Zetchi : «Personne ne m’a imposé à mon poste, je ne suis pas un parachuté dans ce milieu»

Remonté contre les mauvaises langues, le président de la FAF ne montre aucun signe d’énervement mais il exprime bien son ras-le-bol de trop entendre des racontars ici et là. Zetchi a ainsi profité de sa première conférence de presse officielle depuis son élection le 20 mars passé pour remettre certains agitateurs à leurs places
«Il n’y a eu aucune injonction des pouvoirs publics dans mon élection»
Kheirdine Zetchi sort de son mutisme et s’exprime pour la première fois sur la tenue de l’AG élective qui s’est terminée par son élection. Sans détour, il répond à ceux qui ont remis en cause sa légitimité. «Je voudrais revenir sur tout ce qui a été dit à propos des élections. Je tiens à dire qu’il n’y a eu aucune injonction des pouvoirs publics. Les élections se sont déroulées dans un climat démocratique, les membres de l’AG se sont prononcés en toute liberté. Dieu merci, la presse y était invitée pour constater de visu cette élection, même si je tiens à dire aussi qu’il y a eu quelques débats houleux. Finalement, le caractère démocratique l’a remporté.»
«L’AGE était houleuse, mais elle s’est déroulée dans un cadre démocratique»
«Avant mon élection, il y avait une période électorale durant laquelle je me suis expliqué sur plusieurs plateaux de télévision. J’avais parlé de tout ce qui m’avait encouragé à me présenter à l’AG élective du mois mars. C’est vrai que ça a été une AG houleuse, cela démontre le caractère démocratique de cette AG où chacun a eu la parole pour s’exprimer de manière libre. Certains étaient pour mon élection, d’autres non. Hamdoullah, le nombre de votants pour le oui l’a emporté. Ce qui nous donne toute sa légitimité à notre BF qui a entamé son travail le 20 mars passé.»

Sa relation avec Rebouh, Ould Zemirli, Kerbadj et le MJS
«Il y a quelques divergences d’idées entre Rebouh, Ould Zmirli et moi, mais on reste unis»
«Tout ce qui se dit à propos des divergences d’idées avec mes deux vice-présidents Ould Zemirli et Rebouh Hadda sont infondées. Il n’y a aucun problème entre nous. Il est vrai  qu’on peut ne pas être d’accord parfois sur certains points mais nous restons unis, on est des amis, on discute en toute démocratie sur tout ce qui touche à l’avenir de notre football. Cela démontre qu’on est un groupe soudé qui sait communiquer et qui travaille pour l’intérêt général du football.»
«Si Kerbadj adhère à notre vision de travail, il n’y a aucun problème, on travaillera ensemble»
«Concernant Kerbadj, je n’ai aucun problème avec lui, ma relation est très normale avec lui. Seulement, il y a un nouveau bureau qui a été élu. S’il adhère à notre nouvelle vision de travail et notre stratégie de développement, on travaillera ensemble. Notre collaboration se fait dans le respect et en toute transparence.»

La situation héritée et les solutions à préconiser

«Les maux de notre football existent depuis des années, pourquoi veut-on tout nous incomber ?»

«Il faut rappeler que j’avais pris mes fonctions dans une période très difficile où l’Equipe nationale sortait d’une CAN très décevante. Le peuple algérien était très déçu des résultats et de cette élimination prématurée des Verts et surtout aussi de l’entame ratée des éliminatoires CM2018 avec un point récolté en deux matchs. Nous héritons d’une situation pénible avec tous les maux qui existent dans notre football national et qui durent depuis des années.»
«Nous avons pris le train qui marchait à grande vitesse»
«Nous sommes dans une situation dans laquelle les problèmes sont profonds. A partir de là ceci est pour moi une situation assez complexe. Nous avons dû nous adapter très vite à une telle situation, nous avons pris le train qui marchait à grande vitesse. Un championnat qui se déroulait dans des conditions difficiles, avec des problèmes à tous les niveaux, aussi dans les championnats professionnel et amateur.»
«Les attaques que nous essuyons sont injustifiées»
«L’installation du nouveau BF n’était pas une sinécure. A partir de là, je ne comprends pas toutes ces attaques de la part parfois de la presse qui était pourtant favorable au changement, mais je comprends la passion du public et des journalistes algériens pour leur travail et faire avancer les choses. Beaucoup de ces attaques sont injustifiées à mon avis, parce que nous n’étions pas en mesure de trouver des solutions à tous les problèmes rencontrés par un coup de baguette magique. On nous a collé tout et n’importe quoi.»
«On n’est pas là pour casser du sucre sur l’ancien bureau»
«Nous sommes dans une perspective de développement. On n’est pas là pour casser du sucre sur l’ancien Bureau fédéral que nous remercions pour le travail accompli, ni pour régler des comptes. Mon équipe est focalisée sur les problèmes que nous rencontrons au quotidien et sur notre stratégie de développement qui consiste à la remise à niveau de notre football.»

