Kourichi «Si on veut aller au bout, Belmadi doit monter une équipe avec un esprit de jeu africain»

L’ancien défenseur central de l’Equipe nationale et adjoint de Vahid Halilhodzic en sélection d’Algérie, Nordine Kourichi livre son avis sur les chances des Verts d’aller au bout lors de la prochaine Coupe d’Afrique des nations. En défenseur de métier l’ex-joueur de Lille et Bordeaux, nous parle aussi de la paire Tahrat-Benlamri qu’il souhaite voir reconduite par Djamel Belmadi pour des raisons qu’il explique dans cet entretien

Tout d’abord, on aimerait avoir votre avis sur le groupe de l’Algérie qui sera donc avec le Sénégal, le Kenya et la Tanzanie…
Vous savez dans une compétition comme la CAN, le tirage au sort est ce qu’il est, maintenant c’est vrai qu’il y a l’Algérie et le Sénégal qui sont sur papier au-dessus et deux autres équipes moyennes mais on sait très qu’une Coupe d’Afrique est d’abord un état d’esprit, et un environnement qui n’est pas propice pour des joueurs binationaux car ils ont l’habitude de jouer sous  des climats où il fait moins chaud.
Le fait de jouer cette CAN en Egypte peut donner un petit avantage aux équipes nord-africaines…
Oui, en Egypte il y a peut-être plus de moyens où les joueurs seront peut-être bien dans de meilleures conditions, mais moi je veux parler du jeu africain qui n’est pas conforme à l’identité de jeu que les joueurs algériens savent produire. Le talent on le possède, mais on manque de debza comme on dit chez nous en arabe.
Quelle sera selon vous la clé de la réussite pour espérer aller au bout ?
Pour aller au bout, il faut avoir une bonne défense parce que les équipes africaines c’est d’abord bien défendre et puis bien appuyer en attaque. C’est pour cela que je trouve que c’est toujours compliqué de les contrer notamment physiquement et dans les duels. Il y a aussi la puissance athlétique et le physique, deux critères qui ne sont pas forcément notre point fort.
En évoquant la défense, croyez-vous en tant qu’ancien défenseur que Mehdi Tahrat et Djamel Benlamri peuvent résoudre le problème de la défense dans une compétition aussi relevée surtout qu’il s’agit de leur première CAN ?
Je commence par Tahrat, déjà il a l’avantage d’avoir un bon gabarit, athlétique et très bon dans les un contre un. Après comment peut-on reconnaitre un bon défenseur ? C’est d’abord quelqu’un qui aime les duels, et c’est le cas de Benlamri et Tahrat aussi. C’est vrai que dans le football moderne, on défend en faisant de la zone mais en Afrique ce n’est pas toujours évident car quand on est défenseur en Afrique c’est le marquage serré et des duels intenses. C’est pratiquement des bagarres sur le terrain. Si on veut aller au bout, on doit retrouver ces qualités derrière. Tahrat et Benlamri possèdent un mental agressif et aiment beaucoup les duels, donc j’espère qu’ils récupéreront bien et qu’ils seront en pleine santé lors de la CAN car en Afrique c’est ce qu’il nous faut.
A sa nomination, vous avez dit que Belmadi était l’homme de la situation et vous avez eu raison, mais certains trouvent qu’il manque d’expérience des grands matchs en Afrique…
Ecoutez lorsqu’on commence dans un projet on a toujours quelques manques, c’est vrai que l’expérience joue un rôle important dans un tournoi important comme la CAN, mais Djamel possède des qualités  qui peuvent beaucoup l’aider. On parlait de l’état d’esprit de la bagarre dans un contexte africain et je pense que c’est dans cet aspect-là que Belmadi excelle. Il sait gérer son groupe et comme vous le savez la déférence maintenant entre les entraineurs, c’est de savoir gérer la gestion humaine du groupe. Belmadi est un gars très ouvert à la discussion et il est à l’écoute de ses joueurs ce qui lui permet de  très bien gérer son groupe, et c’est ce qui va lui permettre aussi de monter une bonne équipe compétitive
 Vous connaissez l’Egypte, vous croyez que l’Algérie sera plus à l’aise là-bas ?
Bon pour ma part, la dernière fois que j’avais joué en Egypte c’était lors du fameux match où il y a eu une  bagarre générale. Je me rappelle bien car j’étais à l’origine de cette bagarre, après on sait qu’ils ne nous aiment pas trop (rires) mais il faut dépasser tout cela, il y a une CAN à jouer et il va falloir bien se préparer sur tous les plans et prêt à tout.
Le fait qu’on soit des outsiders, on va dire,  est un avantage pour les Verts…
On n’est pas favoris mais on peut aller au bout si on a cet esprit d’équipe qui ne lâche rien avec un mental très fort. Nous avons un potentiel technique et physique important à nous de le démontrer. On  a un groupe qui est très intéressant et ce sera à Djamel de mettre en place une équipe solide avec une identité de jeu conforme à la mentalité pour jouer en Afrique. Maintenant, il y a toujours des imprévisibles et il faut justement éviter ces imprévisibles

 

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