisifs comme d’habitude. Nous avons pris un but avant d’égaliser en seconde période. Ça arrive, dans le football, on ne peut pas gagner à tous les coups. Nous sommes passés à côté, ce n’est pas la fin du monde. Pour preuve, le match a été vite oublié et nous avons renoué avec le succès, quelques jours après en battant le DRBT.
Vous avez aussi perdu six autres points après les nuls enregistrés face à la JSS, l’ASAM et le MOB…
Oui, ça arrive, les matchs sont difficiles et ne se ressemblent pas. Nous avons très bien joué contre les adversaires que vous veniez de citer mais nous n’avons pas eu assez de chance pour décrocher les trois points. Sincèrement, on est tous fiers de ce que nous avons réalisé jusqu’à présent, pourvu que ça dure.
L’été dernier, vous étiez l’une des cibles de plusieurs clubs de la Ligue 1 mobilis. Racontez-nous comment vous avez vécu cette période ?
(Rires) Oui, comme j’étais libre de tout engagement, plusieurs équipes me voulaient. Donc, j’ai dû prendre assez de temps pour bien réfléchir et ne pas commettre d’erreurs. J’ai subi une énorme pression mais Dieu merci, tout s’est déroulé comme je le souhaitais. Aujourd’hui, je suis à la JSK et j’en suis fier.
Avant d’opter pour la JSK, vous étiez très proche du MCA. Pourquoi le transfert n’a pas été abouti ?
Tout à fait, j’étais très proche du Mouloudia d’Alger. J’avais été approché par les dirigeants et on avait même entamé les négociations mais parfois, le destin est plus fort que tout. Même si le MCA a tout fait pour m’enrôler, le destin avait décidé autrement. Il n’y a pas d’affaire ou quoi que ce soit, c’est juste que les dirigeants de la JSK savaient comment s’y prendre. J’ai été rapidement convaincu et d’ailleurs, je n’ai pas trop hésité à signer.
Qui vous a vraiment encouragé à opter pour la JSK ? Comment vous avez pris cette décision ? Y a-t-il quelque chose qui a pesé dans votre choix ?
C’est simple, dès le premier contact, la JSK m’a prouvé qu’elle me voulait. Les dirigeants avaient fait de leur possible pour me convaincre, y compris le président Mellal ainsi que Karim Doudane. Ils m’avaient présenté un projet qui m’avait séduit. A ce moment-là, je ne pouvais pas dire non. J’étais convaincu que la JSK serait ma meilleure destination. Donc, j’ai sans hésité, accepté de m’engager pour deux ans.
Vous avez déjà été sélectionné en Equipe nationale sous l’ère Rabah Madjer mais vous ne l’êtes plus avec Belmadi. Ne pensez-vous pas qu’après vos prestations, ça aurait été logique de faire partie des trois gardiens convoqués pour la double confrontation face au Bénin ?
C’est le destin, chaque joueur rêve de défendre les couleurs de son pays. Oui, j’ai été sélectionné avec Rabah Madjer et je ne le suis pas avec Belmadi. Ce n’est pas grave, je ne dois pas perdre espoir ni baisser les bras. Ce n’est qu’une question de temps, je connais mes qualités et je sais que je peux vite retrouver la sélection. Mais avant, je dois continuer à travailler, confirmer à chaque rencontre que je suis capable de faire la différence. Je n’en veux à personne, le choix a été fait et il faut le respecter. Il y aura d’autres listes, j’espère que je serai retenu.
Que faut-il, selon vous, pour que vous puissiez retrouver la sélection ?
C’est simple, pour être sélectionné, il faut être parmi les meilleurs du championnat. Je suis en train de réaliser un bon début de saison, je dois continuer à travailler et à faire mes preuves à chaque rencontre. Peut-être, d’ici quelque temps, je serai récompensé. D’ailleurs, c’est ce que je souhaite. Je ne désespère pas, je suis quelqu’un qui ne lâche rien.
