Ligue 1 & 2

MCA : Casoni «C’est scandaleux, nos supporters sont tombés dans un guet-apens»

« Depuis Furiani en 1992 avec 18 morts, je n’ai plus vécu cela jusqu’à cette demi-finale »

Auteur : T.Che dimanche 15 avril 2018 08:41

Choqué par ce qu’il a vécu la veille à Hamlaoui, Bernard Casoni s’est exprimé longuement sur cette demi-finale qui est sortie de son cadre sportif. «La reprise a été difficile. Les joueurs étaient abattus après cette élimination. On a vraiment vécu l’enfer. Nos supporters sont tombés dans un guet-apens. C’est scandaleux, ils étaient pris en tenaille entre les supporters du CSC. C’est affreux ce que nos fans ont enduré. J’ai une pensée pour nos supporters qui ont toujours soutenu leur équipe sans dépasser le cadre sportif. Les dirigeants de la JSK disent qu’ils sont les amis du Mouloudia. Ce n’est pas le cas car ils ont envoyé les supporters du MCA au pugilat en mettant en danger la vie des milliers de gens.»

« Depuis Furiani en 1992 avec 18 morts, je n’ai plus vécu cela jusqu’à cette demi-finale »
Pour évoquer la gravité de la situation, Casoni fait le parallèle avec les incidents de Furiani en mai 1992 lors d’une demi-finale de coupe de France entre le SC Bastia et l’O Marseille. Il y a eu l’effondrement d’une tribune qui provoqua la mort de 18 personnes et 2000 blessés. «Je tiens à vous dire que depuis Furiani en 1992 avec 18 morts et plus de 2000 blessés, je n’ai plus vécu cela jusqu’à ce vendredi avec cette demi-finale. C’est vous dire la gravité de la situation.»  

« La sécurité de mes joueurs n’était pas du tout assurée »
Le coach français est revenu sur son intervention auprès de l’arbitre sur la pelouse pour demander l’arrêt de la rencontre. «Le moins que l’on puisse dire, c’est que la sécurité de mes joueurs n’était pas du tout assurée. Leur intégrité physique était en danger.»

« On attendait qu’un joueur reçoive une pierre sur la tête pour arrêter la partie »
Dans son récit de cette journée cauchemardesque, Casoni dira : «Je ne comprends pas qu’on n’ai pas pris la décision d’arrêter la rencontre. On attendait qu’un joueur reçoive une pierre sur la tête pour mettre fin aux débats. Moi-même, j’ai failli recevoir à deux reprises un projectile».

« J’ai demandé à l’arbitre et aux délégués d’arrêter le match mais en vain »
Constatant que la sécurité de ses joueurs n’était pas assurée, Casoni a demandé aux referee d’arrêter le match. «J’ai demandé explicitement à l’arbitre d’arrêter le match du fait que la sécurité de mes joueurs n’était pas assurée. Mais l’arbitre et les délégués ont refusé. Moi, vous savez, je ne suis pas un décideur. Mais à mon niveau, j’ai essayé mais en vain.»  

« C’est une honte que la JSK parle de qualif’ alors qu’il n’y avait plus de football »
Très en colère, Casoni évoque cette qualification des Canaris : «C’est une honte que la JSK parle de qualification et de football alors qu’il n’y avait plus de foot. Après ce qui s’est passé, on ne peut plus parler de mach et de foot. On aurait dû arrêter le match point barre par respect aux blessés et toutes les victimes de cette rencontre».

« Mellal aurait été un grand président s’il avait opté pour le 5-Juillet avec le partage des gradins »
Casoni a eu des propos à l’encontre du président de la JSK en déclarant ouvertement : «Le président de la JSK (Mellal) aurait eu notre respect et le mien s’il avait pris la décision de faire jouer le match au stade du 5-Juillet en partageant les gradins et en laissant le rectangle vert donner son verdict. Mais là, par cette décision, j’estime qu’il n’a pas eu de respect pour les gens et les milliers de fans. Alors je ne le considère pas comme un grand président».    

« Je me demande ce qui se serait passé si Chaouchi était avec nous »
Connaissant cette hostilité envers Chaouchi, Casoni se demande quelle aurait été la réaction du public si le héros d’Oum Dorman avait pris part au match. «Sincèrement, je me demande ce qui se serait passé si Chaouchi était avec nous. Heureusement qu’il n’était pas là lors de ce match !», s’est-il exclamé.

« Heureusement qu’on n’a pas gagné surtout qu’il y a eu un envahissement de terrain à la fin »
L’entraîneur du MCA s’est interrogé sur cet envahissement de terrain à la fin des tirs au but qui aurait pu virer au vinaigre pour ses troupes. «Il n’y a qu’à constater à la fin de la rencontre, il y a eu un envahissement de terrain. C’était inconcevable. Heureusement qu’on n’a pas gagné ce match sinon c’était la catastrophe. Je constate qu’il y a des personnes qui n’ont pas de conscience.»

