Ligue 1 & 2

MCA-USMA J-1 : Ouahid-Hamdoud les enfants du derby

Ouahid : «J’ai payé cher mon erreur face à l’USMA» Hamdoud : «MCA-USMA, c’est le meilleur d’Afrique»

Auteur : H.R. dimanche 26 novembre 2017 20:43

Ils sont respectivement enfant de l’USMA et du Mouloudia. Mohamed Hamdoud, Moha pour les intimes, et Brahim Ouahid ont marqué à leur manière le derby algérois entre les deux frères ennemis. Si pour Hamdoud, les choses se sont bien déroulées avec un sans-faute mais aussi trois buts dans les filets mouloudéens, ce n’est pas le cas de Brahim Ouahid. Il est même l’exemple idéal de la pression du derby et notamment les conséquences de la moindre erreur. Le 9 novembre 1998, Ouahid perd le ballon, ce qui permet justement à son antagoniste, Hamdoud, d’égaliser pour l’USMA. Ouahid, qui voulait répondre à Hadj Adlane, payera les frais du nul alors que le Mouloudia tenait la victoire. En 2004, il commettra une autre erreur qui permettra à l’USMA de gagner et qui lui sera  fatale puisque ça a précipité son départ du club. Aujourd’hui, les deux joueurs reviennent sur le derby avec un seul match commun, la fameuse demi-finale de coupe d’Algérie de 1999 qui n’a laissé personne indifférent. Voici leur témoignage.
 

Ouahid : «J’ai payé cher mon erreur face à l’USMA»

Brahim, vous avez pris part au derby à l’âge de 18 ans…
Oui, c’était la belle époque. D’ailleurs, je vous parle maintenant et j’en ai les larmes aux yeux. Je n’oublierai jamais ces beaux moments. Il y avait un charme durant notre époque. Le derby, on le préparait un mois à l’avance. Les supporters aussi. Je pense que ce n’est plus le cas maintenant.
Vous avez fait la une dès votre premier derby, avec cette fameuse erreur…
Non, ce n’était pas une erreur de ma part. après, j’ai tout encaissé car j’étais le plus jeune. Bacha m’a fait entrer à vingt minutes de la fin de la rencontre. Il y avait une touche, on l’a jouée, Meraga et moi, j’ai jonglé avec le ballon trois fois puis j’ai fait une passe à Meraga. Hamdoud a été intelligent et a intercepté le ballon. Mais contre toute attente, il lance un bolide des vingt-cinq mètres à destination des bois, le ballon finit dedans. Hamened était avancé. Le but m’a surpris car le tir était lointain. Mais bon, j’étais le plus jeune, donc j’ai tout encaissé.
Qu’est-ce qu’il vous a dit Bacha après le match ?
Je me souviens qu’après le match, Bacha ne m’a rien dit. Le lendemain à l’entraînement, il a fait tout un tapage. Il n’a pas apprécié mon geste. J’étais jeune, j’ai donc encaissé sans rien dire.
On dit que vous avez voulu répondre à Hadj Adlane qui avait jonglé deux ans auparavant…
Ecoutez ! Ce qu’avait fait Hadj Adlane m’a beaucoup touché car je suis un Mouloudéen et un enfant du club. J’étais touché car j’avais ressenti comme une humiliation. Puis, j’ai voulu faire des petites choses, ça n’a pas abouti, mais je ne suis pas responsable à 100%.
