Equipe d'Algérie

Mahrez : «L’avenir de Belmadi ! Nous en avons parlé entre nous et on respectera sa décision»

«Je ne fais pas de la politique, mais je devais répondre à certains»

Auteur : In L’Equipe dimanche 28 juillet 2019 12:13

Après une cérémonie en son honneur mais surtout à son image, humble et discrète, à l'hôtel de ville de Sarcelles, hier, Riyad Mahrez a reçu L’Equipe dans un petit salon mis à disposition par les services municipaux. Entouré de sa mère Halima et de quelques proches, le capitaine de l'Algérie (28 ans) n'a pas compté son temps pour sa première interview depuis le triomphe à la Coupe d'Afrique des nations (1 -0 en finale contre le Sénégal, le 19 juillet). La compétition, l'engouement, son rôle de leader, son rôle social, aussi : le gaucher de Manchester City n'a éludé aucun sujet.

Pourquoi était-ce si important pour vous de venir ici aujourd'hui ?
Tout simplement parce que c'est ici que j'ai grandi, c'est ici que j'ai passé toute mon enfance, mon adolescence et une grande partie de ma vie. C'est quand même important d'être honoré par sa ville.  Ça me fait extrêmement plaisir. Moi. Je suis tout le temps là...  Je connais tout le monde, tout le monde me connaît. J'essaye de rester le plus simple possible, c'est vraiment une question de mentalité. Je viens passer du temps avec ma mère, mes frères et sœurs et mes potes. Et voilà !

Aviez-vous conscience, pendant la CAN, de l'engouement derrière l'Algérie ?
Mais même quand on joue un match amical, il y a un engouement de malade (rires.) On savait qu'au fur et à mesure qu'on passerait les tours, ça allait vraiment prendre de l'ampleur et devenir incroyable. C'est ce qui s'est passé.

Surtout après votre fameux coup franc, à la dernière minute, en demi-finale contre le Nigeria (2-1, le 14 juillet).
(Rires.) J'ai reçu énormément de vidéos de célébration après ça. Il y en a une en Algérie : une rue déserte, silencieuse. Et dès que je marque, tout le monde sort de partout, ça explose, la rue se remplit d'un seul coup, tout le monde s'embrasse. C'est merveilleux de voir ça, ce sont des instants vraiment magiques qui font du bien.

Est-ce que le brassard vous a aidé à être décisif sur la compétition ?
Inconsciemment, ce rôle m'a aidé, c'est sûr. Avec le brassard, je sens que j'ai plus de responsabilités, mais ça ne reste qu'un bout de tissu. Être un leader, en fait, ça va au-delà du brassard.

On sentait que votre équipe était portée, presque habitée…
Il y a des moments comme ça dans le football, ça ne s'explique   pas. C'est comme avec Leicester, quand on a gagné le titre,  on sentait vraiment qu'il ne pouvait rien nous arriver. Là,  j’ai ressenti exactement la même chose. Avec tout ce qui nous poussait autour, on avait une super équipe, un super entraîneur... Tout était réuni.

Vous parlez de Djamel Belmadi. Son rôle a-t-il vraiment été prépondérant ?
Complètement. Sur le bord du terrain, il se donne autant que nous, c'est le douzième joueur.
Il nous parle beaucoup, "reviens !", "serre ici !" (Rires.) II vit le truc à fond. C'est magnifique. Il nous a redonné les valeurs et l'état d'esprit dont on avait besoin. Plus que du talent. Il fallait être une équipe, Djamel a su faire de l’Algérie une équipe. Tout le mérite lui revient.

Etes-vous inquiet par rapport à son avenir ?
On en a discuté entre joueurs. C'est lui qui prendra sa décision et on la respectera.

Au-delà de votre dimension sportive, il y en a une emblématique. Vous avez répondu avec intelligence à des messages hostiles sur les réseaux sociaux…
Je l'ai fait sur le moment parce que je sentais qu'il fallait le faire. Bon. Ça a fait un gros buzz. Mais c'est tout, on va s'arrêter à Mahrez le footballeur, je pense que c'est là où je suis le plus légitime, je ne fais pas de politique ! Il fallait lancer un message, il fallait vraiment le faire, mais soft... (Sourire.) Ça ne sert à rien de mettre de l'huile sur le feu. D’attiser la haine. Il faut se mettre au-dessus d'eux. Il n'y a pas d'un côté les Algériens, de l'autre les Français... On est tous ensemble. C'est pour ça que je tweetais les deux drapeaux. Je joue pour l'Algérie, je suis né et j'ai grandi en France.

Votre rôle dépasse le foot...
Non. Ce que j'essaye de transmettre, c'est juste qu'il faut toujours rester simple, avec humilité. Je ne vaux pas plus qu'un autre parce que je joue à Manchester City. J'ai ces valeurs-là depuis tout petit. Des fois, le foot, et plus généralement la réussite, ça monte à la tête. C'est pour ça qu'il faut avoir un environnement sain autour de soi, avec des personnes qui font en sorte que tu gardes les pieds sur terre. J'ai cette chance.

Où est la coupe ? Islam Slimani vous l'a rendue ?
(Rires.) II l'a laissée. Elle est en Algérie.

Quel est votre prochain rêve comme capitaine des Fennecs ?
Franchement, après la Coupe d'Afrique, je ne pense pas qu'on va gagner la Coupe du monde...
- (Sa mère [interrompt} On ne sait jamais hein !
- Noooon maman... Enfin, on verra bien (rires.)

Publié dans : Belmadi Mahrez

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