Vous avez participé au match Portugal-Algérie et vous avez été décisif à maintes reprises, pour preuve, Ronaldo n’a pas pris le dessus sur vous. Que pensez-vous de ce joueur en toute sincérité ?
D’abord, je suis très heureux d’avoir été aligné dans cette rencontre devant une très grande sélection. Oui, je crois avoir fait de mon possible pour laisser bonne impression malgré la défaite. Quant à Ronaldo, sincèrement, c’est un joueur d’une autre planète. Rien à le voir devant vos, c’est déjà suffisant. Il faut aussi mentionner qu’il ne m’a pas marqué (Rires)
A la JSK, plusieurs joueurs s’illustrent cette saison, d’après vous, c’est quoi le secret de cette réussite ?
Le projet de la direction a été basé sur le lancement des jeunes. Le président et ses collaborateurs ont eu raison, aujourd’hui, la JSK et avec un effectif très jeune, réalise de très bons résultats. Le secret réside dans la qualité des joueurs, de l’environnement ainsi que du staff technique, qui lui aussi, fait un travail remarquable.
En début de saison, si on vous a dit que la JSK allait jouer dix matchs sans perdre, vous l’auriez cru ?
Personne ne sait ce que l’avenir nous réserve, mais c’était difficile de miser sur un tel début. L’effectif a été remanié à 90%, on ne pouvait espérer gagner toutes les rencontres ou ne concéder aucune défaite. Aujourd’hui, nous avons eu ce que les supporters souhaitaient, soit gagner des matchs et commencer petit à petit à assurer notre maintien. Dieu merci, il faut juste ne pas s’enflammer et garder les pieds sur terre.
Partagez-vous l’avis de ceux qui disent que la force de cette équipe réside dans son groupe ?
Assurément, parce que c’est la vérité. A la JSK, il n’y a pas de vedette, nous sommes tous égaux. On est là pour travailler et honorer toute une région. Nous avons des jeunes talentueux qui ne cessent de briller de match en match. Pour preuve, le coach apporte souvent des changements sans que cela influe négativement sur les résultats. Cela veut dire que la qualité existe.
Qu’est-ce qu’il a apporté Franck Dumas à la JSK ?
Franck Dumas est un technicien d’expérience qui sait comment faire passer son message et comment communiquer avec les joueurs. Sa méthode de travail est impeccable, ce qui lui permet d’ailleurs de gagner facilement la confiance des joueurs qui sont tous prêts à tout donner sur le terrain pour le convaincre. Personnellement, je suis très ravi de travailler avec lui, je lui souhaite encore plus de succès. J’espère qu’on sera récompensés en fin de saison.
Comment travaillez-vous sous la houlette de Frédéric Anikine ?
On travaille avec lui dans les meilleures conditions. C’est un entraîneur qui connaît son travail, je me donne à fond pour lui prouver que je suis quelqu’un qui peut apporter un plus à la JSK. Tout se déroule à merveille.
La JSK renferme plusieurs bons joueurs mais celui qui assure et rassure n’est autre que Benkhelifa. Que pensez-vous de ce milieu de terrain ?
C’est un élément pétri de qualités, rares sont les joueurs qui jouent comme lui dans notre championnat. C’est un vrai porteur d’eau. Pour preuve, il a participé à toutes les rencontres, ce qui veut dire qu’en quelques semaines, il est devenu un élément essentiel et une pièce maîtresse. Je lui souhaite bon courage car il mérite. C’est un garçon de très bonne famille, qui se donne à fond sans tricher. Les portes de l’EN devraient bientôt s’ouvrir à lui.
Ne pensez-vous pas que la JSK doit faire de son possible pour racheter son contrat, lui qui a été prêté pour une saison ?
Si la direction parviendrait à racheter son contrat, ce serait une très bonne chose. Le joueur commence à s’adapter avec sa nouvelle équipe et il aura besoin d’y rester encore longtemps pour pouvoir bien s’exprimer. J’espère que les deux directions réussiraient à s’entendre et à trouver une solution qui arrangerait tout le monde.
