Saâdane : «Dire que Leekens est l’unique responsable des mauvais résultats de l’EN à la CAN, c’est cacher le soleil avec un tamis»

Présent sur le plateau d’El Heddaf TV lors de l’émission «Au cœur de la CAN», l’ancien sélectionneur national, Rabah Saâdane, a analysé le match des Verts face à la Tunisie : «Sincèrement, on s’attendait à ce que le match soit difficile. On avait dit que ce genre de derbys maghrébins se jouent génialement sur des petits détails. Il faut aussi reconnaitre qu’il y avait une forte pression sur les deux équipes, notamment sur les Tunisiens qui avaient perdu le premier match face au Sénégal. Du coup, ils étaient dans l’obligation de gagner. Je pense que cette pression a pesé sur le niveau du match.» Et d’ajouter : «Contrairement au premier match face au Zimbabwe, l’EN a bien début  son match face à la Tunisie. L’équipe a eu la maitrise du jeu en première mi-temps en se procurant plusieurs occasions de but. Mais le manque de chance et d’efficacité ne lui a pas permis de trouver le chemin des filets de la Tunisie. Toutefois, le rythme des Verts a baissé dès le début de la seconde mi-temps. L’ouverture du score par les Tunisiens a eu un impact négatif sur le mental et le physique des joueurs de l’EN. Il suffit de voir l’erreur commise par Ghoulam pour s’en rendre  compte. D’autant plus qu’il s’agit d’un joueur qui a beaucoup d’expérience.»
«Il ne connait pas bien son groupe et les spécifités de l’Afrique»
A la question de savoir si le départ du sélectionneur national de la barre technique après la CAN serait la solution pour les Verts, Saâdane dira : «En Algérie, les choses se passent toujours ainsi, l’entraîneur est le bouc émissaire pour justifier les mauvais résultats de l’équipe. Mais il faut dire que Leekens est venu à seulement trois mois du début de la CAN. Il n’avait donc pas le temps pour bien connaitre le groupe et préparer une compétition comme la CAN. Vous savez que, pour bien connaitre le groupe, il faut vivre avec les joueurs pendant au mois six mois. L’aspect humain est très important dans le foot.» Et de poursuivre  : «Regardez le Sénégal par exemple. Il avait été éliminé au premier tour lors de la CAN 2015. Mais l’équipe revient en force lors de cette CAN 2017 parce qu’il y a une stabilité sur tous les plans. Qu’on le veuille ou non, l’instabilité au niveau de la barre technique d’une équipe ou d’une sélection influe négativement sur les résultats.  Dire que Leekens est l’unique responsable de mauvais résultats de l’EN à la CAN serait cacher le soleil avec un tamis. Pour réussir dans le foot, il vous faut une stabilité d’au moins deux saisons sur tous les niveaux.»
«Le climat, la gestion des efforts et les changements, autant de facteurs qui expliquent les difficultés physiques de notre EN»
Face à la Tunisie, l’EN n’a une nouvelle fois joué que pendant une mi-temps. Les Verts avaient bien démarré le match avant de fléchir en seconde période. C’est le contraire de ce qui s’est passé face au Zimbabwe où ils avaient été méconnaissable en première mi-temps avant de  se ressaisir en seconde mi-temps : «Il est vrai que la chaleur et l’humidité sont un facteur important pour expliquer cela. Mais je pense qu’il y a aussi la gestion des efforts des joueurs pendant les quatre-vingt dix minutes. Nos joueurs avaient tout donné en première mi-temps. Les Tunisiens, quant à eux, ont bien su gérer le match en étant bien en place tactiquement et en monopolisant la balle. Ils avaient bien étudié le jeu de l’EN pour ensuite accélérer là où il fallait le faire.» Il conclut  : «Il y a aussi les trois changements qui sont très importants dans un tournoi pareil pour donner un second souffle à l’équipe. L’incorporation de Hanni a été très tardive. Je pense aussi qu’il fallait incorporer un attaquant comme Bounedjah dès l’ouverture du score par les Tunisiens. Je pense aussi que Leekens ne connait pas bien le groupe et l’Afrique vu qu’il n’a fait qu’une seule CAN avec la Tunisie. Il a proposé une équipe qui n’était pas très équilibrée entre l’attaque et la défense.»

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