Ligue 1 & 2

ESS : Djabou : «Cette saison, l’Entente a gagné un groupe, il faut le préserver»

«J’ai demandé aux joueurs de dire tout ce qu’ils pensent de l’équipe, de ce qui lui manque, de ce qu’elle a de bien et de pas bien et de donner leurs avis sur tout ce qui concerne le groupe.»

Auteur : Khalil L. dimanche 08 juillet 2018 07:59

Abdelmoumène Djabou se livre dans cet entretien et dit qu’il assume son statut de leader. Il nous dit tout.
Comment s’est déroulé le stage de Hammam Bourguiba ?
Comme vous le savez, l’équipe a connu beaucoup de changements avec le départ de quelques éléments et l’arrivée d’autres, mais à aucun moment nous avons senti ce changement. Les nouveaux se sont intégrés rapidement au groupe, on dirait qu’ils sont là depuis un bon moment déjà. Il y a eu une véritable osmose entre les anciens joueurs et les nouveaux qui ont été mis très à l’aise dès le premier jour. Cela a largement contribué à la réussite du stage de Tunisie dans la mesure où l’Entente était parfaite entre tous les joueurs, avec une très bonne ambiance de surcroît. A partir de là, nous n’avions aucune peine à s’adonner aux différentes séances d’entraînement et à appliquer le programme qui a été tracé par le staff technique. Dieu merci, tout s’est bien déroulé et j’espère qu’on profitera des efforts que nous avons fournis durant ce stage.
Nous savons qu’il n’est pas possible de porter un jugement sur les dispositions à ce stade de la préparation, mais de par votre expérience, vous en avez certainement une petite idée, non ?
Je n’ai rien à cacher aux supporters, je dis toujours la vérité. Ce que j’ai remarqué, c’est que l’Entente a des joueurs très éduqués et cela compte beaucoup dans un groupe. Et à mon avis, nous avons fait venir des joueurs d’un bon niveau qui apporteront certainement un plus à l’équipe. Je demande seulement aux supporters d’être patients avec eux, surtout lors des premiers matchs qui seront difficiles pour nous, car l’équipe aura besoin d’un peu de temps pour trouver tous ses repères. Avec le temps, on va s’apercevoir que l’ESS a vraiment gagné un groupe et je peux rassurer les Sétifiens en leur disant que nous avons des joueurs de qualité qui auront leur mot à dire.
Vous aviez demandé à ce que vous puissiez tenir une réunion avec vos coéquipiers et cela a été fait. Que leur avez-vous dit ?
J’avais effectivement demandé à tenir cette réunion et j’ai eu l’autorisation de l’entraîneur qui a été favorable à cette idée. Vous savez, le message d’un joueur à un autre passe mieux et plus vite, car nous les joueurs, nous avons un même langage et une même vision des choses. Entre nous, on peut dire les choses crûment, mais quand l’entraineur ou un responsable est présent, on est moins bavard et plus réservé. J’ai donc demandé aux joueurs de dire tout ce qu’ils pensent de l’équipe, de ce qui lui manque, de ce qu’elle a de bien et de pas bien et de donner leurs avis sur tout ce qui concerne le groupe. Nous avons discuté aussi de la saison qui va débuter, des défis qui nous attendent sur tous les fronts, et nous avons insisté sur le fait que l’ESS n’est pas faite pour faire de la figuration ou pour jouer le maintien. Nous étions tous d’accord sur le fait que nous portons les couleurs d’une équipe qui joue les premiers rôles, qui joue pour les titres et qui se doit de faire un parcours qui honore son statut.
Vous aviez indiqué à un moment que parmi les raisons de l’échec de la saison passée, il y avait le mauvais état d’esprit du groupe. Est-ce pour cette raison aussi que vous avez tenu à provoquer cette réunion ?
