Halilhodzic: «On est plus décontractés que les Brésiliens et on mènera la vie dure aux Belges !»

Après avoir boudé la presse algérienne au cours du dernier point de presse, en envoyant son assistant Abdelhafid Tasfaout, Vahid Halilhodzic s’est présenté, hier, devant les nombreux médias algériens et étrangers pour s’exprimer sur plusieurs points relatifs à la préparation de la sélection nationale algérienne au Mondial. Il n’a pas hésité à faire savoir aux journalistes qu’il appréhende beaucoup l’arbitrage dans ce match : «Je ne vous cache pas, j’appréhende l’arbitrage. Regardez ce qui s’est passé hier (Ndlr : jeudi). Le match Brésil-Croatie a montré plusieurs choses. Je crains que l’Algérie soit victime de l’arbitrage. Les petites équipes comme nous risquent de vivre le même scénario que les Croates, puisque les arbitres vont avantager les grosses cylindrées. On peut même avoir un arbitrage scandaleux, pire que celui qui a officié le match d’ouverture. Je suis persuadé qu’on ne va pas avoir le même traitement que l’Italie ou l’Angleterre.»

«Brésil-Croatie, l’arbitrage a été scandaleux»
Le Bosnien s’est exprimé sur le match d’ouverture ayant mis aux prises le Brésil avec la Croatie, jeudi soir, à Sao Paulo. Il n’a pas été tendre avec l’arbitre japonais qui avait dirigé la partie. Pour Halilhodzic, cet arbitre a avantagé la Séleçao, en argumentant : «L’arbitrage de ce match d’ouverture, qui a mis aux prises le Brésil avec la Croatie, a montré ses limites. Les Croates ont été laminés. Personnellement, j’estime que l’arbitrage a été scandaleux. Voilà pourquoi je m’inquiète pour notre premier match face à la Belgique.»

«Au Burkina Faso, j’ai été victime de l’arbitrage qui m’a fait perdre»
Le driver est toujours traumatisé par ce fameux match barrage de qualification en Coupe du monde 2014 face au Burkina Faso, en évoquant la première manche qui s’était tenue en octobre 2013 au stade du 4-Août de Ouagadougou. Ce jour-là, l’Algérie a été victime de l’arbitrage vicieux du Zambien, M. Janny Sikazwe, qui avait offert la victoire aux Etalons du Burkina Faso. Halilhodzic garde toujours en mémoire ce fameux match en nous disant : «Je crains beaucoup l’arbitrage, car j’ai été victime. On m’a fait perdre un match. Vous vous souvenez tous de l’arbitrage scandaleux. Ce jour-là, c’était l’arbitre de la rencontre qui m’a fait perdre le match. Si ce n’était pas l’arbitrage, je n’aurai jamais perdu à Ouagadougou. Voilà pourquoi je crains les arbitres, notamment pour notre match face à la Belgique.»

«Ce que disent les Belges ne m’intéresse pas»
Interrogé sur ce que disent les Belges, entre autres la presse à Bruxelles qui évoque la défense des Verts, précisément la charnière centrale, en la qualifiant de maillon fort de l’EN, le sélectionneur national n’a pas du tout apprécié cela : «Ce que disent les Belges ne m’intéresse pas du tout. Seuls mon équipe et mes joueurs m’intéressent. Je leur laisse le soin de dire ce qu’ils veulent. Moi, je continue à préparer mon équipe dans d’excellentes conditions en prévision de ce premier match.»  

 «Je connais mon équipe mieux que quiconque»
Toujours sur ce point sensible, Halilhodzic était en colère, en déclarant : «Je ne tolérerai pas qu’on parle de mon équipe. Je suis le seul habilité à le faire, parce que je la connais mieux que les Belges, mieux que vous les journalistes et mieux que quiconque. Je suis sûr que nous avons un groupe de qualité. On a des joueurs qui ont un bon niveau. On va se donner à fond pour essayer de réaliser un bon parcours. C’est tout ce que je peux vous dire.»  

«Les points forts et faibles des Diables rouges, je les garde pour moi»
Pour le sélectionneur national, le suivi des trois adversaires durant la préparation a commencé par la Belgique. Seulement, il voudrait garder ce secret pour lui : «On a suivi l’équipe belge comme les autres adversaires. Pour ce premier match, on a une idée sur notre premier adversaire. Je connais les points forts et faibles des Diables Rouges, mais je préfère les garder pour moi. Je n’ai pas l’intention de l’évoquer à travers la presse. Ce que j’ai constaté, je vais le dire aux joueurs. On va essayer d’en tirer profit au maximum des informations que nous avons récoltées sur les Belges pour les contrer sur le terrain.»