Que pensez-vous de Salim Boukhanchouche, qui contrairement à Benkhelifa, vit des moments difficiles ?
Ce n’est pas aujourd’hui qu’on va parler de Boukhanchouche, c’est un joueur doué techniquement qui a déjà fait ses preuves. A la JSK, il peut faire la différence à n’importe quel moment. Il traverse une période difficile, un passage à vide que chacun pourrait connaître durant sa carrière. Le conseil que je lui donne, c’est de continuer à travailler sans rien lâcher. Il doit prouver qu’il est meilleur et qu’il peut apporter un plus.
Nous sommes à la dixième journée, pensez-vous que la JSK est capable de remporter le championnat cette saison ?
Sincèrement, on ne pense pas à cela maintenant. L’objectif est de gagner nos matchs, faire plaisir à nos supporters et surtout assurer le maintien très rapidement. Autre chose, ce serait un bonus pour nous. Nous sommes en reconstruction, on aura besoin d’abord de gagner des matchs pour éviter de mauvaises surprises en fin de saison.
La direction a tracé un projet à long terme, auquel la majorité des joueurs devraient y participer. Dans le cas où le président Mellal vous demanderait de prolonger votre contrat, quelle serait votre réponse ?
(Il réfléchit). Lorsque je suis venu à la JSK, j’ai signé un contrat de deux ans. Donc, je suis encore lié au club jusqu’en 2020. De ce fait, je vais participer à ce projet. Mais dans le cas où le président me solliciterait pour prolonger, j’accepterais car je ne manque de rien à la JSK. Cependant, si je reçois une offre de l’étranger, je crois que j’essayerai d’en profiter pour vivre une autre expérience. A ce moment-là, même la direction devrait m’encourager à saisir cette opportunité.
On imagine que vous vous sentez à l’aise à Tizi Ouzou…
Oui, je ne manque de rien à Tizi. De nature, je suis quelqu’un de très calme. Donc, je m’entraîne et je rentre directement chez moi. Tout a été mis à notre disposition, on ne manque de rien.
Le CRB, votre ancien club, traverse des moments très difficiles. Sincèrement, ça vous fait quoi de voir un tel club souffrir autant ?
La situation du CRB me fait de la peine. C’est un grand club qui ne mérite pas une telle situation, qui malheureusement, influe négativement sur les résultats. J’ai joué deux ans dans cette équipe, croyez-moi, cette situation m’a fait mal. J’espère que les vrais amoureux de ce club, vont s’associer pour trouver une solution rapidement, avant que ce soit trop tard. Le club est aujourd’hui à la dernière place avec trois points seulement.
Les fans kabyles sont de retour et vous apportent un grand soutien à chaque rencontre. Qu’avez-vous à leur dire ?
Le retour des supporters est vraiment fabuleux. Je suis persuadé que c’est grâce à eux que les résultats se sont améliorés et qu’aujourd’hui, le club occupe la première place au classement. A chaque fois qu’on joue à domicile, l’ambiance est juste incroyable. Personnellement, je saisis cette occasion pour les féliciter et les remercier.
Un déplacement très difficile vous attend ce vendredi à Oran pour défier le MCO. Comment s’annonce pour vous cette partie ?
C’est un match très difficile devant une très bonne équipe qui, depuis quelques journées, réalise de bons résultats. Nous allons jouer à l’extérieur, ce qui veut dire que notre mission s’annonce doublement difficile. Cependant, nous n’allons pas nous rendre à Oran pour subir, au contraire, nous allons défendre à fond nos chances car nous allons là-bas pour réaliser un bon résultat et pourquoi pas, décrocher les trois points. Il faut aussi signaler qu’après ce match, nous allons affronter quatre gros morceaux, à savoir le CSC, l’USMA, le NAHD et le CABBA. Un vrai tournant.
On vous remercie d’avoir répondu à toutes nos questions, bon courage pour la suite…
C’est moi qui vous remercie, ça m’a fait un grand plaisir. Je suis à votre disposition, n’hésitez pas à me contacter. Salam.

 

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