USMA : Froger «Si on continue comme ça, on risque de faire une ‘‘PSG’’»

Le technicien de l’USMA, Thierry Froger, a animé une conférence de presse, hier matin, à Bologhine, où il a abordé le derby face au MCA, et d’autres points qui lui sont restés en travers de la gorge, ces derniers temps.

«Dans ce derby, le classement des deux équipes ne compte pas, mais il faut oublier notre dernière prestation pour le rendre intéressant»
Le coach des Rouge et Noir entame son speech en évoquant le big derby : « C’est vrai, que c’est un match différent du match aller, car nous étions dans une succession de rencontres sur plusieurs fronts, et aujourd’hui on se retrouve avec 15 jours pour préparer ce derby. C’est une affiche exceptionnelle, le classement des deux équipes ne compte pas, mais on doit bien se préparer. Moi, je le vois comme un grand derby, c’est ce qu’on dit dans plusieurs continents, il faut être à la hauteur. On sort d’une prestation médiocre, mais ce match est différent car tout ce qui est fait avant importe peu ». Froger enchaine en tentant de faire la différence entre les deux formations : « Ce sera un match indécis, entre deux équipes qui se ressemblent un peu, où on a besoin de faire oublier notre dernier résultat, surtout pour nous car on doit oublier la manière avec laquelle on avait joué. Ce qui est certain, c’est qu’on doit rendre ce match intéressant, pour cela j’espère que les supporters qui vont venir vont assister à un bon spectacle ».

«On a récupéré Ibara et Benmoussa, mais on n’a pas le droit de se rater deux fois d’affilée»
« Quand vous sortez d’une petite prestation face au PAC, avec quel état d’esprit est le joueur ? Je ne sais pas, en tout cas ils doivent se dire que fauter dans un match à domicile doit se faire une fois, mais pas deux. Sur le terrain, ça se passe bien, ils semblent motivés. On a récupéré Ibara qui avait un souci musculaire, on fait attention à lui, car en ce moment il est fragile, en plus on est en fin de saison. Il y a aussi Benmoussa, qui est revenu et qui s’entraîne à côté de ses camarades, sinon on a fait appel à des jeunes de la réserve pour faire du 10/10. Les conditions de travail sont bonnes, ça se présente bien. »

«On m’a dit que si tu perds ce match, tu es mort…»
Quant à l’enjeu de cette empoignade, Froger donne sa version, mais reste collé à l’idée d’avoir cinq points d’avance : « La particularité, et qu’on est premier avec cinq points d’avance, et on dit que si tu perds ce match tu es mort. D’une certaine manière ça peut être vrai, car le perdant va assumer les conséquences. Sinon, si vous regardez les statistiques, et vous êtes mieux placés que moi, il y a eu plusieurs nuls dans cette affiche par le passé, je ne sais pas pourquoi. Maintenant, si un nul nous arrange, on peut dribbler, mais il y aura des conséquences là aussi, surtout pour le perdant s’il y a perdant, bien sûr ».

«Les soucis défensifs ? On ne peut pas gagner un match quand on ne veut pas défendre, en plus il faut aussi marquer»
Pour ce qui est des problèmes défensifs que connait l’USMA, cette saison en particulier, le technicien de l’USMA tente de donner des éclaircissements : « Je crois que c’est l’état d’esprit défensif, en tout cas lors du dernier match, après les deux buts on a compris, c’était criant, on ne peut pas gagner un match quand on ne veut pas défendre, après c’est facile on peut dire que c’est le gardien ou les défenseurs, mais là c’est un groupe, on a eu ce qu’on méritait et c’est tout. Dans l’ensemble, dans le championnat algérien, si on ne défend pas, on ne gagne pas de match. On était sur quatre matchs sans défaite, avec des matchs hors d’Alger face à des équipes qui jouent leur survie, on a su le faire dans des conditions assez spéciales, puis quinze jours après, je ne sais pas on ne voulait plus défendre. Si on accuse les défenseurs, il faut dire que c’est la faute de tout le monde car le football est un tout. Maintenant, est-ce que j’ai vu une équipe de l’USMA intéressante en attaque ? Je dis non, certes on a marqué, mais combien de buts on a ratés ? Ça revient au même, celui qui ne défend pas ne marque pas. Après renforcer derrière ? Quand on perd on me le reproche, mais quand on gagne on ne dit rien. Je dis qu’on a recruté un arrière, qui est étranger ».

