Bougherra : «Face à l’Allemagne, on jouera sans pression mais on donnera tout»

Présent à la zone mixte, Madjid Bougherra, en bon capitaine, est revenu sur le match nul obtenu contre la Russie. Dans cet entretien, il évoque aussi le prochain match historique contre l’Allemagne prévu ce soir au stade Beria Rio de Porto Alegre.
Parlez-nous d’abord de cette folle nuit vécue jeudi, après le match nul face à la Russie ?
C’était vraiment fou comme vous le dites (rires). On a vraiment vécu une soirée inoubliable. Cela est devenu possible grâce aux efforts de tous les joueurs qui se sont donnés à fond pendant toute la rencontre. C’est magnifique pour nous, pour le peuple algérien. Cette qualification nous permet d’entrer dans l’histoire par la grande porte. Vous ne pouvez imaginer notre sentiment en ce moment, c’est vraiment une grosse fierté.
On voudrait savoir dans quel état physique vous trouvez-vous ?
On était  fatigués suite à cette folle soirée qu’on a vécue jeudi. On a dansé et chanté pendant toute la nuit du match. On était tous dans une ambiance de fête, c’est indescriptible. C’est des moments fantastiques qu’on n’oubliera jamais. On parle là d’une qualification au deuxième tour jamais réalisée dans l’histoire du football algérien. Ce n’est jamais arrivé, donc ça mérite d’être fêté.
Comment avez-vous vécu cela personnellement, sachant que vous n’avez pas joué cette rencontre ?
Sincèrement, je ne ressentais plus mes jambes en fin de match. Ma voix s’est éteinte. Je ne pouvais plus parler. J’ai vécu cela avec les nerfs, je réagissais à chacune des actions du match. Et après le coup de sifflet final, croyez-moi que j’avais du mal à tenir debout. C’était une joie immense surtout lorsque j’ai vu les supporters algériens dans l’hystérie totale. Wallah, croyez moi que j’avais du mal à croire ce qui m’arrivait.
Le fait d’être sur le banc vous a rendu plus stressé, avez-vous ressenti une pression supplémentaire ?
C’est clair, je ressentais une énorme pression. Vous savez, c’était  difficile pour moi de vivre le match à partir du banc de touche contre la Russie. Croyez-moi, je n’avais qu’une seule envie, rentrer sur le terrain pour donner un coup de main à mes camarades et partager avec eux la responsabilité de ce match. Non, franchement les choses n’ont pas été faciles pour moi (rires).
Vous étiez dans le rôle d’entraîneur alors ?
(Rires), je n’étais pas le seul, on s’est tous levés pour terminer la rencontre debout à partir du banc. Mais c’est normal, ils s’agit d’un match historique, aucun de nous ne pouvait s’asseoir. C’était fou de vivre de tels moments.
Qu’est-ce vous disiez à vos camarades ?
Je leur demandais surtout de tenir le coup, il ne restait pas beaucoup pour rentrer dans l’histoire. C’était impossible de se louper. Et Hamdoulillah, on a résisté et on est allés jusqu’au bout. C’est difficile de vous le décrire, parce que c’était tout simplement magique.
Vous allez affronter l’Allemagne, il faut redescendre un peu sur terre, comment allez-vous préparer ce duel ?
Vous savez, après notre qualification au deuxième tour, ce qui arrive après n’est que du bonus pour nous. Je veux dire qu’on ne ressentira plus aucune pression. L’objectif est atteint, à nous de prendre du plaisir à jouer ce match en se débarrassant du stress et tout ce qui s’en suit.
On ne joue pas la Mannschaft tous les ans, c’est l’un des favoris de cette compétition, comment allez-vous l’aborder ?
On sait qu’on va affronter une très grande nation du football avec de  très grands joueurs. C’est une équipe composée de stars et de footballeurs de renommée mondiale, mais on ne va pas se contenter de les voir jouer. On jouera avec nos atouts, c'est-à-dire comme on sait le faire. On se battra comme d’habitude et on va tout donner du début jusqu’à la fin de la rencontre. C’est vrai que comme vous le dites, c’est les favoris, mais cela ne diminuera en rien de notre envie de gagner aussi. Sur un match de football, tout reste possible. On reste réalistes mais on est ambitieux. On sait aussi qu’on peut compter sur notre public et on fera tout pour l’honorer comme on l’a fait en lui offrant une qualification au deuxième tour.
Du coup, le peuple algérien est fier de vous, il a fêté cette qualif’ comme il se doit et rêve d’un autre exploit…
On connaît notre public. Il est magnifique, et nous a tout le temps soutenus. Cela ne surprend personne. Sur ce troisième match contre la Russie, nos fans ont été décisifs. Ils nous ont poussés dans les moments difficiles, comme ils l’ont toujours fait d’ailleurs. Lorsqu’on était menés, ils n’ont pas cessé de chanter pour nous encourager. Je tiens à les remercier au nom de tous mes camarades.
Imaginez-vous un peu la joie du public en cas de qualif ?
On vit un rêve, je sais que les fans de l’EN ont fêté notre qualification partout en Algérie et même en France. Après, le plus important, c’est de leur procurer de la joie et les rendre surtout fiers de leur drapeau et de leurs joueurs.
 

Articles Connexes :

• Premier but de Bougherra en Ligue des Champions
• Bougherra : «Halilhodzic ne nous a rien dit au sujet de son avenir»
• Déclaration de Bougherra avant le départ de l'EN en Suisse
• Halilhodzic veut mettre fin au signe indien