Equipe d'Algérie

Belhadj : « J’ai vécu des moments historiques avec l’EN, je ne regrette rien »

« Je ne comprends pas comment Mahrez ne joue pas dans un grand club, c’est limite choquant »

Auteur : Redouane Anane mardi 15 août 2017 22:16

Bonjour Belhadj et merci d’avoir accepté notre invitation…
Merci à vous, content de vous recevoir.
Cela fait longtemps qu’on ne vous a pas entendu…
Eh bien c’est normal, on se fait vieux (rires) et on laisse la place aux jeunes. Il y a aujourd’hui de très bons jeunes joueurs en équipe nationale et il est normal qu’on leur laisse la place.
Commençons d’abord par cette histoire de votre signature au club Al Markhia où on vous attendait avant de vous voir à Al-Siliya. Est-il vrai que vous avez signé deux contrats ?
Non, non, je n’ai pas signé de contrat avec Al Markhia, c’était juste une lettre d’intérêt. Après, Al-Silya s'est manifesté et j’ai choisi Al-Silya, c’est aussi simple que cela. Je respecte Al Markhia, j’espère qu’ils vont faire une belle année, je n’ai jamais eu de problème au Qatar et j’espère ne jamais en avoir. Maintenant je suis un joueur d’Al-Silya et je vais tout donner pour cette équipe. Je suis content d’être là, on est dans un super cadre comme vous pouvez le constater.
C’est la première fois que vous venez en Tunisie ?
Oui, c’est la première fois, c’est un beau pays, on n’est pas loin de chez nous, l’Algérie est juste à côté et cela fait vraiment plaisir.
Vous êtes donc revenu au Qatar après un petit détour en France. Qu’est-ce qui a motivé ce retour, serait-ce les belles années passée à Al Sadd ?
Oui, c’est un peu ça. Les années que j’ai passées à Al Sadd m’ont permis d’acquérir de l’expérience au Qatar, j’ai connu beaucoup de joie dans cette équipe, j’ai gagné beaucoup de titres et je n’ai laissé que de bons souvenirs. Donc, je ne vais pas sur  terrain inconnu, l’entraîneur me connait très bien, car j’ai joué plusieurs fois contre eux et j’espère que je serai à la hauteur de la confiance placée en moi. 
On vous souhaite bonne chance avec votre nouvelle équipe, mais votre départ d’Al Sadd ne s’est pas fait sans bruit, on s’est attaché à vous et il y a eu beaucoup de réactions en effet. Un commentaire ?
Oui et c’est tout à fait normal. J’ai passé six années là-bas, ce n’est pas rien, c’est ma deuxième famille. Je trouve normal qu’on réagisse de la sorte, mais je ne vais m’attarder là-dessus. J’ai fermé cette page et j’ai ouvert une autre avec Al-Silya, c’est cela le foot.
Cela dit, vous avez laissé une relève derrière vous à Al Sadd puisque deux Algériens y évoluent en ce moment, Bounedjah et Hamroune notamment…
Oui, il y a la relève comme vous le dites, ce sont deux bons joueurs, je connais déjà Baghdad avec qui j’ai joué un peu alors que je ne connais pas très bien Hamroune. Il y a même un troisième joueur qui a signé lui aussi, c’est Khoukhi je crois. J’espère qu’ils vont représenter leur pays et qu’ils vont faire une bonne saison. 
Revenons si vous voulez bien très loin en arrière, à vos débuts notamment. Comment avez-vous atterri dans le foot, vous aviez un don ou vous avez forcé le destin ?
C’est un peu les deux. J’avais un petit quelque chose en moi, mais je suis parti ensuite dans le centre de formation de Lens, on m’a formé, on m’a appris beaucoup de choses et j’ai pu progresser petit à petit. C’est à Lens que j’ai été formé, j’ai fait une très belle année avec eux et je les remercie pout tout ce qu’ils ont fait pour moi.
Après ?
Après Lens je suis parti à Gueugnon  où j’ai signé mon premier contrat pro. Je suis venu par la suite à Sedan où j’avais fait trois belles saisons et c’est ce qui m’a permis d’aller à l’Olympique Lyonnais.
C’était comment à Lyon justement ?
