Feghouli : «Quand on met le maillot de l’Algérie, on n’a peur de personne»

Le crâne bandé et jouant chaque duel comme un mort, c’est la meilleure image qui reflète Sofiane Feghouli, l’homme plus que le joueur. Un homme généreux, altruiste et aimant à mourir pour son pays l’Algérie. C’est ce Sofiane Feghouli qu’on a rencontré dans la zone mixte et qui, à la fin des questions, est tombé dans nos bras pour nous serrer chaleureusement. Hier, c’était la victoire des joueurs, mais aussi des supporters, des journalistes, de l’entraîneur. De tout le peuple algérien.

Vos premières impressions après cette qualification historique Sofiane ?
Aujourd’hui, je suis un homme heureux. Heureux d’avoir participé à ces moments historiques. Ce fut un match âpre, intense et très dur nerveusement. Nous avons été solidaires du début jusqu’à la fin avec au bout cette qualification historique. Je ne manque pas de féliciter les Russes, des adversaires redoutables, qui nous ont créé beaucoup de difficultés.
L’Allemagne aux huitièmes de finale, ça vous dit quoi ?
Il faut d’abord savourer cette belle qualification, récupérer des forces pour nous préparer à ce match. Un match qu’on jouera pour gagner naturellement car désormais on n’a plus rien à perdre dans cette Coupe du monde. On sait que le favori, c’est l’Allemagne, mais nous quand on met le maillot de l’équipe d’Algérie, nous n’avons peur de personne.
On ne peut pas s’empêcher d’insister un peu sur l’importance historique de ce match historique avec tout ce qui s’est passé en 82…
On jouera avec une grande envie de les battre, c’est tout.
Jusqu’où peut aller cette équipe d’Algérie ?
Seul Dieu le sait, mais on va essayer d’aller le plus loin possible dans cette Coupe du monde et écrire une nouvelle page du football algérien et faire plaisir au peuple algérien.
Justement, que pouvez-vous nous dire des supporters algériens aujourd’hui ?
Nous avons les meilleurs supporters du monde, ça c’est clair. Ils nous soutiennent toujours à fond de la première à la dernière minute. Mes premiers remerciements vont vers eux.
Quelle a été ta première pensée au coup de sifflet final ?
Ma première réaction a été de remercier Dieu. Merci à Allah de me permettre de prendre tout ce plaisir dans le football.
Quelle a été l’ambiance dans le vestiaire ?
Vous avez déjà vu sur le terrain. Il y avait une grande communion entre tous les joueurs et les responsables. Il n’y a pas de remplaçants, il n’y a pas de titulaires, il y a une famille qui défend un pays. C’est cela notre état d’esprit.
Il y a deux ans, vous nous parliez d’écrire votre première page en sélection. Est-ce que l’exploit d’aujourd’hui est la plus belle page de cette histoire encore courte ?
On a la chance d’avoir un groupe de joueurs jeunes pour leur majorité. Des joueurs talentueux et solidaires Nous sommes très fiers de ce que nous venons de réaliser en faisant un peu oublier de longues années après les prouesses de nos aînés. Je crois aujourd’hui que le peuple algérien peut être fier de nous.
On vous a vu exploser de joie à la fin du match, quels son vos sentiments ?
Je suis très fier de ce que nous avons réalisé, notre objectif était de passer au second tour, maintenant c’est chose faite et cette victoire n’aurait jamais été possible sans tous les Algériens, ils ont toujours été derrière nous, ils nous ont poussés et tout le mérite leur revient.
L’Equipe nationale a encaissé le but au moment où vous vous faisiez soigner sur la main courante et l’action russe est partie sur votre couloir. Ne vous vous êtes pas dit que si vous étiez là les choses se seraient passées autrement ?
Non, c’est comme ça, c’est un fait de jeu, mais on savait que notre équipe a du caractère et qu’on allait renverser la vapeur et qu’on allait marquer. On y a mis de l’intensité face à une très belle équipe de la Russie qu’il faut féliciter quand même.
Il y a eu des passages à vide mais les avez bien gérés par rapport aux matchs précédents, non ?
Je crois qu’on est aujourd’hui un groupe expérimenté, on découvre ce haut niveau et je pense qu’on a beaucoup appris des matchs de ce premier tour, c’est ce qui nous a permis de biens gérer la situation.
Votre prochain adversaire s’appelle l’Allemagne. Comment voyez-vous vos chances ?
Nous allons affronter les favoris de ce Mondial, mais je dis qu’en football tout est possible. Nous allons maintenant nous reposer et surtout récupérer de nos efforts pour bien préparer ce match et pourquoi pas passer aux quarts de finale, tout est possible.
Vous y croyez ?
Ce n’est pas du bonus pour nous. Puisque nous sommes là, il faut y aller alors. Nous jouons pour les couleurs et pour le pays, alors il faut se donner à fond.
Et votre blessure, c’est inquiétant ?
Non, rien de méchant, je crois que je me suis cogné avec un de mes coéquipiers, j’ai saigné deux ou trois fois, c’est vrai que j’ai eu mal à la tête par moments, mais comme je l’ai dit, y a rien d’inquiétant.
 

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