CSC : Haddad «Je n’ai jamais eu de conflit avec Tassili, je me suis retiré pour des raisons personnelles»

Tout d'abord, comment expliquez-vous la situation difficile que traverse le CSC depuis le début de la saison ?
Tout d'abord, je tiens à remercier Le Buteur pour son professionnalisme. Pour ce qui est de notre situation, j'avoue qu'on traverse une période très difficile et ce, pour diverses raisons. Le CSC ne mérite pas de vivre des moments aussi difficiles.
Que voulez-vous dire ?
L'une des raisons, c'est le fait d'avoir engagé Velud à la tête du staff technique. C'est à cause de lui que le CSC est en chute libre. Avec lui, les joueurs avaient perdu l'envie de jouer au football. Ils nous a créé beaucoup de problèmes.
Alors pourquoi avoir limogé Bracci ?
Vous savez, plusieurs personnes étaient contre la venue de Bracci, même s’il a participé au recrutement. Mais par la suite, on a jugé utile d'engager Velud, vu son expérience. Malheureusement, ce n'était pas le choix judicieux.
Bracci a refusé d'endosser la responsabilité du recrutement, n'est-ce pas ?
Tout le monde a participé au recrutement en début de saison, mais par la suite, Bracci a refusé d'assumer ses responsabilités. Du coup, on a pris la décision de le limoger.
Pour revenir au cas de Velud, pourquoi n’avez-vous pas mis fin à ses fonctions du moment que vous saviez qu’il allait vous causer des problèmes ?
En vérité, notre ex-directeur sportif, Samir Benkenida, qui n’était pas vraiment satisfait du travail fait par Velud,  m’a prévenu juste après le retour de l’équipe du stage d’intersaison effectué en Tunisie. On s’est réuni et il m’a fait savoir que beaucoup de choses ne tournaient pas rond avec lui, notamment le manque de travail et de discipline au sein du groupe. Ce qui n’était pas faux, puisque cela s’est traduit sur le terrain où on a vu des joueurs mal préparés et  sans âme. J’avoue que Benkenida est un homme de terrain qui connait parfaitement son métier.
Vous n’avez-pas répondu, pourquoi n’avez-vous pas mis fin à sa mission ?
Il était difficile pour nous, pour ne pas dire impossible, de le démettre de ses fonctions avant même le début de la saison. De plus, il a réalisé un bon début de saison avec deux victoires, face à la JSK et au MCO,  et de très belles prestations face à l’Entente et au MOB,  ce qui m’a poussé d’ailleurs à oublier cette histoire de licenciement et lui donner une chance de montrer ce dont il est capable.  Mais, durant le match de la JSS, on s’est rendu compte que les joueurs avaient très mal travaillé avec lui et qu’il était primordial de le remplacer avant que les choses ne s’aggravent.
Malgré le départ de Velud, les résultats restent inchangés. Ne pensez-vous pas que le problème ne résidait pas en l’entraîneur lui-même, mais ailleurs ?
Je vous assure qu’on paye encore les frais d’avoir engagé Hubert Velud durant l’été dernier. Comme je vous l’ai dit, il n’a fait aucun travail foncier, sa touche sur le jeu de l’équipe n’était guère apparente, bien au contraire, les rendements collectif et individuel de nos joueurs étaient en-deçà du niveau moyen et de nos espérances.  Je pense que le changement opéré au niveau de la barre technique, même s’il n’a pas encore porté ses fruits du point de vue des résultats, a tout de même amélioré certaines choses, notamment l’efficacité générale de l’équipe qui est en nette amélioration. Preuve en est, nos deux dernières rencontres, celle du DRBT que nous avons perdue à cause des erreurs commises par Benouza, et celle du MCA où nous avons énormément manqué de réussite. Par ailleurs, d’autres paramètres ont aussi pesé négativement sur notre début en championnat.
Pensez-vous que le volet recrutement n’a pas été une réussite ?
Bien au contraire, les joueurs que nous avons engagés ont, d’une manière générale, un très bon niveau surtout avec les problèmes que traversait l’équipe durant la période de transfert. Tout le monde croyait qu’on allait rater notre recrutement mais au final, on a pu engager quelques joueurs de très grande qualité. Je dirais même que 70 % de nos recrues sont une réussite.
Mais Meghni n’a joué que quelques minutes, comment pouvez-vous dire que le recrutement est bon ?
Ecoutez, on a engagé Meghni par rapport à sa médiatisation pour que le club tire profit de son expérience. Mais soyons logiques, il a été victime de blessures. Il est resté pendant un bon moment loin des terrains et cela a influé négativement sur son niveau. Mais j’espère qu’il reviendra plus tard. On a confiance en ses capacités. La vérité, c’est que la venue de Mourad Meghni a fait beaucoup de bien au club et a rendu les supporters très heureux.