L’Olympique Lyonnais est un très grand club, il y avait à l’époque de très grands joueurs à l’image de Grosso qui était un champion du monde et qui jouait à mon poste, c’était difficile de le déboulonner (rires), mais c’était une très belle expérience pour moi tout de même. Après, je suis revenu dans mon club formateur qui est Lens, ensuite c’était Portsmouth et après Portsmouth j’ai passé six belles années au Qatar, voilà.
Vous avez fait récemment une déclaration où vous disiez que vous regrettiez d’avoir quitté Lyon tout en conseillant aux jeunes de rester dans leurs clubs formateurs pour gagner leur place. Une explication ?
Oui, c’est un message que je voulais faire passer aux jeunes, c’est d’essayer d’être patients, de travailler et d’attendre leur chance. Nous, je crois qu’on était impatients. A Lyon, je n’ai pas supporté le fait d’être mis de côté. Je sortais de trois très belles années à Sedan et j’étais impatient de jouer. Mais les grands clubs recrutent en se projetant dans l’avenir. C’est comme le Barça. Ils recrutent, mais c’est dans deux ou trois ans qu’ils mettent dans le bain leurs nouvelles recrues. C’est ce qui allait se passer avec moi à Lyon, mais j’ai été impatient et je suis parti et ce n’est pas ce que je conseille aux jeunes. Il faut qu’ils restent, qu’ils s’accrochent et ça ira par la suite.
En parlant de Lyon, il y a Rachid Ghezzal qui vient de quitter l’Olympique Lyonnais pour signer un contrat de quatre ans avec Monaco. Qu’en dites-vous ?
Je suis content pour lui, C’est un très bon joueur et je pense que c’est un bon changement pour lui. J’espère qu’ils vont lui donner sa chance, car à Lyon c’était un petit joker de luxe. J’espère qu’il fera une bonne saison avec Monaco, il a les moyens pour y parvenir.
En arrivant dans le championnat anglais, quelle différence avez-vous ressenti par rapport au championnat français ?
C’est complètement différent, c’est un football où il y plus d’impact et plus de rythme. C’est un peu physique, mais c’était une belle expérience pour moi, j’ai joué avec de très grands joueurs, c’était super. En plus, je n’étais pas dépaysé, on était dix ou onze Français à Portsmouth, c’était bien passé.
Et vous avez fini meilleur passeur là-bas en Europa League, n’est-ce pas ?
Ça, vous me l’apprenez, je ne le savais pas, mais ça fait vraiment plaisir.
C’était en 2009/2010…
Je me rappelle très bien, mais il faut le dire, je jouais avec de très bons joueurs et de très bons attaquants, c’était une étape importante dans ma carrière.
Vos débuts en équipe nationale, vous les avez faits en 2004 lors d’un certain match amical contre la Chine. Qu’avez-vous ressenti lorsque vous aviez reçu votre première convocation ?
C’était un honneur pour moi, car jusque-là, l’équipe nationale, je la regardais uniquement à la télévision. Je regardais Rafik Saïfi à la CAN et tout. Mais après, quand j’ai reçu ma convocation, j’étais super heureux, j’étais fier et ma famille était très fière de moi. J’ai tout de suite accepté de jouer dans l’équipe de mon pays sans la moindre hésitation.
Comment a été faite votre intégration en équipe nationale. C’était difficile ?
Non, pas du tout, on m’a bien accueilli et on m’a mis tout de suite à l’aise. Il y avait déjà Majid (Bougherra), il y avait Antar, Ziani et on se connaissait déjà un peu puisqu’on jouait tous en France.
Vous arrivez au moment où l’équipe nationale passait par une période très difficile, c’était comment ? 
Exactement, c’était difficile à l’époque, mais on n’a pas lâché, on s’est accrochés, l’équipe était en reconstruction, il y avait beaucoup de changements d’entraîneurs, mais le point positif, c’est qu’on était tous contents de se retrouver en équipe nationale, on était une famille et on n’attendait que le prochain regroupement.
Belhadj finit par s’imposer comme titulaire indiscutable, puis vint cette qualification historique à la coupe du monde après 24 ans d’attente…
Ça restera gravé dans la mémoire, surtout par rapport aux conditions dans lesquelles nous avons décroché cette qualification au Soudan. Ce sont des moments historiques, on ne les oubliera jamais.
