Ligue 1 & 2

USMA : Hamdi : «J’ai confiance en mes capacités»

« C’est fabuleux de vouloir la Ligue des champions alors que quatre mois auparavant le club luttait pour le maintien »

Auteur : samedi 10 octobre 2015 09:32

 


Miloud Hamdi, l’entraîneur de l’USM Alger, était, hier, l’invité du quotidien sportif Le Buteur ainsi que la chaîne de télévision spécialisée El Heddaf TV. Inconnu jusque-là par la majorité des sportifs algériens, Miloud Hamdi a réalisé un véritable exploit en emmenant les Rouge et Noir de Soustara en finale de la Ligue des champions d’Afrique, Orange 2015. Le natif de Saint-Etienne a réussi là où tous ses prédécesseurs ont échoué. Il faut commencer par Younès Ifticen, actuel sélectionneur national militaire qui a échoué à se qualifier en finale de la C1 en 1997 avec l’USMA, à cause d’un but seulement qui manquait. En 2003, le défunt Mourad Abdelouahab, qui possédait une très riche expérience après avoir été co-sélectionneur de l’EN en 1996 avec Ali Fergani et avec un effectif plus riche que celui-ci, avec les Dziri, Ammour, Achiou, Zeghdoud et les autres, avait aussi échoué à passer en finale de la C1 face aux Nigérians d’Eniymba. En 2002 et en coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe, les Algérois ont failli aussi en demi-finale face au WAC. Mais Hamdi a su casser le tabou. Hier et sans hésitation, il a accepté de répondre à toutes nos questions.   
« Je sais que certains me sous-estiment, mais je suis confiant »
Miloud Hamdi a évoqué d'abord sa carrière de joueur et d’entraîneur : «J’ai été joueur en France. J’ai évolué au sein de pas mal de clubs, notamment en CFA, avant de me reconvertir en entraîneur. Durant ma carrière d’entraîneur, j’ai coaché pas mal de clubs en France comme, par exemple, l’ES Vitrolles. J’ai effectué aussi deux passages en Arabie Saoudite à Al Ittifaq. Lors du premier passage en club, j’avais travaillé avec Alain Geiger et Dieu merci, j’ai laissé une bonne impression là-bas. Je n’ai pas été touché aussi par le syndrome du changement des entraîneurs. J’ai aussi failli travailler avec la sélection du Qatar avec mon ami Djamel Belmadi lorsqu’il était à la tête de cette sélection, mais c’était tombé à l’eau par la suite. Je sais que les gens m’ont sous-estimé, mais j’ai confiance en mes capacités».
« Voilà comment j’ai rejoint l’USMA »
Miloud Hamdi a aussi évoqué sa venue chez les Rouge et Noir. Jusqu’à présent, aucun ne sait la manière avec laquelle ce jeune entraîneur a atterri au club. Il raconte : «Oui, je sais que beaucoup ne savent pas comment j’étais venu. C’est grâce à mon ami Boudjemaâ Mohamedi, qui a été engagé en premier comme préparateur physique. C’est lui qui est derrière ma venue et je ne vous cache pas que je suis content d’être là. Je travaille en compagnie d’un staff très compétent à commencer par Boudjemaâ Mohamedi qui est un travailleur et qui fait un excellent boulot tout comme Laïd Benseghir et Benhaha, l’entraîneur des gardiens de but».
« C’est fabuleux de vouloir la Ligue des champions alors que quatre mois auparavant le club luttait pour le maintien »
Miloud Hamdi a réalisé un parcours exceptionnel en Ligue des champions, il en revient : «Vous savez ! C’est vraiment fabuleux ce qui nous arrive. Il y a quatre mois, le club jouait le maintien. Les supporters ne réclamaient que ça. Maintenant, on réclame le trophée de la Ligue des champions d’Afrique. C’est quelque chose d’extraordinaire. Pour revenir à ce parcours, je sais que beaucoup disaient qu’on avait hérité d’une poule facile, mais qu’ils sachent qu’ils se sont trompés. Le nôtre était très relevé par rapport à l’autre groupe (Ndlr : TP Mazembe, Al Hillal Omdurman, Samouha, Moghreb Tétouan). Je ne vous cache pas qu’on a trouvé