JSK : Ferguène : «Ebossé a insisté auprès de sa mère pour qu’elle ne rate pas JSK-USMA sur le petit écran»

Le jeune attaquant de la JSK Saïd Ferguène a fait partie de l’effectif de Broos retenu pour le match JSK-USMA, joué samedi dernier et qui a été endeuillé par le décès de Bodjongo Albert Ebossé. Ferguène a, par ailleurs, partagé la chambre d’hôtel avec Ebossé. Donc qui mieux que lui pour nous raconter quelques derniers souvenirs. Ferguène n’arrive toujours pas à croire qu’Ebossé ne reviendra plus. Il nous révèle dans l’entretien qu’il nous a accordé quelques petits détails des derniers instants d’Ebossé.

Six jours après le décès tragique de l’attaquant camerounais Albert Bodjongo Ebossé, la consternation est toujours visible…
C’est vraiment une pénible épreuve que nous traversons. La nouvelle de la perte cruelle d’Ebossé est tombée tel un couperet. Je n’arrive pas à réaliser un instant qu’il n’est plus de ce monde. C’est très difficile d’accepter ce triste sort.
Vous avez partagé avec Ebossé la chambre d’hôtel Amraoua, la veille du match face à l’USMA, comment il était la veille ?
Je ne vous cache pas que le soir de vendredi, c'est-à-dire après 21 h quand nous sommes arrivés à l’hôtel, il me paraissait quelque peu anxieux. Je me suis dit que c’était peut-être à cause de l’importance du match du lendemain. On a parlé un peu et on a vite éteint la lumière pour dormir.
Et la matinée de samedi, jour du match face à l’USMA ?
Là, je dois dire que j’ai senti qu’il allait un peu mieux. On a bien rigolé. Ebossé était très impatient de venir au stade. Il était bien concentré sur le match. On était dans la chambre lorsqu’il a appelé sa mère au téléphone pour l’informer que le match allait être diffusé sur la chaine sportive Bein Sport, il lui a même communiqué l’horaire du coup d’envoi du match, histoire d’insister pour qu’elle ne rate pas la retransmission en direct.
C’est un joueur qui était très attaché à sa famille et à ses proches…
Exactement. A chaque fois que je me retrouvais avec lui, que ce soit dans la chambre ou au stade, il ne faisait que parler de sa famille. C’était un jeune très attaché à ses parents, il était toujours en contact avec eux. Le fait de parler à sa mère au téléphone lui procurait des forces sur le terrain.
Ebossé est arrivé à la JSK la saison dernière, très vite il s’est imposé dans le groupe jusqu’à devenir cadre de l’équipe et la coqueluche des supporters, c’était quoi son secret au juste ?
Ebossé, que Dieu ait son âme, est arrivé à la JSK très jeune, mais il a vite intégré son nouveau milieu. Il était plein de bonté, tout le monde l’appréciait pour ses qualités morales aussi. Ebossé était très généreux. Il a toujours fait en sorte de venir en aide aux personnes dans le besoin, c’était un homme très sensible.
Depuis son arrivée, la JSK s’est mieux portée, n’est-ce pas ?
Ebossé était un attaquant de métier qui mouillait son maillot pour la JSK. C’est comme s’il avait grandi dans cette région. Quand il marquait ses buts, il ne connaissait pas d’autres chemins que celui qui mène aux tribunes pour faire vibrer la galerie. Face à l’USMA, Ebossé a donné le meilleur de lui sur le terrain, il était déterminé à offrir à la JSK sa première victoire de la saison.
Il était trop attaché à la Kabylie aussi…
Oui, Ebossé a beaucoup aimé sa nouvelle vie en Kabylie. Tout le monde l’aimait, il ne pouvait pas passer inaperçu. Il projetait de ramener sa famille à Tizi pour ne pas sentir l’éloignement de la chaleur familiale. Ses parents comptaient beaucoup pour lui.
La majorité des joueurs interrogés avouent que son absence ne sera pas facile à oublier, quel est votre point de vue ?
C’est très difficile d’imaginer un retour à l’entraînement sans Ebossé. C’est une perte cruelle et il nous a laissé un vide incommensurable. Toutefois, il faut accepter notre destin et nous en remettre au Tout-Puissant Dieu. De notre part, nous n’allons pas laisser tomber le club, surtout pas dans ces moments pénibles. On doit tous faire preuve de courage et continuer, nous n’avons pas d’autre choix.
En tant que joueur de la JSK, proche d’Ebossé, quel est le message que vous souhaiteriez adresser à sa famille, ses proches, tous ses amis au Cameroun ?
Je tiens tout à bord à présenter mes sincères condoléances à la famille d’Albert Ebossé. Sa famille doit savoir qu’il a toujours été fier d’appartenir à la famille Bodjongo. Qu’ils sachent aussi que sa perte nous a énormément bouleversés et que nous ne l’oublierons jamais.

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