ESS : Le match ne s’est pas joué sur un détail : C’est le talent qui a fait la différence

C’est un match héroïque qu’ont livré, avant-hier, les Sétifiens face au Wydad de Casablanca, pour le compte du match aller des quarts de finale de la Ligue des champions africaine, car il n’était guère évident de battre le champion en titre dans les conditions qui ont précédé la rencontre et qui ont caractérisé les débats. Nous le rappelons, l’Entente a préparé ce rendez-vous avec 15 joueurs seulement, dont deux gardiens de but. Ça veut dire que Taoussi n’avait que 13 joueurs de champ pour préparer un rendez-vous aussi important que celui des quarts de finale de la plus prestigieuses des compétitions africaines. Ses choix étaient très limités et sa marge de manœuvre était très réduite, contrairement à son adversaire qui a fait le voyage avec l’ensemble de son effectif et son armada d’internationaux. Mais encore une fois, le cœur y était, l’envie et la détermination également. Mais il n’y avait pas que ça, il y avait le talent aussi. Dire que l’Entente n’a gagné que grâce à sa volonté serait trop injuste envers ses joueurs aux qualités techniques et physiques indéniables. Il n’y a qu’à voir la manière avec laquelle l’ESS avait ouvert le score pour s’en rendre compte. Un très joli mouvement collectif à une touche de balle à partir du milieu du terrain, en passant par le côté gauche, avec un décalage de Djahnit par Ferhani d’un splendide extérieur du pied, puis une passe en retrait de Djahnit au point de penalty où Daoudi, à l’affût, devance les défenseurs adverses pour pousser le cuir au fond des filets. Taoussi avait déclaré lors de la conférence de presse d’avant-match que cela va se jouer sur de petits détails et c’est l’unique fois où il avait tort. Ça, ce n’est pas un petit détail, c’est un chef-d’œuvre qui devrait être enseigné dans les écoles de football et c’est ce qui avait fait la différence avant-hier soir.
Faut-il faire la fine bouche ?
L’Entente était en effet, présente sur tous les plans. Elle avait bien débuté son match et a pris son contrôle dès le coup d’envoi, ne laissant aucune opportunité à son adversaire de souffler ou de se ressaisir. Les camarades de l’excellent Redouani ont dominé la première mi-temps en long et en large, ouvrant logiquement le score, et la facture aurait pu être plus salée à la pause. Ils ont eu leurs temps forts, mais ils n’en ont pas profité suffisamment, car cette équipe du Wydad, méconnaissable en première mi-temps, va se ressaisir à la reprise de jeu et va compliquer les choses pour les Sétifiens qui ont tout de même pu gérer la situation et préserver leur avantage, aussi minime soit-il. Certains diront que l’écart d’un but n’est pas sécurisant en prévision du match retour, surtout dans l’antre du Wydad où rares sont les équipes qui résistent aux Casablancais. Certes, mais une victoire est une victoire, et à ce niveau, il est rare d’assister à des scores plus importants. Et puis, faut-il rappeler que l’Entente avait en face le champion en titre, celui qui est resté invaincu depuis sept rencontres et durant toute la phase des poules ? Franchement, il ne faut pas faire la fine bouche.
1 à 0, un véritable casse-tête pour les Wydadis
Toujours en parlant de ce score d’un but à zéro, il faut savoir que c’est le score piège par excellence pour celui qui va recevoir au match retour. Car, dans ce cas, il est difficile de mettre en place une stratégie de jeu pour combler ce retard. Il va falloir attaquer pour le rattraper, mais en même temps, on doit faire très attention derrière pour ne pas encaisser. Comment faire alors pour attaquer sans se découvrir derrière ? C’est la question à laquelle le staff technique du WAC devra répondre, sachant que l’Entente a les armes qu’il faut pour profiter de la moindre erreur des Marocains. Ces derniers auraient sans doute préféré perdre par 2 à 1 et non pas par 1 à 0. Leur tâche aurait été plus facile dans ce cas, car un seul but leur suffirait pour passer, mais là, ils vont devoir en marquer deux… et sans en encaisser et c’est là où réside la complexité de ce score d’un but à zéro qui va donner du fil à retordre aux Wydadis.
 

Djahnit «La pression du stade Mohamed-V ? Nous avons vu pire»

Quel commentaire faites-vous sur la victoire réalisée face au WAC ?
C’est une victoire importante pour nous et nous la méritons amplement par rapport à la physionomie de la rencontre. Nous l’avons bien préparée et nous étions très concentrés sur le terrain, c’est ce qui nous a permis de bien la gérer et on aurait même pu marquer d’autres buts si on avait mieux profité des autres occasions. Il nous reste le match retour qu’on va jouer à Casa et je crois qu’il sera plus difficile que ce premier match. Nous devons bien le préparer et on doit rester concentré pour pouvoir revenir avec un bon résultat qui nous garantira une place en demi-finale.
Le match retour se jouera dans des conditions particulières par rapport à l’ambiance du stade Mohamed V. Pensez-vous que ce score d’un but à zéro puisse être suffisant pour vous ?
Je ne vous cache pas que nous avons tout fait pour marquer d’autres buts afin d’aborder le match retour dans les meilleures conditions, mais cela n’a pas été possible. On va donc se contenter de ce petit but qui peut valoir son pesant d’or. Car le plus important pour nous c’est d’avoir gagné sans encaisser de buts et c’est un avantage qu’on va essayer de bien gérer. En ce qui concerne la pression du stade Mohamed V, on ne la craint pas, nous avons l’habitude de jouer dans des conditions plus difficiles et nous avons vu pire. Et ce n’est pas la première fois qu’on va jouer là-bas. Et je pense que nous avons des joueurs bien armés techniquement et psychologiquement pour y faire face.
Et comment évaluez-vous vos chances de qualification ?
Nos chances sont intactes, elles ont même augmenté après notre victoire au match aller. Jusqu’à preuve du contraire, nous menons au score, mais nous savons qu’il reste encore 90 minutes qu’il va falloir bien gérer.
Avez-vous été remplacé pour cause de blessure durant le match ?
J’avais souffert de douleurs au dos qui m’empêchaient de fournir plus d’efforts. C’est pour cela que l’entraîneur a décidé de me faire sortir, il fallait faire rentrer un joueur plus frais physiquement. Mais je n’ai rien de grave, je vais pouvoir me soigner et faire le nécessaire pour que je sois prêt à 100% au match retour que je ne veux pas rater pour rien au monde.
Un dernier mot ?
Je profite de cette occasion pour remercier, au nom de tous les joueurs, notre merveilleux public qui est venu en force pour nous soutenir et nous leur promettons que nous allons tout faire pour revenir de Casa avec le ticket de la qualification.
 

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