Vous avez appris de cette erreur…
Oui, bien sur que j’ai appris. Lorsqu’on est jeune, on apprend à travers les erreurs commises.
Mais vous avez été titularisé face à l’USMA lors de la fameuse demi-finale en 1999…
Oui, j’estime que j’ai été chanceux d’avoir joué cette rencontre. Pour moi, c’est le meilleur MCA-USMA de tous les temps. Jamais le stade du 5-Juillet n’a affiché complet comme ce jour-là. On ne pouvait même pas voir les escaliers, tant il y avait du monde. Cheikh Kermali ce jour-là avait donné le onze rentrant dans le vestiaire car il y avait beaucoup de défections de notre côté. Vous savez, on avait remporté le championnat deux semaines auparavant. L’essentiel, c’était une ambiance de folie. Mais je pense que ce jour-là, on avait raté le match en première mi-temps. On avait dominé la première période et Fayçal Hamdani avait sauvé un but de Dob sur la ligne. Après, le match a basculé.
Qu’est-ce que vous vous souvenez de ce match ?
J’étais à l’origine du deuxième but. J’ai fait un dribble puis un centre dans le paquet avant le tir de Slatni je pense, puis Rahmouni avait égalisé. C’était à la 119’. A ce moment-là, j’ai enlevé mon maillot et j’ai oublié que l’arbitre m’avait averti. J’ai donc pris le carton rouge, heureusement que l’arbitre avait sifflé la fin de la rencontre.
Vous avez aussi fait parler de vous encore une fois en 2004 avec cette fameuse erreur qui a permis à l’USMA de marquer…
Oui, je vais raconter l’histoire de ce match. Je ne devais pas jouer le match car j’étais indisponible. Le médecin m’avait accordé un mois de repos suite à ma blessure aux côtes, lors du match de coupe arabe à Bahreïn. Mehdaoui m’avait demandé de jouer le match car on était premier. Il fallait donc que je sois là. J’avais refusé dans un premier temps, puis j’ai accepté. Pendant le match, Achiou fait une course de cinquante mètres avec le ballon puis perd le ballon, je vais le récupérer mais sans savoir que Dziri était dans mon dos. Et l’USMA a marqué par la suite. C’est après ce match que j’ai pris la décision de quitter le Mouloudia car j’estime qu’on a été ingrat à mon égard. D’ailleurs, je n’avais pas donné signe de vie pendant deux ou trois semaines.
A ce point les erreurs lors de ce derby se payent ?
Oui, ça se paye. A notre époque, c’était très chaud. Si on ne remportait pas le titre, on nous demandait uniquement de battre l’USMA. Si on commettait une erreur dans un derby, c’était la fin ! Je ne pense pas que ce soit le cas actuellement.  
Vous avez aussi fait parler de vous lors du derby à travers vos altercations avec Lounici puis Dziri…
(Rires.) Je ne faisais que mon boulot. On m’a demandé à deux reprises d’être au marquage de Dziri et j’ai fait mon travail. Une fois, il a été expulsé, mais je vous dis la vérité, il a été très correct et ne m’avait rien dit. Avec Lounici, lorsqu’il était venu à l’USMA, j’ai eu aussi une petite altercation avec lui, mais sans plus.