«Si on continue comme ça, on va faire une ’’PSG’’»  
Par la suite, le coach Froger donne un exemple récent, où il cite le PSG qui vient de se faire éliminer de la Ligue des champions, comme pour prédire quelque chose de négatif. Il dira : « En fait, le désavantage et l’avantage d’une équipe, c’est quand tu es toujours en tête, on veut ta peau, ça c’est une règle, et le fait d’être à huit points à huit journées de la fin, tu te dis c’est pas mal, tu te retrouves en danger, et ce qui casse c’est quand tu es premier à la trêve tu te dis c’est bon alors que ce n’est pas encore le cas, c’est dramatique. Dans le football, il y a plusieurs anecdotes à cela par exemple PSG - Man U, il y avait 97 % de chance de se qualifier pour Paris, ensuite un joueur qui a mal préparé le match (Kimpembe) et là c’est trop tard, et nous dans tout cela j’ai l’impression qu’on va se faire une ‘’PSG’’ aussi. C’est ce qui est en train de se passer, car on va jouer un match crucial après avoir raté des points bêtement, alors qu’on avait une bonne avance, ensuite il y a cette vérité qui dit si tu perds ce match, tu perds le championnat, j’avoue que j’hallucine. Ce que je comprends, par contre, c’est qu’il y a eu des erreurs, un manque d’ambition et la deuxième partie du championnat est différente, et quand on ne fait pas le boulot sur le terrain, on paye cash, c’est comme ça ».

«On m’a dit ‘’il faut que tu fasses attention car tes ennemis ne sont pas à l’extérieur’’»
Froger affirme ensuite qu’il a été averti, il lance une déclaration assez surprenante : « On m’a dit qu’il faut faire attention, tes ennemis ne sont pas à l’extérieur, car toutes les équipes veulent nous battre, c’est normal en football, mais qu’ils sont à coté de toi. On fait avec, mais il va falloir montrer son caractère sur le terrain, et surtout son courage car quand on veut quelque chose, il faut payer le prix. Moi, je vous pose une question : est-ce qu’on a la possibilité en tant que joueur de rater un titre ? Je ne suis pas sûr. Nous sommes dans un club qui n’a rien gagné depuis deux ans, sinon on ne peut pas résumer un travail à un entraineur ou un joueur, c’est un tout et le championnat se gagne ensemble et se perd ensemble ».

«On n’est pas parvenu à aligner trois succès d’affilée, ensuite on perd, cela montre qu’il y a un souci mental»
A la question de savoir si son groupe n’est pas assez solide mentalement, Froger répond : « C’est un facteur important pour un joueur, tu prépares bien ton match, et le mental va suivre, c’est une période difficile, il faut s’accrocher. A l’USMA, on n’est pas parvenu à aligner trois succès d’affilée, on enchaine par une défaite, je crois qu’on est les seuls à faire cela, donc cela confirme qu’il y a un souci mental. Il reste sept matchs, il faut gagner celui-là face au MCA, ensuite on aura le temps de faire de belles choses. Moi, je n’ai pas besoin de déclic, car pour moi, je suis 1er avec 5 points d’avance. Je ne dis pas que c’est fait, mais en tout cas c’est mieux que d’être derrière ». Le driver usmiste enchaine en évitant de dire qu’il va gagner : « Je ne suis pas un vendeur de rêve, moi je dis qu’il faut travailler et mettre les chances de notre côté pour réussir, sinon ceux qui disent qu’on va gagner, ils n’ont jamais fait ce métier-là, mais on se doit de bien se préparer ».

«Je ne suis pas pessimiste, mais Je ne suis pas un vendeur de rêves»
« A l’USMA ou au MCA, celui qui dit qu’il va gagner ce match est un vendeur de rêve, c’est tout, et moi je préfère vendre la réalité, travailler et bien préparer le match, sinon je ne suis pas pessimiste. Je dis cela en me référant au match du PAC car je n’étais pas très content, c’est le passé je préfère rester réaliste. Il y a des signes négatifs qui ont été relevés durant la préparation où j’ai dit qu’il fallait faire ça et ça. Pour revenir au derby, c’est un match où tout le monde doit se rassembler, et j’espère que ce sera le cas avec toute la famille usmiste », conclut l’entraîneur des Rouge et Noir.