Allik: «Si on m’avait aidé pour barrer la route à Haddad, l’USMA ne serait pas dans cette situation»

Invité à l’émission « 100% Foot» d’El Heddaf, l’actuel président du CSA de l’USMA, Saïd Allik, a rompu le silence en évoquant les dessous de cette crise que traverse le club de son cœur. Allik n’y est pas allé par quatre chemins en accusant ouvertement l’ETRHB, à sa tête les frères Haddad, d’être les principaux responsables de cette situation chaotique de l’USMA. Allik était tellement affecté qu’il n’a même pas pu retenir ses larmes.

«J’ai dit à Haddad que jamais je ne serai son salarié»
Allik a évoqué le jour où il a remis Ali Haddad à sa place au siège du club : « Vu comment les choses ont été faites à l’USMA, j’ai dit à Haddad lors d’une réunion au bureau que jamais je ne serai son salarié. Il y a beaucoup d’erreurs dans l’expertise. J’avais demandé à ce qu’on effectue une nouvelle étude dans le sens mais cela n’a jamais été fait. C’est à partir de là que le conflit à commencer. J’avais fait confiance à Ali Haddad et il m’a trahi. C’est pour cette raison que j’ai déposé plainte et que je suis toujours en justice avec lui. »

«Je n’ai jamais abandonné l’USMA»
Pour ce qui est de ceux qui l’accusent d’avoir laissé tombé l’USMA, Alli rétorque : « Je tiens à dire que je n’ai jamais abandonné l’USMA. Pour preuve, depuis 2011 que je suis en justice avec l’actuel président de club, Haddad. Le dossier est entre les mains de la justice et je n’ai jamais voulu le lâcher pour l’intérêt du club. J’ai comparu 17 fois devant le juge depuis 2011. Je tiens à dire que c’est eux qui ont laissé le club pas moi. Je vous dirai même que si on m’avait aidé pour barrer la route à Haddad en 2010, l’USMA ne serait jamais arrivée à cette situation catastrophique. »

«J’ai signé ma première licence en 1968 et j’ai pris le club en 1993»
« Comment pourrais-je abandonner le club où j’ai passé toute ma carrière que ce soit comme joueur ou président ? J’ai signé ma première licence de joueur en 1968. J’ai par la suite pris la présidence en 1993. Et jusqu’au jour d’aujourd’hui, je suis toujours le président du CSA. Ceux qui disent que j’ai abandonné l’USMA en allant au CRB ne font que mentir aux supporters car ça n’a rien de vrai. Cela fait que 10 mois seulement que je travaille au Chabab car on a fait appel moi dans un moment difficile et j’ai apporté mon aide à ce club. Mais que les choses soient claires, je suis Usmiste dans le sang et dans le cœur», tient-il à préciser.

«Il y a eu une grosse erreur dans les statuts»
Et pour mieux expliquer ce passage au professionnalisme, Allik déclare : « L’expert aux apports avait estimé le club à 70 milliards lorsque le groupe ETRHB s’était présenté pour racheter le club. Dans les statuts, le CSA était rentré avec 10 milliards seulement qui correspondent au nombre de sièges. Pourtant, en 2008, j’avais fait mon expertise et il a été évalué à 10 milliards en moyenne. Et lorsque nous avons constaté qu’il y a eu une erreur dans les statuts, j’ai discuté avec Ali Haddad pour lui demander de faire une autre contre-expertise afin de rectifier la situation. »

«En 2012, Haddad nous a exclus du cercle»
Allik a rappelé que Ali Haddad a tout fait pour mettre les bâtons dans les roues au CSA au point de les exclure du cercle : « Ceux qui accusent le CSA d’être le responsable de cette situation, pourquoi n’ont-ils rien dit lorsque Ali Haddad nous a exclus du cercle qui se trouve à Bab El Oued ? J’aurais aimé qu’on prenne notre défense à ce moment-là. D’ailleurs, nous avons été dans l’obligation d’aller louer un F3 à Bab El Oued pour ne pas rester dehors. Nous avions l’ensemble des sanctions à gérer et ça n’a pas été facile. »

«Le CSA n’est qu’un petit actionnaire»
Au sujet des actions au sein de la SSPA, le président du CSA Saïd Allik a clairement fait savoir ceci : « Que les gens le sachent, le CSA n’est qu’un petit actionnaire. Il n’a aucune prise de décision. C’est pour cette raison que nous avons décidé d’ester l’ETRHB en justice afin que le club puisse retrouver ses droits, car les choses n’ont pas été faites dans les normes. »