Néanmoins, il a un salaire très important…
Les gens pensent qu’il touche un gros salaire car nous le payons en euros. C’est pour cette raison qu’on pense qu’il touche un gros salaire. On aurait aimé le payer par voie bancaire, mais nous n’avons pas voulu le faire signer par le biais de son passeport français. Dès le départ, on savait que le joueur accusait un manque, mais sachez que son recrutement ne nous a rien coûté, notamment après son geste qui nous honore.
C’est quoi son geste ?
Meghni n’a reçu que deux salaires et cela a été fait lors de sa signature. Après, il nous a dit qu’il n’était pas prêt à prendre de l’argent sans jouer. Il a été vraiment honnête avec nous. Son geste l’honore et cela démontre que c’est un grand joueur.
Même Cheklam touche un gros salaire par rapport à son rendement…
Oui, je sais. Cheklam a signé avec ce gros salaire après avoir trouvé un accord avec l’ancienne direction. C’est vrai, c’est un salaire fort par rapport à son rendement, mais il commence tout de même à retrouver son niveau. Je tiens aussi à vous informer que nous avons négocié avec le joueur pour baisser  son salaire.  
Vous êtes déterminé à quitter votre poste le 5 décembre prochain. Confirmez-vous cela ?
Effectivement, je suis prêt à partir lors de la prochaine AGE, surtout que les propriétaires du club vont effectuer quelques modifications au niveau du conseil d’administration. J’ai pris cette décision puisque je ne suis plus apte à poursuivre mon travail, surtout que j’étais contraint d’affronter beaucoup d’obstacles depuis ma venue au CSC.
Sincèrement, quelles ont été les raisons qui vous ont poussé à partir ?
J’ai préféré mettre fin à mon aventure à la tête du club en raison de quelques problèmes personnels. J’ai travaillé durant une année et demie comme président du conseil d’administration et directeur général en même temps, ce qui est loin d’être une mission aisée. J’ai beaucoup souffert lors des six derniers mois, et je ne peux plus apporter le plus escompté, mais je ne vais certainement pas oublier cette expérience enrichissante, qui m’a permis de découvrir de nombreuses vérités. J’ai constaté l’absence des hommes au CSC, mais aussi le souhait de plusieurs personnes de décrocher le poste de directeur général. De toute façon, je resterai toujours un fervent supporter de ce club.  
Avez-vous un conflit avec les propriétaires du club ?
Non, je n’ai aucun conflit avec Tassili, pour la simple raison que s’il y avait le moindre malentendu, j’aurais été déjà licencié depuis longtemps. J’ai une bonne relation avec les responsables de Tassili et à leur tête l’ancien directeur général, Fayçal Khalil, qui a toujours affiché son soutien au CSC.

Les supporters ont souvent tendance à blâmer Tassili…
Les gens doivent critiquer le président et non Tassili, qui reste loin de la gestion du club, vu que la compagnie a toujours essayé de mettre le club dans les meilleures dispositions. Il faut aussi avouer que ce n’est nullement évident de gérer un club comme le CSC, vu la ferveur de ses fans qui ont soif de remporter des trophées, ce qui complique forcément le travail de n’importe quel dirigeant. J’ai vécu cela personnellement, ce qui m’a privé de faire un meilleur travail.  
Votre avis sur le choix de l’entraîneur Gomez, et ce qu’il a apporté au club jusqu’à présent ?
Avant tout, cet entraîneur ne possède pas de baguette magique, mais il est capable de remettre l’équipe sur le bon chemin. Il faut lui laisser le temps nécessaire, surtout qu’il est en train d’effectuer un travail de qualité, en témoigne la bonne prestation face au MCA, où notre adversaire a volé le point du match nul, malgré son effectif assez riche, et qui possède les meilleurs éléments du championnat.  
Est-ce que Gomez aura carte blanche en matière de recrutement et de libération des joueurs, cet hiver ?
Gomez n’a que trois semaines de travail à la tête du staff technique, et il est en train de s’acclimater à notre championnat tout en connaissant davantage son groupe. Il a réussi à relancer certains éléments écartés des plans de Velud, à l’instar du trio Messaâdia, Annane et Gherbi, qui a livré une bonne prestation ce week-end face au MCA.
Et concernant la liste des libérés et les joueurs ciblés ?
C’est l’entraîneur en chef qui aura le dernier mot dans ce sujet après le match face au NAHD. Il a besoin de temps pour mieux connaître son groupe, afin d’avoir un jugement juste sur le niveau de chaque joueur. C’est vrai que nous avons contacté certains éléments, mais rien n’est officiel à l’heure actuelle. C’est l’entraîneur qui tranchera dans ce dossier, lui qui veut aussi améliorer la situation des catégories jeunes.