Entre autres. Dans cette réunion, nous avons discuté de tout. Chaque joueur devait dire ce qu’il pensait et ce qu’il avait sur le cœur. Le but était de quitter l’hôtel sans qu’aucun n’ait le moindre jugement sur l’autre. On devait tous quitter l’hôtel et le stage en étant amis, même en dehors du terrain, car cela est également important. Je comprends très bien qu’on puisse avoir des affinités avec tel joueur, qu’on préfère partager la chambre avec X et non avec Y, cela est tout à fait normal, mais cela ne veut absolument pas dire qu’on n’aime pas l’autre. Nous avons insisté en effet sur l’état d’esprit général du groupe et nous nous sommes mis d’accord que sans la solidarité entre les joueurs, sans le respect qu’on doit porter à l’autre, on ne réussira pas, même si on a les meilleurs joueurs du monde. Je pense que tout le monde a compris cela.
L’on comprend donc que vous êtes le capitaine de cette équipe, mais aussi le leader sur et en dehors du terrain. C’est une responsabilité de plus, n’est-ce pas ?
Sincèrement, si j’étais dans une autre équipe, je n’aurais jamais accepté ce statut. C’est une grande responsabilité qui n’est pas facile à assumer. Mais à partir du moment où il s’agissait du club du cœur, j’ai accepté cette tâche que je vais assumer jusqu’au bout. Cela dit, il est sûr que je ne peux pas tout faire tout seul, j’ai besoin d’aide. L’Entente n’est pas Djabou ou Hammar, l’Entente a besoin de tous ses enfants, de tous les joueurs et tous les supporters qui doivent nous aider et nous soutenir, car sans eux, je le dis et je le répète, on ne pourra rien faire. Nous devons tous mettre la main dans la main pour conduire l’équipe jusqu’au sacre et pour que l’ESS reste toujours au sommet.
Mais à un moment, vous étiez sur le point de quitter l’Entente pour aller rejoindre le club de Baniyas. Pourquoi les négociations ont échoué ?
Nous sommes des musulmans et nous croyons au destin. Mon destin ne m’a pas conduit là-bas et c’est tout. Pour être franc avec vous, je ne veux pas en parler maintenant, ce n’est pas le moment. Il s’est passé des choses que je ne comprends pas jusqu’à aujourd’hui. Le plus important, c’est que je sois dans mon club et cela suffit à mon bonheur.
Votre saison commencera très bientôt avec un programme très chargé en Ligue des champions africaine. Il y aura la double confrontation avec le Difaa El Jadida puis un déplacement en Croatie. Un commentaire ?
C’est le plus grand problème de notre début de saison, car nous allons entrer directement dans le vif du sujet avec des matchs d’une grande importance qu’on ne doit pas rater, particulièrement celui qu’on jouera en premier lieu chez nous, devant nos supporters. Ça va être compliqué pour nous, mais on ne doit pas rater cette entame de la saison. Depuis le début de la préparation, nous étions tous conscients de ce qui va nous attendre, nous avons fait en sorte d’être prêts le jour J et j’espère que ça va marcher comme nous le souhaitons.
Que pensez-vous de la décision de jouer les deux premiers matchs de la Coupe arabe en Croatie ?
On ne pense pas maintenant à ces matchs, nous sommes plutôt concentrés sur ceux de la Ligue des champions africaine qu’on va aborder en premier. Après, je pense que la direction a le droit de choisir le lieu de la rencontre et nous jouerons où ils veulent.
Quelle est votre relation avec Rachid Taoussi ?
C’est une relation de respect mutuel. C’est quelqu’un qui me soutient beaucoup, qui est derrière moi et qui m’encourage énormément. Il n’hésite pas à me le dire et cela me motive et me pousse à tout faire pour justifier sa confiance. Le courant passe très bien même avec les autres entraîneurs comme Zorgane, Bendris ou Sadi qu’on connait très bien. Comme je l’ai dit tout à l’heure, il y a un esprit du groupe et on doit le préserver.
Un dernier mot ?
Il est pour nos supporters et je serai bref. Je leur dis dès maintenant, notre début de saison va être difficile et c’est durant cette période que nous avons besoin d’eux, ils doivent nous soutenir sans aucune condition. Après, personnellement, je leur promets une belle équipe qui va les rendre heureux.

Publié dans : ess Djabou Zorgane Taoussi Bendris

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