«Je suis blessé profondément par ce qui se passe à l’USMA»
En voyant les images de la marche de mobilisation des supporters, le président du CSA Saïd Allik n’a pas pu retenir ses larmes : « Je suis blessé profondément par ce qui se passe aujourd’hui à l’USMA. Il y a des gens qui sont morts et d’autres qui ont souffert pour ce club. Je reviens pour dire que si les personnes de mon entourage à l’époque m’avaient aidé pour barrer la route à Haddad, l’USMA ne serait jamais arrivée à cette situation. »

«On m’a trahi»
Saïd Allik a estimé que certains proches ont trahi le club : « Je dois le dire, il y a des personnes très proches de moi qui ont trahi l’équipe et qui m’ont trahi. Il y a une minorité qui savait vraiment la réalité. Ils savaient que cette société n’allait rien apporter au club. Seules les personnes du CSA étaient derrière moi et je les remercie pour ça. Pour l’instant, la première étape est que l’ensemble des dirigeants actuels doivent quitter la direction au plus vite. »

«50 milliards de dettes est la preuve de la mauvaise gestion»
Et ce n’est pas tout puisque Allik a aussi avancé le montant des dettes depuis la gestion du groupe ETRHB : « La gestion de Haddad est catastrophique. Avoir plus de 50 milliards de dettes par an est la preuve concrète de sa mauvaise gestion. C’est la preuve concrète que l’ETRHB n’a absolument rien apporté à l’USMA depuis son arrivée. Je parle bien évidemment du volet financier car les chiffres sont là pour le prouver. C’est vraiment très grave que l’USMA se trouve dans cette situation. »  

«Ali Haddad a déclaré avoir fait la bonne affaire sur le dos de l’USMA»
Ce qui a touché le président du CSA est la déclaration de Ali Haddad en pleine réunion du conseil d’administration : « Je le dis ouvertement, Haddad est le principal responsable de cette situation. C’est lui qui a conduit l’USMA à cette situation catastrophique. L’urgence est que la direction actuelle quitte le club au plus vite. Ce n’est plus possible de poursuivre avec des gens qui ont prouvé leurs limites et leurs incompétences. Moi, je pensais avoir fait confiance à la bonne personne, or je me suis trompé. Une fois, il a déclaré ouvertement en pleine réunion qu’il avait fait la bonne affaire en prenant l’USMA. Cela prouve la méchanceté de cet homme et ses intentions en venant au club. »

«Rebbouh Haddad gère toujours le club par téléphone»
Allik a par la suite parlé du frère du président, en l’occurrence Rebbouh Hadda : « Rebbouh Haddad dit qu’il ne se déplace plus au stade et qu’il est loin du club. Moi, j’ai discuté avec lui et je peux vous garantir qu’il gère toujours le club par téléphone. C’est encore lui le premier responsable et il doit rendre les clés au plus vite car il a fait assez de mal à l’USMA. »
Synthèse de

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La solution pour sortir l’USMA de la crise :
«Haddad doit vendre les actions au dinar symbolique»
«Avec l’arrivée de l’ETRHB, j’avais cru faire confiance à Ali Haddad car je voulais un projet ambitieux pour l’USMA. Et lorsque j’avais rassemblé les membres du CSA, monsieur Aissaoui, l’ancien ministre, était contre cette décision. Il ne voulait pas que l’ETRHB prenne la majorité des actions. Il avait raison et il voyait loin. Maintenant, je pense que la solution pour sortir de cette crise est que Haddad doit vendre ses actions au dinar symbolique et que le prochain actionnaire majoritaire n’aura pas à se charger des dettes du club. »

«Sonelgaz est la mieux adaptée pour reprendre le club»
« A mes yeux, c’est Sonelgaz qui est la mieux place pour prendre le club. D’abord, c’est un sponsor historique à l’USMA. La société en question a accompagné l’équipe depuis les divisions inférieures. Je pense que son retour est le plus adéquat. Je tiens à dire aussi que le wali d’Alger doit lui aussi intervenir car n’oublions pas que la wilaya d’Alger est un sponsor du club. On porte d’ailleurs le nom de la wilaya. C’est pour cette raison que le wali a aussi un grand rôle pour sortir le club de cette crise. »
 

Boycott du derby :
«C’était une grossière erreur»
« Je reste convaincu que le boycott du derby a été une grosse erreur. La première faute a été de libérer cinq internationaux militaires à la fois. Il fallait y penser avant. La seconde erreur se situe au niveau de la FAF qui a autorisé la programmation du derby en pleine date FIFA. Pour ma part, il fallait gérer cette affaire et aller jouer le derby car l’USMA a perdu la rencontre et perdu trois points au classement général. »