Hamdoud : «MCA-USMA, c’est le meilleur d’Afrique»

Parlez-nous du derby MCA-USMA durant votre époque…
Le derby, on le vivait avant le match car l’après-match est lié au résultat. C’est un match avec un cachet vraiment spécial. On voulait toujours le remporter pour vivre des moments immenses.
Votre premier derby a été en 1995 à Bologhine lorsque l’arbitre a été atteint par un fumigène…
Exactement, je me souviens très bien de cette rencontre, j’avais à peine 18 ans. La veille du match déjà, on nous a dit que les supporters passaient la nuit devant le stade. On avait donc eu une pensée pour nos supporters. Puis, le match s’est arrêté, comme vous le savez, après le but de Zekri. Rejoué, le match a été en notre faveur encore une fois. D’ailleurs, depuis ce fameux match, le derby a tout le temps été domicilié au 5-Juillet.
Justement, c’est mieux de jouer à Bologhine ou au 5-Juillet ?
Peu importe le stade, pour nous, l’essentiel était de gagner sur le terrain. Après, à Bologhine c’est difficile car il y a trop de monde. Donc, le stade du 5-Juillet est le stade le mieux indiqué pour gagner un match.
On disait de vous que vous étiez un joueur nerveux durant le derby, c’est vrai ?
Non, je n’étais pas nerveux. D’ailleurs, je n’ai jamais écopé de carton rouge face au voisin. Beaucoup me disaient ça mais c’était juste une impression.
Dans une telle affiche, c’est très important d’être un enfant du club ?
Oui, c’est très important d’être un enfant du club car tu donnes un plus à l’équipe sur le plan psychologique. C’est vrai qu’on ne peut pas avoir tout l’effectif issu du club, mais on peut avoir quatre ou cinq joueurs, tous des enfants du club. Ça leur permet de ne pas vivre des moments de pression car ils en connaissent déjà un bout. En tout cas, moi ça m’a toujours aidé lors de cette affiche.
A Alger, il y a beaucoup de derbys. Peut-on qualifier MCA-USMA de derby numéro un ?
Je vais peut-être exagérer mais à mon sens, ce derby est le meilleur d’Afrique avec bien sûr Al Ahly-Zamalek et RAJA-WAC. Ce sont les trois principaux derbys du continent.
Vous avez quand même eu de la chance en marquant face au Mouloudia…
C’est vrai, c’est spécial de marquer face au Mouloudia. Ça a un charme. Tant mieux si j’ai eu cette chance, notamment mon but de 1999. L’essentiel pour moi c’est d’avoir été à la hauteur des espérances placées en moi.
Quel est votre meilleur souvenir durant ce derby ?
Durant ce derby, je n’oublierai jamais la demi-finale de coupe d’Algérie en 1999. C’était un moment unique. Le Mouloudia venait de remporter le championnat et on s’est rencontré après au 5-Juillet. De toute ma vie, je n’ai vu le stade du 5-Juillet plein à craquer comme ce jour-là. Il y avait même des supporters qui étaient accrochés aux pylônes d’en haut. Lorsqu’on était rentrés sur le terrain pour l’échauffement, on avait craint le pire pour eux. Dieu merci, il ne s’est rien passé. C’était du spectacle sur les gradins, mais aussi sur le terrain. Le match s’était soldé par un nul de deux buts partout. On s’est qualifiés en finale aux tirs au but.
Le pire souvenir ?
Pour moi, ça reste la deuxième finale de coupe d’Algérie perdue face au Mouloudia en 2007. Je préfère ne pas parler de la première finale, mais la seconde était la nôtre. On était les favoris. On avait battu l’ESS en quarts de finale puis la JSK en demies avec l’art et la manière et un score lourd en plus. Mais en finale, on est passés complètement à côté. Je ne sais pas, peut-être qu’on était concentrés plus qu’il n’en faut.
Et pour le match de ce mardi ?
Etant donné que c’est un match en retard, la victoire est impérative pour les deux clubs pour avancer au classement. Les deux équipes ont besoin de points. J’espère qu’il y aura du fair-play.
Un message aux joueurs de l’USMA…
Tout le monde attend ce derby même ici en France, on ne me parle que de ce match. J’espère que l’USMA va gagner, bien sûr. Les joueurs doivent se faire plaisir sur le terrain. Il faut aussi avoir de la volonté pour gagner cette rencontre.

 

Publié dans : Hadj Adlane Mohamed Hamdoud Brahim Ouahid.

Fil d'actualité



Sondage

Archive

Votre pronostic pour le match de l'Algérie face à la Tanzanie?

Retrouvez le meilleur de notre communauté

Dossiers

Liste
14:50 | 2018-04-20 Arsène Wenger à Arsenal en stats

Le Français en avait 46 quand il a pris les rênes d'Arsenal...

10:11 | 2017-08-04 PSG : Neymar, 10 dates-clés dans sa carrière

À 25 ans, l'étoile montante du foot possède déjà une carrière bien remplie. La preuve en 10 instants charnières du désormais plus cher joueur de l'histoire.

14:21 | 2017-03-25 Leicester City : Claudio Ranieri, la gloire puis la chute en 10 dates

En un an demi sur le banc de Leicester, Claudio Ranieri a tout connu.

09:56 | 2017-01-01 Les 10 matches qui nous ont scotchés en 2016

Les 10 matches qui nous ont scotchés en 2016

Edition PDF

N° 5499 27/10/2022

Archive

Année
  • 2022
  • 2021
  • 2020
  • 2019
  • 2018
  • 2017
  • 2016
  • 2015
  • 2014
  • 2013
  • 2012
  • 2011
  • 2010
  • 2009
Mois
Jour
Voir