beaucoup de difficultés lors de la phase de poules. Lors de la première rencontre, on est allé défier le champion d’Afrique en titre, l’ESS, chez lui. C’était difficile pour nous. Je me souviens qu’avant le coup d’envoi dans le vestiaire, j’avais dit aux joueurs : il faut avoir confiance en soi et avoir beaucoup de fougue et de volonté. Le second match a été aussi difficile parce qu’on affrontait une équipe d’El Merreikh, qui possède un très bon groupe, mais aussi qui avait déjà vingt-cinq rencontres dans les jambes alors que nous, on avait joué un seul match. El Eulma aussi nous a créé pas mal de problèmes, que ce soit à l’aller ou au retour. Il ne faut pas se tromper et dire que le match était facile car l’adversaire était relégué en Ligue 2». Evoquant la demi-finale face à Al Hillal Omdurman, Hamdi dira : «Face à Al Hillal, ç'a été des conditions assez spéciales. Ce n’était pas facile. On perdait un de nos meilleurs joueurs, Belaïli. Le stade était plein et acquis pour Al Hillal. Puis, on encaisse un but après deux minutes de jeu. Ce n’était pas facile. A la mi-temps, on avait opéré quelques réglages car il y avait des lacunes qu’on avait observées chez notre adversaire et ça a marché». Miloud Hamdi a été sévèrement critiqué face à El Merreikh à Bologhine lorsqu’il avait fait sortir l’attaquant Mohamed Seguer pour faire rentrer un défenseur central, Farouk Chafaï en l’occurrence, et cela a créé un certain déséquilibre au sein du onze usmiste. Hamdi a tenu à préciser : «Ceux qui me critiquent n’ont pas les données. J’étais obligé ce jour-là de faire rentrer Chafaï dans l’axe à la place d’un attaquant qui était fatigué et qui ne pouvait plus courir. En plus, Garzitto, l’entraîneur d’El Merreikh, a incorporé un quatrième attaquant. Donc, il fallait que je fasse rentrer un autre défenseur dans l’axe pour créer le surnombre. J’ai donné, par contre, la consigne à un des trois défenseurs de monter pour créer le surnombre au milieu lorsque nous avions le ballon».   
« Je préfère jouer la finale à Bologhine car à Lubumbashi il y aura une pression terrible sur nous »
Pour la finale face au TP Mazembe, Miloud Hamdi avoue sa difficulté tout en restant serein et confiant : «C’est une finale de Ligue des champions. C’est un rendez-vous très important. Seulement, il ne faut pas sous-estimer l’USMA. Le match va se jouer à onze contre onze. Les joueurs sont aussi les mêmes avec deux pieds et deux bras avec deux mains. Je me demande donc où est la différence. Nous allons jouer une finale en aller et retour». La domiciliation de cette finale agace aussi Hamdi surtout que le propriétaire du club Ali Haddad, avait déclaré à l’APS qu’il préfère jouer la finale au stade du 5-Juillet. Le technicien usmiste a un autre avis : «Mon avis, je veux jouer la finale à Bologhine. Ce stade est l’histoire de l’USMA. C’est vrai, beaucoup de supporters vont être privés d’assister de très près à cette finale, mais le volet sportif est très intéressant que de rassembler 70 000 personnes au stade du 5-Juillet. Puis, il faut se demander aussi si le stade du 5-Juillet fera le plein. Je ne suis pas sûr. A Bologhine, ce sera presque les mêmes conditions qu’à Lubumbashi. Donc, il vaut mieux faire vivre ces conditions-là à l’adversaire. Au 5-Juillet, il y a un grand espace entre les gradins et le terrain et il n’y aura pas de pression sur l’adversaire alors que nous, nous allons vivre cette pression au Congo». Et d’enchaîner : «Carteron dit à ses joueurs que l’USMA est favorite, mais en réalité c'est tout à fait le contraire. Je pense que le terrain va trancher et ce sera de bonne guerre».
« Je promets de faire pleurer les supporters usmistes de joie »
