Bougherra: «On n’est pas loin de vivre les moments vécus à Oum Dourman»

l’ancien capitaine d’équipe des Verts, Madjid Bougherra, désigné entraineur d’Al Fujaïrah aux Emirats, était fier de la performance de la sélection nationale et très content pour son ami Djamel Belmadi qu’il a connu en début de carrière comme entraineur. Madjid met en avant l’excellent état d’esprit qui règne en sélection et avance qu’avec des prestations comme cela, les Verts devraient être sacrés champions d’Afrique. Entretien !  

Madjid, une qualification en demi-finale de l'Algérie dans cette CAN 2019, qu’on présente relevée, une réaction ?
C’est un exploit magnifique et qu’on a attendu depuis maintenant plus de 9 ans étant donné qu’on n’a jamais atteint un tour aussi avancé depuis 2010. Je suis content pour les joueurs, le staff technique et surtout très content pour notre peuple. C’est aussi quelque chose de magnifique pour le pays, surtout dans cette période-là car on a bien procuré du bonheur aux Algériens. Ça permet aussi à nos supporteurs de passer des vacances dans la fête. Je suis vraiment très fier de cette équipe et ce qu’ils font avec cette qualification amplement méritée.
On a eu quelques moments de doute, mais la séance des tirs au but nous a souri…
A ce niveau de la compétition c’est normal qu’il y ait des moments de doute et de flottements, mais là il faut parler de cette belle réaction de l’équipe avec une qualification contre une belle équipe de Côte d’Ivoire. Donc, pendant le match, les deux équipes ont eu leurs moments faibles et leurs moments forts. Le plus important est que les joueurs sont restés concentrés et disciplinés tactiquement, c’est ce qui a fait qu’on s’est qualifiés aux tirs au but.
Comment expliquez-vous cette rage de vouloir tuer le match avec l'entrée en jeu de trois attaquants alors qu’on avait l’impression d’être en souffrance en fin de seconde mi-temps ?
Cela montre l’ambition du coach Belmadi depuis le départ de cette compétition. Djamel est quelqu’un d’ambitieux, qui joue chaque match pour la gagne, c’est quelqu’un qui n’a pas peur d’aborder les matchs de cette intensité. Il dégage cette sérénité et cette confiance qui permet à ses joueurs d’entamer les rencontres avec un seul objectif, tout casser pour gagner. En faisant entrer Ounas et Slimani, il a montré ses vraies ambitions dans cette CAN, un autre aurait pu se satisfaire et opter pour des changements défensifs par précaution. Ça prouve aussi qu’on possède un coach qui est là pour un seul objectif : la gagner, c’est un grand compétiteur. Ce qui est beau aussi est que l’Algérie bouscule les meilleures nations africaines à l’image du Sénégal, la Guinée et la Côte d’Ivoire.
Et si on revenait au match, comment vous l'avez trouvé ?
J’ai raté la première mi-temps car j’avais une séance d’entraînement avec mon club, après j’ai pu regarder la seconde période. Eh bien, je peux dire que c’était vraiment un match de Coupe d’Afrique avec une affiche très alléchante. Les deux équipes étaient bien en place tactiquement, on a vu aussi que chaque équipe a eu du mal à déstabiliser l’autre malgré les bonnes occasions créées. Il y a beaucoup d’engagement et d’efforts de la part des 22 acteurs. Je pense que c’est l’un des meilleurs matchs de la CAN 2019. De toute façon Algérie – Côte d’Ivoire a été toujours un grand match, comme en 2010 et 2015
Face au Nigeria, ça s'annonce comment ?
Ce sera encore une dure bataille tactique et physique. Vous savez, cette équipe du Nigeria est pratiquement du même style que la Côte d’Ivoire. C’est un récent mondialiste composé de jeunes et de joueurs d’expérience. Je pense qu’on va retrouver le même style de match avec la même intensité aussi. Je reste confiant dans le sens où l’Equipe nationale fait montre d’un superbe état d’esprit. Alors garder ce même état d’esprit sera la clé du match. Les joueurs ont compris qu’en étant solidaires, qu’en défendant tous ensemble, on peut aller très loin.
Le Nigeria dispose d’un jour de plus de récupération, cela est-t-il important dans un tournoi comme cela ?
C’est clair qu’on a joué les prolongations, et puis le Nigeria dispose d’un jour de plus de récupération donc il va falloir faire attention à cela mais ça fait partie de la CAN, il faut être solides mentalement. En tout cas, moi je suis très confiant pour ce match de demi-finale, Inch’Allah Kheir !
Comment avez-vous trouvé le duo Mandi-Benlamri ?
J’ai trouvé cette paire excellente. Mandi et Benlamri n’ont pas trop eu le temps de jouer ensemble mais ce qu’il montre comme régularité et solidité depuis l’entame de la CAN me pousse à dire qu’ils ont été impériaux. En plus de leur complémentarité, ils dégagent une grande confiance derrière. Vous savez, une paire centrale ça demande beaucoup de temps pour travailler les automatismes et les réflexes, mais là comme vous l’avez constaté, ils ont été vraiment concentrés et très forts dans les duels. La preuve, on n’a encaissé qu’un seul but jusque-là. Je suis très heureux pour eux et Inch’Allah ils vont continuer sur cette lancée.
Merci Madjid un mot à passer au staff et aux joueurs peut-être surtout aux deux rescapés Rais Mbolhi et Rafik Halliche ?
Rafik et Rais, je les ai côtoyés depuis 2010 et je connais leur importance dans un groupe, aux joueurs j’ai envie de leur dire : profitez les gars de ces moments-là car en football ça va très vite on est de tout cœur avec eux. Je leur souhaite d’aller au bout. Après, quoi qu’il en soit, ils auront réussi leur CAN. Il y a quelques mois notre sélection était dans une très mauvaise passe, et là on a retrouvé l’esprit de groupe qui nous caractérise.  Tout le monde est fier d’eux, aujourd’hui ils ont la chance de pouvoir vivre le même moment inoubliable d’Oum Dourman, donc que nos supporteurs continuent à les encourager et s’ils arrivent à ramener la Coupe d’Afrique, ils les recevront de la même manière, Inch’Allah.

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