Désabusée, la famille Fekir accuse la FAF

Une semaine après lui avoir rendu visite du côté du village dit Fadjana dans la wilaya de Tipaza, la chaîne El Heddaf TV est retournée avant-hier chez la grande famille Fekir pour connaître son ressenti suite à la décision du jeune prodige lyonnais d’opter finalement pour l’équipe de France et ne pas répondre favorablement aux sirènes de la FAF. C’est une famille complétement désabusée et pratiquement meurtrie par ce choix du joueur qu’on a trouvée à notre arrivée à son domicile. Le grand-père, les oncles et mêmes les cousins paraissaient comme abasourdis par cette décision, eux qui auraient tant aimé voir le jeune Nabil représenter les couleurs nationales. Qu’à cela ne tienne, la famille Fekir a tenu une nouvelle fois à faire savoir que la responsabilité de cette situation n’incombe pas forcément qu’au joueur et son père, elle qui assure que la Fédération algérienne de football n’a pas fait correctement son travail, puisque si réellement elle voulait vraiment avoir le joueur, elle aurait pu le convaincre d’une manière ou d’une autre. Elle ajoute que le président de la FAF n’a pas montré un intérêt farouche pour convaincre le joueur d’opter pour son pays d’origine, laissant du coup la porte grande ouverte aux responsables du football français de le chiper en lui mettant une pression terrible.
Elle ne s’attendait pas à ce que le joueur tourne le dos aux Verts
L’un des oncles de Nabil ne nous a pas caché que la décision de son neveu l’a énormément surprise. Il nous a confié que jusqu’à dimanche dernier, il pensait qu’il allait forcément jouer pour l’Algérie, en dépit de toutes les pressions qu’il subissait. Un choix qui n’a pas manqué de l’irriter lui et tous les autres membres de cette grande famille de moudjahidines. Son grand-père a ajouté qu’il refuse de croire cette information, malgré la confirmation faite par son fils (le père du joueur) quelque temps après. Un autre cousin nous dira : «Sincèrement, je suis toujours sous le choc. Jamais je n’aurais pensé que Nabil jouerait pour la France. Je suis vraiment déçu. Mais bon, il faut le comprendre aussi. Ça n’a pas été facile pour lui.»
Elle assure qu’il a subi d’énormes pressions
Comme elle nous l’avait déjà révélé lors de notre première visite, la semaine passée, la famille Fekir a tenu à dire que jamais Nabil n’aurait fait machine arrière et choisi la France n’étaient les grosses pressions dont il a été victime. Un autre oncle du joueur nous a expliqué que dans l’après-midi de ce fameux vendredi 6 mars, le président de Lyon, Jean-Michel Aulas, son conseiller, Bernard Lacombe, son agent, Jean-Pierre Bernès et même le président de la Fédération française de football, Noël Le Graët, l’ont tour à tour appelé pour le dissuader de jouer pour l’Algérie et choisir par conséquent les Bleus. Il nous dira même que Didier Deschamps était présent dimanche dernier à Montpellier pour suivre la rencontre qui a opposé le club local à Lyon pour convaincre encore plus le joueur. Eu égard à son jeune âge (21 ans) et ayant eu peur pour son avenir professionnel, Nabil a donc décidé de porter le maillot signé du Coq.
Le grand-père de Nabil s’est effondré en larmes
Après un échangé qui aura duré quelques minutes en compagnie des membres de cette famille, on s’est approché plus directement du grand-père de Nabil pour connaître son sentiment vis-à-vis de cette décision, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il était très ému. D’ailleurs, vers la fin de son intervention, il s’est carrément effondré en larmes. Il ne comprenait toujours pas comment son petit-fils a pu tourner le dos à l’Algérie, lui qui venait régulièrement passer ses vacances au pays et dans cette paisible localité de Fadjana.
Pourvu que Deschamps ne le retienne pas pour qu’il puisse faire machine arrière
Enfin, et malgré les déclarations du joueur, qui assurait avoir fait son choix après mûre réflexion, la famille Fekir garde néanmoins toujours un mince espoir de le voir revenir sur sa décision et ainsi revêtir le maillot des Verts. Elle espère surtout que Didier Deschamps ne va pas le retenir pour le prochain stage qui verra l’équipe de France disputer deux matchs amicaux contre le Brésil et le Danemark les 26 et 29 mars, pour ainsi amener le Lyonnais à faire machine arrière. Une hypothèse très peu probable, puisque Nabil Fekir a souligné que même si Deschamps ne faisait pas appel à lui il ne changerait pas d’avis, du moins pas dans l’immédiat.  
Sa maman lui a dit de ne jouer pour aucune sélection
Face à la grosse pression subie par la petite famille de Fekir qui réside en France, suite à ce dilemme qui entourait le choix de Nabil, on a appris que la maman du joueur avait recommandé à son fils de se consacrer uniquement à son club et de refuser de jouer pour la France, mais aussi l’Algérie, afin de ne pas faire de mécontents. Par là, la maman voulait protéger son gamin et lui éviter davantage de problèmes.

