Roux : «J’ignore son problème avec la FAF mais Gourcuff veut retrouver son rythme quotidien d’entraîneur»

L’ancien coach de la légendaire équipe de l’AJ Auxerre, explique les raisons du départ de Christian Gourcuff. Guy Roux ajoute que l’Algérie n’a pas à avoir peur pour son avenir mais que cela dépendra essentiellement du choix du futur sélectionneur.
 Gourcuff a décidé de quitter la barre technique de l’Equipe nationale algérienne, un petit commentaire sur cette décision de l’ex technicien de Lorient ?
Ecoutez, je ne peux pas porter un jugement personnel sur la décision du coach Gourcuff. Je peux dire qu’il a fait du bon boulot jusque-là. Il n’a pas tout réussi mais presque. Après, je crois que la principale raison de son départ est le fait qu’il ait quitté tardivement Lorient, je veux dire qu’il est resté plusieurs années sur ses habitudes, d’un entraîneur au quotidien, donc cela lui manquait terriblement. Je crois aussi qu’il a travaillé avec courage avec la sélection algérienne puisqu’il est resté plus d’une année à Alger où il a réussi à mettre en place une équipe de grande valeur, mais je pense que sur le plan personnel, il a envie de reprendre ses habitudes de vie qui étaient les siennes pendant de longues années. J’ignore complètement son problème avec la FAF.
 Croyez-vous que ce départ prématuré du coach national va affecter la sélection algérienne qui est sur le point d’assurer sa qualification pour la prochaine CAN 2017 ?
Cela dépendra de celui qui va le remplacer. Si la FAF engage un bon entraîneur, vous aurez une très belle équipe composée de joueurs talentueux avec toute cette pléiade de jeunes talents à l’image de Benzia ou Rachid Ghezzal qui est en train d’exploser avec Lyon en ce moment. Franchement, il y a de quoi faire une belle équipe nationale.
 De par votre expérience, pensez-vous qu’il soit nécessaire d’engager un entraîneur français, parce qu’on parle d’un sélectionneur espagnol, voire italien pour succéder à Gourcuff ?
Je pense que vu que les joueurs algériens parlent français et arabe, le mieux serait d’engager un entraîneur français étant donné que les binationaux algériens parlent plutôt français. Donc, le grand problème pour un coach local sera un problème de langue. À partir de là, vous comprendrez que si l’entraîneur est obligé de passer par un traducteur, il aura peu de chances de réussir même si le football est un langage universel.
 Gourcuff a déclaré que le football algérien est pris en otage, que comprenez-vous à ce sujet ?
Écoutez, sur ce que j’ai pu apprendre sur le football algérien, je pense un peu à ça aussi. Le football algérien a été nourri ces dernières années par l’Etat. Et sur ce que je sais, cet argent de l’Etat a été intégralement consacré à l’équipe première et cela à cause de la passion très légitime des supporteurs des clubs de l’élite, il n’y a même pas eu 15% de cet argent consacré à la formation et aux jeunes catégories. Ainsi, les structures de formations n’ont donc pas suivi  et cela ne peut donner naissance à un projet un long terme comme souhaité par Gourcuff, à mon avis. D’où donc sa décision de partir.
Moussa Saïb votre ancien joueur pense qu’un staff technique collégial composé d’anciens joueurs algériens est plus que nécessaire pour assurer une meilleure continuité dans le travail, êtes-vous d’accord avec lui ?
Oui, je pense que c’est une très bonne proposition. D’ailleurs, je crois que Gourcuff avait des adjoints algériens non ?
Oui, il y avait Mansouri et Nabil Neghiz …
Donc voilà, il faudra garder ces habitudes. À mon avis, lorsque des Fédérations engagent des entraîneurs étrangers, il est important qu’ils aient des adjoints du pays pour assurer la stabilité au niveau de la barre technique.
Merci coach pour votre disponibilité…
Il n’y a pas de problèmes, à la prochaine…

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