JSK : Merbah : «J’ai discuté avec lui mardi passé, il n’a pas cessé de m’encourager»

Le défenseur central du Mouloudia d’Oran, Abdelmalek Merbah, qui a côtoyé le défunt Albert Ebossé, se trouve encore sous le choc. Il n’arrive pas à croire la façon avec laquelle a disparu son ancien coéquipier à la JSK. Il revient sur les derniers mots qu’il a échangés avec le joueur et sa réaction après sa disparition.  

On suppose que vous êtes choqué par la mort de votre ancien coéquipier à la JSK, Albert Ebossé…
Et comment ! Je n’arrive pas encore à réaliser qu’il est décédé de cette façon. Nous devons tous avoir honte de ce qui s’est passé samedi passé à Tizi-Ouzou. Je trouve que tuer un joueur dans un stade est le paroxysme de l’incivisme. Il ne peut pas y avoir pire.
Comment avez-vous appris cette terrible nouvelle ?
J’étais avec un ami à moi après avoir vu le match. Soudain, j’ai eu au bout du fil Raïah. J’ai cru qu’il allait me parler du match face à l’USMA mais c’est avec une voix nouée qu’il m’a dit qu’Ebossé venait de nous quitter. Bien qu’il se soit montré explicite, j’avais du mal à comprendre ou me mettre dans la tête qu’Ebossé que je venais de voir jouer il y avait seulement un quart d’heure venait de disparaître comme ça. Il m’a fallu un peu de temps pour l’admettre. Croyez-moi, j’ai dû tenir ma tête pendant une minute.
C’est certainement la façon avec laquelle il a disparu qui vous a frustré, n’est-ce pas ?
C’est vraiment désolant qu’on puisse en arriver là pour un simple match de football et dans un stade censé garantir du spectacle, et qu’on finisse par y laisser nos vies. C’est vraiment grave ! Contre des scènes de vandalisme aussi graves, il faut des mesures radicales. Si ça ne tenait qu’à moi, on arrêterait le football. En plus, c’est un étranger et un invité chez nous qui a parcouru des milliers de kilomètres pour prendre en charge sa famille au Cameroun. C’est vraiment honteux de la part de celui ou de ceux qui ont causé sa mort.
Ça remonte à quand la dernière fois où vous lui avez parlé ?
On a bien évidemment discuté après le match contre la JSK à Oran où on s’est vus d’ailleurs pour la dernière fois. Mais on parlait souvent sur les réseaux. D’ailleurs, je me rappelle avoir tenu une conversation avec lui sur Facebook mardi passé. Il n’a pas cessé de me remonter le moral. Il m’a dit qu’il ne fallait pas se décourager avec cette défaite.
Quel type de rapport aviez-vous avec lui ?
On était très proches lorsque j’étais à la JSK. Il était l’ami de tout le monde. Je venais souvent dans sa chambre qu’il partageait avec Chibane. J’aimais bien discuter avec lui et le taquiner. C’était un bon vivant. Je n’oublierai jamais son sourire.

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Bouchouk : «On était devenus des amis en l’espace de quelques jours»
Malgré son court passage à la JSK, l’ancien attaquant Saïd Bouchouk a eu la chance de connaître un joueur très gentil qui n’a jamais fait de mal à personne. Albert Ebossé n’est plus de ce monde et les joueurs de la JSK n’arrivent toujours pas à le croire. Joint par nos soins, le joueur batnéen nous dira : «J’ai connu Albert à la JSK. Il était tellement gentil que nous sommes devenus des amis en l’espace de quelques jours seulement. Il m’est arrivé à maintes reprises de l’inviter au restaurant, mais c’est toujours lui qui payait l’addition.»

Harrouche : «Le décès d’Ebossé m’a fait détester le football»
Ayant signé un contrat de deux saisons à la JSK, Hocine Harrouche a connu Albert Ebossé, avant de résilier son contrat pour rejoindre le RC Arbâa. Le milieu de terrain dira : «Au début, j’ai pensé que ce n’était qu’une rumeur mais l’information m’a été confirmée par la suite. Croyez-moi, le décès d’Albert m’a fait détester le football. Je n’oublierai jamais l’accueil qu’il m’a réservé à Tizi Ouzou. C’est très grave qu’un jeune meure touché par un projectile. Il n’y a plus de football, c’est bon !»

Chibane : «Il était un excellent pote à moi»
Ayant partagé avec lui la chambre lors de sa première saison à la JSK, le jeune attaquant Youcef Chibane a passé une soirée très difficile, après avoir appris le décès d’un de ses ex-coéquipiers, Albert Ebossé : «Au début, je croyais que c’était une rumeur, car ce n’est pas logique pour moi qu’un joueur meurt touché par un projectile. Sincèrement, je suis très triste, car j’ai connu Albert avec qui je partageais la même chambre l’an dernier. C’était un gentil garçon, discipliné et très correct. Il s’est toujours donné à fond. Adieu Albert !»
 
Madi : «Je suis triste, très triste !»
Comme tout le monde le sait, Ebossé entretenait d’excellentes relations avec Madi. D’ailleurs, il était très triste lorsqu’il a appris que son vrai pote a été libéré. Interrogé par nos soins, Aymen Madi dira : «Je n’arrive pas à croire qu’Albert est mort. Ce n’est pas vrai ! J’entretenais de très bonnes relations avec lui. On  jouait ensemble les yeux fermés. Je suis triste, très triste.»

Asselah : «Je suis dégoûté du football»
Le portier du CRB a connu le défunt Ebossé lors de son passage à la JSK et nous dira : «Je suis sous le choc, la mort d’Ebossé m’a dégoûté du football. Comment peut-on assister à des scénarios pareils dans un sport qui est censé nous réunir et nous procurer de la joie ? Que ton âme repose en paix mon ami Ebossé.»
«Nous les gardiens, nous sommes tout le temps en danger»
L’incident qui a provoqué la mort d’Ebossé n’est pas un acte isolé, selon Asselah. Dans son vécu, il a connu des situations pareilles : «Vous savez, nous les gardiens de but, nous ne sommes jamais à l’abri de ce genre d’incident, car on reçoit toutes sortes de projectiles. Cela nous laisse tout le temps sur le qui-vive, craignant pour nos vies.»

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