Hervé Renard et Gerets, des exemples pris au sérieux par la FAF

Cela fait déjà plus d’une dizaine jours que l’affaire a éclaté. La venue de Christian Gourcuff à Alger où il a visité le centre technique de Sidi-Moussa, a fait polémique. Certains avancent que Gourcuff constitue une option pour l’équipe, en succédant à Vahid Halilhodzic qui quittera la sélection à l’issue de la Coupe du monde, d’autres pensent le contraire, soutenant que l’entraîneur du FC Lorient est une option pour l’Equipe nationale olympique qui prépare les éliminatoires des Jeux olympiques de Rio De Janeiro. Des sources très proches de Mohamed Raouraoua, président de la Fédération algérienne de football affirment que l’option de Christian Gourcuff est pour l’équipe A, tout en chapotant l’équipe des U-23. Les mêmes sources nous ont aussi indiqué que Mohamed Raouraoua a mis des règles bien précises sur lesquelles il va se baser pour choisir l’identité du futur sélectionneur, celui qui va succéder à Vahid Halilhodzic.

Un salaire moins élevé que celui de Halilhodzic…
Christian Gourcuff n’aura pas de salaire élevé comme Vahid Halilhodzic. L’actuel coach lorientais touche en effet un salaire qui tourne aux alentours de 37 000 euros par mois. Un montant certes conséquent, mais loin de ce que touche Vahid Halilhodzic à la Fédération. Le sélectionneur national dépasserait les 70 000 euros par mois. Cela dit, Halilhodzic touche presque le double que Christian Gourcuff. Mohamed Raouraoua, en bon gestionnaire, veut réduire la masse salariale du sélectionneur. Economiquement, Raouraoua veut ainsi mettre son expérience en matière de gestion pour essayer de limiter les dépenses, même si à la Fédération l’argent coule à flot. L’excellente politique de marketing de l’instance fédérale lui a permis de bénéficier de rentrées d’argent conséquentes. Le choix de Gourcuff a ainsi une relation avec le volet financier. Halilhodzic, qui touche presque le double, n’a pas donné ce qu’on attendait de lui durant la CAN 2013 en Afrique du Sud où la sélection nationale s’est fait éliminer au premier tour du tournoi, alors que la FAF avait l’ambition d’atteindre au moins le deuxième tour. En essayant de bien gérer les dépenses, Mohamed Raouraoua veut en profiter pour que la FAF investisse dans certains domaines qui peuvent aider le football algérien à revenir au sommet. D’ailleurs, le Centre technique national de Sidi-Moussa a coûté une fortune à la Fédération pour que les différentes sélections aient leur quartier général.

Un entraîneur qui travaille sur le long terme
Outre le volet financier, il y a aussi le volet technique qui est plus important. En effet, avec la jeune génération que possède la sélection actuellement avec les Mandi, Ghoulam, Belkalem, Slimani, Soudani, Feghouli, Brahimi, Taïder, Bentaleb et Belfodil, Mohamed Raouraoua a fait lui- même le constat. Il faudra engager un technicien qui garantisse un travail à long terme de cinq ou six ans, afin que cette génération puisse aspirer décrocher la Coupe d’Afrique des nations, devenue plus que jamais, un objectif primordial pour Raouraoua. Christian Gourcuff en a le profil. Il fait partie des entraîneurs dont le profil est recherché par le président de la FAF. Christian Gourcuff a fait deux passages à la tête du FC Lorient. Le premier a duré dix ans tandis que le second qui, prendra fin le 17 mai, aura duré onze ans. Deux passages en club avec 22 ans de service, ce n’est pas rien. Selon nos sources, Raouraoua a pris très au sérieux ce point pour pouvoir travailler à long terme.

La CAN 2017 et la Coupe du monde 2018, des objectifs qui se préparent dès maintenant
Même si la CAN 2015 demeure un objectif pour la Fédération, il faut savoir que Mohamed Raouraoua voit plus loin. La prochaine édition de la CAN prévue au Maroc en janvier prochain va être un premier test pour cette nouvelle génération de joueurs qui a rejoint la sélection récemment. L’objectif de la Fédération est de préparer cette jeune équipe mentalement, techniquement et même en matière d’expérience pour l’édition de 2017 prévue en Libye et qui pourrait être délocalisée en Algérie pour des raisons sécuritaires. Raouraoua vise ainsi le trophée africain en 2017 sans oublier une troisième qualification en Coupe du monde pour l’édition de 2018 prévue en Russie. Pour réaliser un tel objectif, il faudra impérativement garantir la stabilité au sein de la sélection. Un seul peut garantir cette stabilité recherchée par Raouraoua, Christian Gourcuff.

Hervé Renard et Gerets, des exemples pris au sérieux par la FAF
Du côté de la Fédération, on essaye toujours de suivre les meilleurs exemples pour arriver à des résultats. La Zambie par exemple, avait engagé Hervé Renad dont le CV n’avait rien d’impressionnant. Finalement, il a réussi à atteindre la finale de la CAN 2012 face à la grande équipe de la Côte d’Ivoire et même d’en remporter le trophée. Une consécration historique pour les Chipolopolos. Pour leur part, les voisins marocains avaient décidé de frapper un grand coup en engageant l’ex-entraîneur de l’Olympique de Marseille, le Belge, Eric Gerets, pour un salaire exhorbitant. Finalement, les résultats ont été très décevants. Hormis une qualification à la CAN 2012 dans un groupe difficile avec les Verts, la RCA et la Tanzanie, les Lions de l’Atlas se sont fait éliminer au Gabon au premier tour. Gerets a été limogé après une défaite humiliante à Maputo face au Mozambique (2-0). Le Maroc était à deux doigts de ne pas se qualifier à la CAN 2013, mais Rachid Taoussi, successeur de Gerets, a réussi à qualifier les Lions suite à la victoire (3-0). Donc, des exemples sont là pour démontrer que les grands noms peuvent ne pas être une bonne affaire.
 

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