«On jouera contre le favori»
Il n’oublie pas de mentionner que les Belges étaient les favoris de ce groupe, en l’annonçant clairement à la presse. Compte tenu de son parcours durant les deux années, ce groupe belge est incontestablement le favori de ce groupe : «Il ne faut pas oublier qu’on affrontera une grande équipe belge. Pour moi, elle est la favorite de ce groupe. Mais cela ne veut pas dire qu’on va baisser les bras. Bien au contraire, on fera le maximum pour faire quelque chose dans ce tournoi prestigieux.»

«J’aurais aimé avoir plus de temps»
Quant à la durée de la préparation, Vahid Halilhodzic estime qu’un peu plus de temps aurait constitué une bonne chose pour lui, pour assurer une meilleure préparation, en déclarant : «Je ne vous cache pas, j’aurais aimé avoir plus de temps pour pouvoir travailler à l’aise et dans de bonnes conditions. Si on avait plus de temps, on aurait effectué un travail meilleur que celui-ci. Néanmoins, cela ne veut pas dire que je ne suis pas satisfait du travail que j’ai fait jusqu’à présent. Au contraire, je suis content, car on a fait du bon travail au CTN de Sidi Moussa, avant de partir en Suisse et regagner ce pays, le Brésil.»  

«On mènera la vie dure aux Belges»
Il ne cessait de ressasser que même s’il perd un match, il faudrait que ça soit avec la tête haute. Vahid Halilhodzic est décidé à gonfler ses joueurs à bloc pour pouvoir contrer les Diables Rouges : «On fera un grand match face aux Belges, je reste persuadé que les joueurs vont donner le meilleur d’eux-mêmes. Moi, je veux qu’on livre un match de haute facture. Même si on perd, il faudra que ça soit avec les honneurs. J’ai déjà évoqué ce sujet avec les joueurs.»

«On se prépare tranquillement»
Vahid Halilhodzic ne s’est pas plaint cette fois-ci des conditions de travail et même d’hébergement. Avant le coup d’envoi de la phase finale de la dernière CAN qui s’est déroulée en janvier 2013 en Afrique du Sud, le coach s’était plaint de l’organisation du séjour à Rustenburg et surtout le fait de quitter le complexe Bafokeng Sport Campus pour aller dans un autre hôtel, après que la FAF a été devancée par son homologue ivoirienne. Cette fois-ci, il ne tarit pas d’éloges sur le séjour de l’EN : «On se prépare tranquillement. Sincèrement, les conditions m’ont beaucoup plu et même le centre est impeccable. On est dans un centre calme qui nous permet de nous préparer sereinement. De ce côté-là, je n’ai pas le moindre souci.» En effet, depuis le retour de Walid Sadi et Djahid Zefzef, le problème de l’organisation ne se pose plus, puisque tous les deux ont déjà traité ce sujet. Vu leur expérience dans la gestion, notamment après la Coupe du monde 2010, le président Mohamed Raouraoua a eu un souci en moins.

«Si c’était aux joueurs de choisir, ils auraient opté pour les plages de Copacabana pour se préparer»
Fidèle à ses habitudes, le Franco-Bosniaque a aussi provoqué ses joueurs, en déclarant que si c’était aux joueurs de choisir le camp de base, ils auraient opté pour un hôtel à Copacabana pour bien se distraire : «Nous, nous avions choisi le calme. Il y a d’autres sélections qui ont opté pour des hôtels situés juste derrière la fameuse plage de Copacabana. Sincèrement, je ne sais pas s’ils ont fait un bon choix ou non. Je ne peux rien dire maintenant. Seulement, je sais que mes joueurs auraient voulu être dans un autre endroit. Si c’était les joueurs qui choisissent le camp de base, ils auraient tous opté pour un hôtel à Copacabana pour profiter de la plage. Mais, il faut saisir cette opportunité pour faire une bonne Coupe du monde.»