«En 1999, c’était différent»
« Il est vrai qu’en 1999, nous avons boycotté le match mais à cette époque, il y avait des hommes. Je savais que le règlement était en notre faveur. J’avais même discuté avec Sellal, qui était ministre à l’époque, pour lui proposer l’idée de jouer dans un stade neutre car je refusais de jouer deux matchs au 5-Juillet. J’avais proposé le stade de Annaba avant de revenir sur ma décision car j’ai pensé pour la vie des supporters. »

Son avenir au CRB :
«Si le chargé de communication est maintenu, je quitterai le club»
« Je suis pleinement engagé avec le CRB et il n’a jamais été question pour moi de partir. Maintenant, il y a des choses qui ne m’ont pas plu jusque-là et j’ai discuté avec le P-DG. Il sait que je suis direct. Je lui ai fait part de mes inquiétudes. Maintenant, la décision finale lui revient. Mais je dis ouvertement, dans le cas où le chargé de communication serait maintenu, je quitterai le Chabab. Ce n’est pas professionnel ce qui est en train de faire. Lorsqu’il convoque un joueur sans aviser le manager ou l’entraîneur, j’estime que c’est une faute grave. »

Limogeage de l’entraîneur des gardiens de but :
«C’est un problème relationnel sans plus»
« Pour ce qui est de l’entraîneur des gardiens de but, je pense que ça été un problème relationnel avec le staff sans plus. C’est pour cette raison que je suis intervenu personnellement pour le limoger. Mais je dois dire que c’est un homme remarquable et un homme de bonne famille. On s’est expliqués et les choses se sont faites le plus normalement du monde. Il a même été payé jusqu’au dernier centime. »

Le contrat avec Adidas :
«J’ai dit les quatre vérités au président»
« Il est vrai que j’étais présent lors de la signature du contrat. Mais j’ai expliqué au P-DG de Madar que je n’étais pas satisfait des modalités du contrat. On a même reçu des sacs avec le logo de la FAF. Celui du CRB était floqué juste au-dessus. Ce n’est pas normal. Mais ça, ce n’est pas tout le problème. Nous avons signé le contrat au mois de mars et les joueurs se plaignent toujours du manque d’équipement. J’ai donc dit les quatre vérités car je ne peux pas me taire. Et je pense que le contrat avec Adidas va être résilié. »

L’élimination du CRB en Coupe de la CAF :
«La qualité de la pelouse y est pour beaucoup»
« Nous avons fait un grand match en Egypte sur une pelouse parfaite. Mais lorsqu’on joue au 5-Juillet, nous n’avons toujours pas moins de deux joueurs blessés. Ce n’est pas normal ! C’est une pelouse glissante qui ne peut en aucun cas abriter plus de deux matchs par semaine. Le problème se pose aussi sur du synthétique où les joueurs sont exposés aux risques de blessure. Je reste convaincu que sur une meilleure pelouse, on aurait pu se qualifier à la phase de poules. »

Conflit Medouar-Messaoudene :
«N’y a-t-il pas plus important dans cette Ligue que de parler d’un véhicule de service ?»
« Si je peux me permettre, j’aimerais donner mon avis sur ce qui se passe au sein de la Ligue principalement entre Medouar et Messaoudene. La question que je me pose est la suivante : n’y a-t-il pas plus important dans cette Ligue que de parler d’un véhicule de service ? Lorsque je vois ce niveau de conflit, on se dit vraiment ce qu’on fait dans ce monde de football. Où se situent le dossier de la formation, le dossier de la qualité de nos pelouses, le dossier de la programmation qui est du ressort de la Ligue ? A mes yeux, c’est ça les vrais problèmes à débattre. »

«La FAF et la Ligue ont échoué»
« Le développement du joueur doit se faire sur du gazon naturel. Et lorsque je vois la qualité de nos stades dont la plupart sont dotés d’une pelouse synthétique, je me dis que le problème est bien plus profond. La Ligue qui s’occupe de la programmation a du mal à gérer le championnat. Tout cela me pousse à dire que la FAF et la Ligue ont échoué dans leur mission. Même des joueurs de qualité dans notre championnat se fond de plus en plus rares, alors que ce sont les prérogatives de la FAF de penser au développement du joueur. »
 

Son avis sur les relations entre les présidents de club
«Il manque un leader»
« C’est de plus en plus difficile de rassembler les présidents de club de nos jours. Pour la simple raison que chacun pense à son intérêt personnel. Chaque président pense à son club et fait de son mieux pour le maintenir et le pousser vers le haut. A mon avis, il sera quasi impossible de rassembler tous les présidents autour d’une table pour parler de nos problèmes. Les présidents de club manquent d’un leader qui peut mener la barque. »
 

 

 

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