« On joue pour gagner tous nos matches, mais il y a des choses
extra-sportives qu’on ne maîtrise pas »
Questionné sur l’état d’esprit affiché par ses troupes, Casoni a défendu ses capés qui ont tout donné. «Vous savez, on joue tous nos matches pour gagner. Mais il y a des choses extra-sportives qu’on ne maîtrise pas. Il y a l’arbitrage, il y a la violence dans les stades, il y a le comportement fallacieux.»

« Toutes nos victoires ont été acquises sans l’aide de personne »
Casoni met l’accent sur le fait que son équipe s’est à chaque fois imposée dans le rectangle vert sans que personne ne trouve à redire. «Vous savez, toutes nos victoires ont été acquises sans l’aide de personne. Notre parcours, on le doit à nous-mêmes.»

« Je dis bravo à Amachi qui a été courageux, même Platini a raté le même face au Brésil »
Sur le choix des tireurs avec le cas Amachi qui a fait débat, Casoni est rapidement monté au créneau pour défendre son joueur : «Il faut savoir qu’en dix secondes, les joueurs se sont proposés pour tirer la première série. Après, lors de la seconde, on était sur le banc loin du rond central. Il n’y a pas de débat à ce sujet car Amachi a pris le ballon, il a eu le courage de tirer. Moi je lui dis bravo. S’il avait marqué on aurait loué tous le sang-froid du joueur. Vous savez, Platini trois fois Ballon d’Or, avait manqué le même contre le Brésil en Coupe du monde en 1986. Ça arrive aux meilleurs joueurs de rater».

« Il y a plus grave qu’Amachi, le match aurait dû être arrêté et la coupe d’Algérie annulée »
Très remonté sur le fait qu’on puisse se focaliser sur Amachi et son ratage alors qu’il y avait plus grave lors de ce match cauchemardesque. «Vous savez, il y a plus grave que le penalty manqué d’Amachi. Le match aurait dû être arrêté et la coupe d’Algérie annulée, tout simplement.»     

« On a joué avec des ballons de plage »
Evoquant le côté technique avec Casoni, celui-ci est revenu sur le déroulement de cette rencontre : «Je ne suis pas là pour remettre en question le jeu de la JSK, mais il faut reconnaître qu’on n’a pas l’habitude de jouer avec ces ballons-là qui sont des ballons de plage. Ils volent à gauche et à droite à la moindre frappe».

« Je n’enlève pas le mérite à l’équipe de la JSK qui a su défendre »
«Sur le plan footballistique, la JSK a joué avec ses propres moyens. Je n’enlève pas le mérite de cette équipe qui a su défendre. Nous avons en seconde période mieux joué, mais on a buté sur une défense solide. Après l’arrêt à cause des jets de projectiles, les joueurs sont sortis du match. Ils avaient peur pour leur intégrité physique. Après la pause, on a corrigé des choses en améliorant notre jeu. Mais il y a des choses qu’on ne peut maîtriser comme les jets de pierres.»

« Il aurait dû y avoir des cartons rouges après les attentats sur Azzi et Cherif El Ouazzani »
Casoni est revenu sur certaines décisions où la passivité de l’arbitre le laisse perplexe : «Il aurait dû y avoir des cartons rouges après les attentats sur Azzi et Cherif El Ouazzani, qui a pris un coup de tête volontaire. Les joueurs n’ont pas été protégés par le referee. Il fallait sévir, même si j’ai ressenti que l’arbitre était sous pression. Ce n’est pas facile pour lui car c’est un être humain. Ce n’était pas un match facile pour lui. Mais bon !»       

« Maintenant, si on peut aller chercher le titre, on ne va pas s’en priver »
Après cette élimination, Casoni veut garder le cap sans dévier de ses objectifs initiaux. «Cette élimination ne changera nullement notre vision. Maintenant, si on peut aller chercher le titre, on le fera. On va se battre avec nos tripes pour tenter de gagner tous nos matches. C’est notre philosophie. Mais comme vous le savez, on ne maîtrise pas tout. A nous de continuer de travailler afin de nous améliorer.»

« On va affronter une équipe du NAHD qui a obtenu 15 penaltys… »
Au sujet de ce derby face au Nasria qui se profile à l’horizon, Casoni estime qu’il est inconcevable qu’un club obtienne 15 penaltys depuis le début de la saison. «On va affronter une équipe du NAHD qui a obtenu 15 penaltys depuis le début de la saison, ce qui est énorme. Il y a de quoi se poser des questions surtout lorsqu’on prend connaissance des déclarations d’après-match. Cela me laisse songeur et perplexe», a conclu Casoni.   
 

 

Publié dans : mca Casoni

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