«Un joueur arménien coûte 40 millions d’euros, soit plus que tous les joueurs algériens»
Les joueurs de la sélection nationale ou même ceux qui évoluent dans le championnat de Ligue 1 Mobilis vont sans le moindre doute apprécier cette déclaration de Vahid Halilhodzic ! Ce dernier, et voulant défendre son choix d’avoir opté pour l’Arménie en amical, même si tout le monde a vu que c’était un adversaire tout juste moyen pour ne pas dire faible, a estimé que cet adversaire possède un joueur qui coûte quarante millions d’euros sur le marché des transferts (il parle de Henrikh Mkhytarian, milieu de terrain du Borussia Dortmund) : «Vous parlez de l’Arménie que nous avons affrontée en amical, il faut que vous sachiez que l’équipe arménienne possède des joueurs de talent. D’ailleurs, celui qui porte le numéro 18 dans ce match vaut 40 millions d’euros. Il est plus cher que tous les joueurs algériens. Vous voyez la différence ?» Les joueurs vont apprécier !  

«Tout le monde apprécie mon travail, sauf vous la presse»
Comme à son accoutumée, le Bosnien pique les journalistes en les accusant d’avoir oublié son mérite, notamment le travail qu’il a effectué, en disant : «Tout le monde apprécie ma manière de travailler et surtout ma stratégie, sauf vous les journalistes. Vous me critiquez souvent. Mais sachez que je suis tout le temps heureux lorsque vous me critiquez.»

«Le match contre la Roumanie est meilleur»
Le match des Verts face à la Roumanie, disputé dernièrement, reste une référence pour le coach national. Pour lui, les joueurs ont fourni leur meilleur prestation depuis son arrivée : «Le match face à la Roumanie, notamment la seconde mi-temps, a été bon. A mon avis, c’était notre meilleur match. Les joueurs se sont donnés à fond et respecté mes consignes. C’est très important. J’étais très content de l’issue de la partie, car les joueurs ont donné entière satisfaction.»

«La qualification au deuxième tour sera un exploit»
Le driver estime que la qualification au deuxième tour sera un véritable exploit pour l’EN, car après trois participations au Mondial, les Verts n’ont jamais réussi à passer l’écueil du premier tour. Il le sait bien et veut en profiter pour entrer dans l’histoire du football algérien. A travers cette déclaration, V.H. veut éloigner la pression sur son groupe : «Vous la presse, vous parlez toujours du deuxième tour. Je peux vous dire qu’en cas de qualification aux huitièmes de finale de la Coupe du monde, ce sera un véritable exploit. L’Algérie s’est qualifiée en Coupe du monde à trois reprises, mais elle n’a jamais pu accéder au deuxième tour.»  
 
«Vous ne devez pas oublier que vous n’avez inscrit qu’un seul but en deux participations à la Coupe du monde»
Puis, le technicien a tenté de minimiser le football algérien en déclarant que la sélection nationale n’a inscrit qu’un seul but en deux participations à ce tournoi mondial, alors qu’en sa qualité de sélectionneur national, il aurait dû évoquer la victoire historique face à l’Allemagne, au Mondial-1982, en Espagne. Bref, Halilhodzic sait que le football algérien a existé avant sa venue et existera après son départ, en juillet 2014, en rappelant : «Pour parler de Coupe du monde, il faut se préparer convenablement. Puis, vous la presse algérienne vous évoquez le deuxième tour. Je peux vous dire que vous avez oublié que votre Equipe nationale n’a inscrit qu’un seul but en deux éditions de Coupe du monde (il parle des éditions 1986 et 2010). Les Algériens ne doivent pas oublier ça. Pour nous, si on veut passer au deuxième tour, il faut marquer plus de buts, soit plus d’un but.»

«On est plus décontractés que les Brésiliens»
Pour Vahid Halilhodzic, le groupe est plus décontracté que celui du Brésil qui a disputé son premier match de Coupe du monde, jeudi, à Sao Paulo, face à la Croatie. Sur ce sujet, il a insinué : «Je peux vous dire que notre groupe est plus décontracté. Les joueurs ne ressentent aucune pression et c’est une très bonne chose pour nous. Mieux, ils sont plus décontractés que les joueurs brésiliens. Avant le début du match face à la Croatie, les joueurs brésiliens affichaient une certaine pression. Une terrible pression pesait sur leurs épaules. Nous concernant, soyez sûrs que ce n’était pas notre cas.»
 

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