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Son grand-père : «Sa décision nous a choqués»
Interrogé sur la décision de son petit-fils d’opter pour l’équipe de France, le grand-père de Nabil dira : «Sincèrement, on est toujours sous le choc. On ne s’attendait pas du tout à ce que Nabil choisisse la France. On avait vraiment espoir de le voir porter un jour les couleurs nationales, mais que voulez-vous que je vous dise. Bien sûr qu’on est énormément déçus, car pour notre famille ça aurait été une grande fierté de voir notre petit fils défendre le maillot de l’Algérie. Pourtant, il m’avait assuré qu’il allait jouer pour les Verts et même son père était confiant. Je ne comprends pas ce qui s’est passé.»
«Il n’a jamais donné son accord à Gourcuff»
Et de poursuivre : «Je peux vous affirmer que Nabil n’a jamais donné son accord de principe à Christian Gourcuff pour venir jouer pour l’Algérie. J’ai parlé à son père, qui m’a assuré que son fils avait dit au sélectionneur national qu’il n’avait pas encore tranché. La fédération algérienne a mis le nom de Nabil parmi les pré-convoqués pour le stage du Qatar sans qu’elle n’obtienne son accord. Ils lui ont mis une pression supplémentaire.»
«Ses parents n’ont pas apprécié son choix»
À la question de savoir quelle a été la réaction des parents suite au choix de Nabil de jouer en faveur des Bleus, il nous dira : «Évidemment, les parents de Nabil n’étaient pas du tout contents de la décision de leur fils. Son père l’a réprimandé car, lui aussi, il voulait le voir avec l’Algérie. Sa maman était fâchée elle aussi et lui a dit que s’il ne voulait pas jouer pour l’Algérie, alors il vaudrait mieux ne jouer pour aucune autre sélection.»
«Les responsables de notre football n’ont pas fait convenablement leur travail»
«Je le redis une nouvelle fois, les responsables de notre football n’ont pas fait convenablement leur travail. Ils auraient dû prendre ce dossier très au sérieux et faire vite pour convaincre le joueur de venir jouer pour l’Algérie et non pas la France. Ils ont attendu au dernier moment pour cela et face à la pression qu’a subie le joueur de la part des Français, c’était déjà trop tard. Vraiment dommage !»
«Son choix a mis la grande famille dans l’embarras»
Et de conclure : «Je dois dire que la décision de Nabil de choisir la France a mis la grande famille dans une position difficile et dans l’embarras. Partout là où je vais et où on me reconnaît, les gens me demandent des explications. Vraiment, c’est une situation compliquée que nous traversons et c’est pareil pour ses parents, qui ne sont pas bien moralement. Au final, je ne souhaite que le meilleur à mon petit-fils, qui malgré ce choix reste très lié au pays de ses origines.»

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M’hamed Fekir (oncle du joueur) : «On regrette son choix, mais les Algériens doivent le comprendre»
De son côté, l’oncle du joueur, M’hamed Fekir en l’occurrence, a déclaré : «À vrai dire, nous aurions aimé vous recevoir dans d’autres circonstances, mais que voulez-vous, c’est la décision du joueur et nous devons malgré tout l’accepter, même si, évidemment, on la regrette fortement, car on aurait aimé le voir sous le maillot de l’Algérie. Je pense que la FAF n’a pas été rapide dans ce dossier et cela a profité à la fédération française pour le prendre. Je sais que Nabil a subi beaucoup de pression et que ce n’était pas facile pour lui de prendre cette décision. Je peux comprendre la colère des Algériens, mais je pense qu’ils doivent aussi le comprendre. Il a fait un choix de carrière, voilà tout.»

 

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