Il y a eu par la suite le mondial de l’Afrique du Sud. Des regrets ?
Un   peu, car avec du recul, je me dis qu’on aurait pu passer au second tour. Je pense qu’il y avait un bon coup à jouer contre la Slovénie, il y a eu un petit quelque chose qui n’a pas fonctionné, mais en général, tout s'est bien passé, nous avons fièrement représenté l’Algérie.
Juste après la coupe du monde, on vous a annoncé un peu partout, dans les grands clubs d’Europe, entre autres le Barça et le Real Madrid. Et si vous nous en parliez ?
Non, on a un peu exagéré à l’époque, c’était les journaux qui disaient cela.
Vous n’aviez pas de contacts avec le FC Barcelone ?
Non, on ne va pas mentir aux gens. Avec le Barça, il n’y avait pas de contact. C’était juste un petit intérêt, ils se sont juste renseignés sur moi, c’est tout. Après, il n’y a pas eu de suite. C’est comme ce qui se passe en ce moment avec Ryad Mahrez. Les gens en parlent beaucoup, tous les jours, mais il n’y a rien de concret, je suis peiné pour lui, car pour moi il devrait signer dans un grand club sans discuter. Il a fait une année exceptionnelle. Il a marqué, il a fait marquer ses coéquipiers, il a été meilleur joueur d’Angleterre, il a gagné le championnat, c’est vraiment bizarre qu’il ne trouve pas de club, franchement. C’est presque choquant. Je ne comprends pas comment Kant, qui jouait avec lui, est parti à Chelsea et lui il ne trouve pas de club, c’est limite choquant.
Après le mondial de 2010, l’EN passe par une autre période très difficile et elle va toucher le fond avec cette lourde défaite contre le Maroc. Un match qui vous rappelle certainement de mauvais souvenirs et à l’issue duquel vous aviez décidé de raccrocher en laissant entendre que c’était à cause de Benchikha qui était le sélectionneur national…
Oui, mais il n’y a pas eu de clash avec Benchikha comme on le disait, il avait fait des choix et c’est tout. Moi, si je le croise demain je lui dis bonjour sans problème.
Que s’est-il passé alors ?
Il m’avait convoqué mais il voulait que je vienne à une date précise. Ce n’était pas possible pour moi car j’avais un match important à disputer et vous savez comment ça se passe là-bas. Je ne suis pas libre, je ne peux pas prendre comme ça mes affaires et quitter le pays comme bon me  semble. Il m’a dit non, tu prends tes affaires et tu viens. Je lui ai dit que je n’étais pas libre, il me faut un exit, et il savait comme que ça se passe. Après je suis venu à Annaba, j’étais fatigué car j’avais joué un match et j’ai pris le vol le lendemain, j’ai fait un décrassage et tout, et voilà.
Et il ne vous a pas fait jouer en alignant Mesbah à votre place, c’est ça ?
Ecoutez, ce sont ses choix et je n’ai pas de problème avec ça. Mesbah est un super joueur, c’est un super mec aussi. Il a joué à ma place deux ou trois fois sans soucis, on se donnait des conseils et tout. Après, il vrai que la défaite du Maroc m’a profondément affecté, et je n’avait pas joué en plus. 
Une question directe, pourquoi avez-vous décidé de mettre un terme à votre carrière internationale ?
Parce j’étais fatigué. J’avais signé au Qatar, et pour les déplacements, c’est huit heures de vol minimum. J’ai pensé, après avoir mûrement réfléchi, que c’était le moment de raccrocher, c’est tout.
Mais vous avez eu envie de revenir après, pourquoi ?
Parce ça me manquait terriblement. En plus, je voyais mes potes jouer encore, comme Majid, et je me suis dit que je pourrais peut-être revenir, c’est tout. Mais j’ai accepté sans le moindre souci la décision d’Halilhodzic qui avait d’autres projets. Je n’ai aucun regret, j’ai passé de merveilleux moments en équipe nationale et je ne regrette rien.
 

Publié dans : Bonjour Belhadj Bounedjah et Hamroune

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