L’objectif de Hamdi est de donner la joie aux Usmistes : «Mon souhait est de donner de la joie aux supporters. Je promets aux supporters de les faire pleurer de joie. Je ne veux pas préciser plus, mais je pense que sans citer la Ligue des champions, mes paroles sont claires. Les supporters sont formidables. Ils sont toujours au côté de l’équipe. Face à Al Hillal à Bologhine, on était vraiment impressionnés par cette présence massive. Je promets aux supporters de préparer une équipe conquérante pour cette finale».     
« Je regrette qu’il n’y ait pas eu de diplomatie dans cette affaire Belaïli »
L’affaire Belaïli a beaucoup agacé le technicien usmiste. Ce dernier se montre par contre critique par rapport à la manière avec laquelle s’est déroulé l’affaire : «Belaïli a fauté, mais sans se rendre compte. Il ne l’a pas fait exprès et il ne voulait pas laisser le club dans l’embarras. Seulement, je regrette qu’il n’y ait pas de diplomatie dans cette affaire Belaïli car ç'a influé négativement sur le groupe à quelques jours d’une demi-finale. Je ne comprends pas pourquoi on a géré cette affaire de la sorte. On pouvait nous avertir et ne pas aligner le joueur lors du match et rendre publique l’affaire après la demi-finale aller, ç'aurait été mieux. Sincèrement, on était embarrassés par cette affaire. Même sur le plan technique, j’étais dans la gêne car il fallait changer toute la stratégie de jeu».
« MCA-USMA, c’est le meilleur derby en Afrique »
MCA-USMA, Hamdi semble l’attendre de pied ferme, pour vivre l’ambiance exceptionnelle après en avoir eu beaucoup d’échos : «MCA-USMA, c’est un grand match. J’ai beaucoup entendu parler de ce match et j’en ai vu des séquences. Je pense que c’est le meilleur derby en Afrique. Je sais que c’est comme une finale de Ligue des champions pour les supporters et il faut battre le rival. Donc, on fera une équipe pour la LDC et une autre pour battre le Mouloudia (rires)».    
« Je n’ai pas de modèle d’entraîneur »
Sur le plan personnel, Hamdi dira qu’il n’a pas de modèle d’entraîneur : «Je n’ai pas de modèle d’entraîneur, moi. Je suis le même et je veux être moi-même. Je ne veux pas suivre un entraîneur. Celui qui veut suivre un modèle est foutu et ne fera pas une grande carrière d’entraîneur». Appelé à choisir entre Mourinho et Guardiola, Hamdi fait son choix : «J’aime le Real Madrid et donc j’aime Mourinho, mais j’aime beaucoup Guardiola par rapport au style de jeu qu’il a réussi à imposer. Pour moi, Sir Alex Ferguson a marqué le football mondial lors de son passage historique à Manchester United. Il est resté plus de vingt-six ans au club et il a beaucoup donné».
« Voilà le secret de mon amour pour le Real Madrid et l’AS Saint-Etienne »
Le secret de son amour pour le Real Madrid et l’AS Saint-Etienne, Hamdi raconte : «Je suis un fervent supporter du Real Madrid, j’aime beaucoup ce club sans avoir été fasciné par Di Stefano. Je l’aime parce que c’est le plus grand club du monde. J’aime aussi l’AS Saint-Etienne parce que je suis natif de cette ville. Je vais très souvent au stade Geoffroy-Guichard pour voir l’ASSE. Lorsque l’ASSE perd face à l’OL lors du derby, je suis déçu».
« La sélection nationale, je suis toujours son parcours »
La sélection nationale, Miloud Hamdi y est très attaché. Il suit toujours le parcours des Verts : «Je suis l’actualité de la sélection nationale. C’est important. Les Verts réussissent de bons résultats ces derniers temps, mais il faut donner leur chance aux locaux, je pense. Je ne suis pas contre l’idée de ramener des joueurs issus des centres de formation français, mais il faut que les locaux aient leur chance».
Propos J’ai confiance en mes capacités et recueillis par Hamza Rahmouni

 

Publié dans : USMA Hamdi

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