Interview

Meghni : «C’est logique, on ne supplie pas un joueur de choisir l’Algérie»

«Ces critères sont la base pour intégrer une sélection, pas la peine d’en faire un communiqué»

Auteur : Saïd Fellak mardi 05 décembre 2017 09:35

L’une des décisions prises lors du BF réuni mercredi dernier et qui concerne l’arrivée dans le futur des joueurs binationaux en sélection a suscité pas mal d’interrogations en Algérie, mais pas que. Certains internationaux n’ont pas compris cette démarche de la FAF et demeurent inquiets quant à l’avenir des Verts. Contacté par nos soins, l’ancien international, Mourad Meghni, a accepté de nous donner son avis sur cette question. Pour lui, ces deux critères de sélection demeurent logiques, sauf que c’est la communication de l’instance fédérale qui pose problème. Entretien :

Lors de la dernière réunion du bureau fédéral, il a été décidé que dorénavant deux critères seront pris en considération pour convoquer un joueur algérien établi à l'étranger dans l'une des sélections nationales : son engagement inconditionnel en faveur de l'Algérie et sa supériorité technique par rapport aux joueurs exerçant dans le championnat local. Quel est votre avis ?

C’est une décision logique. Je suis du même avis. Un joueur qui vient en sélection doit avoir envie de défendre les couleurs du pays. Il n’est même pas besoin de faire un communiqué. Pour le second critère, c’est pareil. Le joueur doit être bon. En sélection, on ne prend que les meilleurs. Après, dit comme ça, ce communiqué ne veut rien dire, car c’est la base. Il est clair qu’on ne va pas supplier les joueurs de venir jouer en sélection.

Beaucoup estiment que c’est faire une différence entre les joueurs locaux et binationaux alors qu’à la base, ils sont tous algériens…

On est tous des enfants de l’Algérie, qu’on soit nés au pays ou ailleurs. Même si j’ai grandi en France, je reste Algérien. Mon père est né en Algérie, il est algérien à 200%. Il n’y a pas de différence. On a le cœur algérien. Quand on attaque notre pays en France, on est les premiers à le défendre. On ne s’en fout pas. Je le redis, il ne fallait même pas communiquer sur ça. J’estime que c’est une erreur de communication. En plus, quelqu’un qui choisit l’Algérie, c’est qu’il a envie de jouer pour l’Algérie. Il ne le fait pas pour faire plaisir à X ou Y.

Certains estiment que des joueurs ont choisi par exemple l’Algérie à un certain moment uniquement pour participer à une Coupe du Monde…

Chacun a ses raisons, mais on a tous cette envie de porter le maillot de l’Algérie. Peut-être pour certains, la possibilité de prendre part à un Mondial a pesé dans leur choix, mais moi, personnellement, ce n’est pas le cas. C’est aussi le cas pour beaucoup de joueurs que je connais personnellement. Après, une Coupe du monde, c’est une fois tous les quatre ans. Tu peux jouer au maximum trois Coupe du Monde dans une carrière. Donc, à mon avis, un joueur qui choisit l’Algérie, il le fait surtout avec le cœur.

Cette décision prise par les membres du bureau fédéral va-t-elle selon vous éloigner davantage les binationaux de la sélection algérienne ?

Non, pas du tout. A la base, on choisit l’Algérie pour l’amour qu’on lui porte, pas pour autre chose. Un joueur qui aime l’Algérie viendra tout naturellement. Il affichera son attachement et son désir de défendre les couleurs du pays. On ne peut pas le supplier. Ça ne servira à rien. Une sélection doit compter uniquement sur des joueurs qui sont prêts à la défendre avec force.

L’Algérie courtise la jeune pépite franco-algérienne de l’Olympique Lyonnais, Houssem Aouar. Toutefois, ce dernier a dit vouloir prendre son temps avant de trancher la question de sa future sélection nationale. Est-ce que vous le comprenez ?

Oui, je le comprends. Il est encore très jeune (19 ans, ndlr). Il débute à peine sa carrière au plus haut niveau. Ça reste un choix important quand même. Quand on choisit une sélection, c’est pour toute une carrière. Qu’il hésite donc, c’est compréhensif. Il a la possibilité de jouer pour deux nations. Une en Afrique et l’autre en Europe, et ce n’est pas du tout pareil.

Comment ça ?

Il ne faut pas se le cacher, la France a un plus grand potentiel que l’Algérie. Jouer une Coupe du Monde ou une autre compétition avec la France, c’est plus la jouer en espérant la gagner. C’est autre chose que jouer pour l’Algérie. Maintenant, tout cela concerne l’aspect sportif, et comme je vous l’ai dit tout à l’heure, on choisit l’Algérie pour le cœur surtout.

Sinon, avez-vous suivi les deux derniers matchs disputés par la sélection devant le Nigeria et la République Centrafricaine ?

Non, je n’ai pas pu les voir.

Comment voyez-vous l’avenir de la sélection sous la houlette de Rabah Madjer comme sélectionneur national ?

Du moment qu’on ne va pas jouer la Coupe du Monde, je pense que cela va lui laisser le temps de travailler sereinement et de préparer l’avenir de cette sélection. J’ai cru comprendre qu’il voulait rajeunir l’équipe et apporter du sang neuf. Je pense qu’il aura moins de pression dans son travail et surtout plus de temps.

Publié dans : meghni

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