Interview

Medouar révèle: «Ce n’est plus la Ligue qui gère le dossier des clubs interdits de recrutement»

«Pourtant, je n’ai fait qu’appliquer les décisions du BF»

Auteur : Saïd Fellak vendredi 18 janvier 2019 14:06

Moins en vue dans les médias ces derniers temps, le président de la Ligue de football professionnel,  Abdelkrim Medouar, a accepté de s’exprimer au Buteur, en marge de la cérémonie du Ballon d’Or du meilleur joueur algérien 2018 et faire avec nous le bilan de ses six mois de présidence. L’ancien patron de l’ASO Chlef regrette les rumeurs et les manœuvres qui, dit-il, visent à le déstabiliser et demande à ce qu’on lui accorde plus de temps, avant de juger son travail à la tête de cette LFP. Medouar nous a aussi révélé que désormais, ce n’est plus la Ligue qui s’occupe des dossiers des clubs interdits de recrutement. Entretien !

Vous êtes un habitué de cette cérémonie de remise du trophée du meilleur joueur algérien de l’année. Comment avez-vous trouvé cette édition ?

C’est toujours pour moi un honneur d’être parmi vous. Je pense que cette édition s’est bien déroulée. L’ambiance était festive et on a vu la présence de plusieurs personnalités du monde sportif, mais aussi politique et artistique. Ce fut une belle occasion pour nous, acteurs du football, de rencontrer certaines personnes du milieu que nous n’avons pas vu depuis longtemps. En somme, je dirai que ça été une très belle soirée.

Bounedjah, lauréat de cette 18e édition, c’est mérité selon vous ?

Oui, j’estime que Baghdad Bounedjah a amplement mérité sa consécration. Il a réalisé une saison époustouflante, ses statistiques parlent pour lui. Je le félicite d’ailleurs et je lui souhaite davantage de succès à l’avenir.

 

Un mot sur la présence de Roberto Carlos en tant qu’invité de marque de l’événement ?

On est désormais habitués de voir Le Buteur et El Heddaf nous réserver de belles surprises. Evidemment, la présence d’une légende comme Roberto Carlos est quelque chose de gratifiant et cela a rehausséela cérémonie. C’est un plaisir d’avoir une telle star parmi nous.

 

Parlons un peu de vous… Voilà maintenant un peu plus de six mois que vous avez été élu à la tête de la LFP. Beaucoup de choses se sont produites durant votre règne. Sincèrement, vous attendiez-vous à autant de difficultés ?

Franchement, non. Je ne pensais pas du tout avoir à rencontrer autant de difficultés et de problèmes. Ce que j’ai vu en six mois, je ne l’ai pas vu avant dans cette LFP. On parle de tout ce qui se passe à l’intérieur de cette Ligue. En six mois, cette LFP est devenue aux yeux des gens très importante. Beaucoup de rumeurs circulent depuis ma prise de fonction. En 22 ans en tant que président d’un club, je n’ai jamais vu la Ligue attaquée comme ça de toutes parts. Parfois, on parle de la convention avec la FAF, ensuite, on me sort l’histoire du secrétaire général et même les employés de la Ligue n’ont pas été épargnés. On veut à tout prix semer la zizanie.

 

Comment expliquez-vous cela ?

Je dis tout simplement que c’est une campagne de dénigrement qui vise à me déstabiliser. Elle vient des coulisses et même de certains pseudo- journalistes et pseudo-spécialistes du football. Ils veulent à tout prix donner une mauvaise image de la LFP et de ma personne. Je vous signale que la Ligue, jusqu’à l’heure actuelle, n’a même pas encore entamé son véritable travail. Personnellement, je n’ai pas encore pris le soin de faire le travail que je dois accomplir. Je suis en train de colmater les brèches, de faire face aux problèmes de la CRL et des clubs qui n’entrent pas véritablement dans la gestion d’une Ligue professionnelle de football en principe. Et avec les rumeurs dont je suis victime, cela n’aide pas non plus.

 

Contrairement à la période où vous étiez à l’ASO Chlef, on ne vous voit pas trop vous exprimer dans les médias. Pourquoi autant de discrétion alors que la polémique frappent souvent votre structure ?

Avant, je défendais un club, mais actuellement, je suis responsable de la gestion d’une Ligue qui comprend 32 clubs professionnels. C’est pour cela que maintenant, je préfère parler quand il le faut vraiment et j’essaye surtout de peser mes mots. Je ne parle plus en tant que responsable clubard, cherchant continuellement l’intérêt de mon club. Maintenant, mes responsabilités ont changé. L’intérêt du pays passe avant tout. Les gens n’ont sans doute pas compris ce changement.

 

Certains ont dit que vous n’étiez plus en position de force et que vous avez peut-être peur d’affronter certaines réalités ?

Peur de qui ? Je connais tout le monde et lorsqu’une personne parle, je sais ce qu’elle recherche exactement et c’est quoi son but. Ecoutez-moi bien, la peur ne fait pas partie de mon dictionnaire.

 

Une manière pour vous surtout d’éviter d’entrer en conflit avec les présidents, non ?

Il est évident que je ne suis pas venu à la Ligue pour me bagarrer avec les présidents de club. Je suis là surtout pour défendre les intérêts des clubs et aider à la progression de notre football. Après, je ne suis pas à la tête de la Fédération. On n’a pas une marge de manoeuvre suffisante pour révolutionner le football, mais on essaye d’être une force de proposition pour la FAF en donnant notre avis en toute franchise. Je suis là pour apporter mon expérience.

 

A un moment, on a évoqué votre démission. Sincèrement, aviez-vous réellement songé à rendre le tablier ?

Je ne suis pas le genre qui déserte. Je suis venu, j’assume mes responsabilités et je continuerai ma mission jusqu’au bout. Je veux apporter ma touche, mais il me faut du temps. Je ne suis là que depuis six mois. J’ai rencontré beaucoup de difficultés. Des choses qui ne me concernent pas, je me retrouve à les gérer malgré moi. Les gens doivent connaître les prérogatives de la Ligue. Moi, je suis une personne qui aime être positif dans la vie, malgré tous les problèmes. Je n’ai pas peur d’affronter les gens. Malheureusement, certaines personnes malintentionnées citent souvent la LFP mais elles ne connaissent pas la réalité des choses.

 

Au début du mercato hivernal, vous avez déclaré qu’il y avait plus de 10 clubs qui sont interdits de recrutement, mais sans donner par la suite plus de précisions sur leur identité. Pourquoi ?

Déjà, vous devez savoir que les choses ont changé depuis. En début de saison, c’était la Ligue qui gérait ce dossier, désormais, pour ce mercato hivernal, c’est la Fédération, à travers la CRL, qui le gère. Donc, ça ne me concerne plus.

 

Pourquoi ce changement ?

Posez la question au président de la FAF. Ce qui est sûr, c’est que si c’était moi qui m’en occupais, celui qui n’est pas en règle n’aura pas ses licences , comme je l’ai fait l’été dernier.

 

Vous étiez justement l’un des rares à avoir eu le courage d’appliquer à la lettre les règlements, d’ailleurs des clubs en ont payé les frais, à l’image du CRB, de l’USMH et du RCK. Comment expliquez-vous cette décision de vous enlever la gouvernance de ce dossier épineux ?

Pour tout vous dire, on m’a enlevé un énorme fardeau. Et je tiens à rappeler que je n’ai fait qu’appliquer les décisions du Bureau fédéral. Je suis devenu malheureusement l’homme le plus détesté. Je le répète, je n’ai de problème avec aucun club.

 

Vous n’avez pas perçu cela comme un manque de respect à votre personne ?

Je le redis, on m’a fait éviter d’autres problèmes. Je ne suis pas venu pour me bagarrer avec les gens. Je suis venu pour gérer le football et appliquer les règlements. Je suis là pour apporter mon expérience aussi. Mais maintenant, c’est la CRL qui s’occupe de ce dossier. J’espère juste qu’il n’y aura pas de deux poids deux mesures dans le traitement des dossiers et que les règlements seront appliqués sur tout le monde, comme je l’ai fait l’été dernier.  Derniere question.

Des informations ont été rapportées comme quoi vous avez eu une altercation violente hier soir (Ndlr, dimanche dernier) avec le directeur général sportif du Mouloudia d’Alger,  Kamel Kaci-Saïd. Quelle est votre réponse ?

Evidemment, ce ne sont que des rumeurs et franchement, nous n’avons pas besoin de ça. Je le redis, je suis là pour aider les clubs, pas pour me bagarrer avec leurs responsables. Kaci-Saïd est un ami, on se connaît depuis plusieurs années. On était ensemble avec Hammar et il n’y a rien eu de tel. Se bagarrer, cela ne nous ressemble pas.

Publié dans : Medouar

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