La DNGC et le fair-play financier comme cheval de bataille
«La DNGC ne fera pas dans le curatif»  
«Il est important de parler la DNGC. Pour nous, cette direction sera un instrument qui va permettre le sauvetage de notre football professionnel, ça ne sera pas une structure qui fera dans le curatif.  Elle va beaucoup travailler avec les clubs dans le préventif. Il est hors de question que des clubs endettés continuent à recruter ou à jouer dans le haut niveau si l’équilibre dépenses-recettes n’est pas équilibré.»  
«Seuls les clubs disposant de comptes en devise pourraient payer les joueurs étrangers en euros»
«Les joueurs étrangers sont tolérés. On a pris cette décision pour améliorer le niveau de notre championnat, mais ces joueurs doivent êtres payés en dinars. Il est hors de question que des clubs qui ne disposent pas de comptes en devise payent leurs joueurs en euros. En temps de crise, il faut faire respecter cette décision pour l’intérêt général du pays et de notre sport.»

L’annulation de la construction de l’hôtel et des 4 centres fédéraux
«J’ai proposé d’annuler la construction de l’Hôtel de la FAF, mais c’est à l’AG de décider»
«La décision d’annuler la construction de l’Hôtel de la FAF a été proposée par mes soins aux membres du Bureau Fédéral. On l’a approuvée mais c’est à l’AG de l’entériner. Elle demeure souveraine de prendre les décisions majeures. La construction d’un tel projet revient très cher, je préfère investir cet argent dans la construction de 4 centres fédéraux.”
«On attaque directement la formation, les 4 centres fédéraux de la FAF sont donc une solution»
«Nous avons axé notre discours de campagne sur les fameux centres fédéraux, parce que je pense que le développement de notre football passe obligatoirement pas la formation. C’est une priorité chez nos clubs. Nous devons travailler avec nos clubs pour rendre la formation une priorité. Il faut laisser place à d’autres préoccupations, les clubs amateurs doivent revenir à la formation.  Pourquoi attendre la construction de l’Hôtel et attendre jusqu’à ce qu’il soit rentable pour investir dans la formation. On attaquera directement ce manque pour gagner en temps et former nos joueurs surtout que rien ne garantit la réussite de ce projet sachant que la plupart des hôtels à Alger sont en difficulté.» 

Relation de la FAF avec la CAF et la FIFA

«On doit relancer nos relations avec les instances internationales»

«L’un des principaux soucis de la FAF et de relancer les relations algériennes avec les instances internationales. Nous n’avons trouvé aucune convention ni aucun mémorandum avec aucune fédération africaine.»
«Des conventions
de partenariat seront signées avec nos partenaires en Afrique»
«On veut mettre en place des conventions entre les fédérations africaines. Nous avons discuté avec les responsables de certaines fédérations africaines et nous avons rencontré des présidents de fédération africaine lors du dernier congrès de la FIFA qui a eu lieu au Bahreïn et nous avons des engagements pour signer des conventions.»
«On doit replacer des Algériens dans les différentes commissions de la CAF et de la FIFA»
 «On veut aussi intégrer les compétence algériennes au sein des différentes commissions de la CAF et de la FIFA. Aujourd’hui, nous n’avons pas de représentants algériens dans ces deux instances et ceci est anormal pour une Fédération algérienne considérée comme l’une des plus grandes fédérations du continent. Il y a un gros travail à faire à ce niveau pour permettre aux compétences algériennes d’intégrer les commissions de la CAF et de la FIFA.»
«Le président de la CAF est un grand ami de l’Algérie»
«Lors de ma rencontre avec le président de la CAF Ahmad Ahmad, en marge du 67e Congrès de la Fifa qui s'est tenu dernièrement à Manama, au Bahreïn, j’ai évoqué la volonté de l'Algérie d’abriter la prochaine CAN-2019. La discussion a été fructueuse. J'ai trouvé le président de la CAF motivé pour apporter du sang nouveau au football africain d'autant que son prédécesseur (Issa Hayatou, ndlr) est resté pendant 29 ans. Je précise que c’est un grand ami de l’Algérie.»
«L’Algérie sera candidate à l’organisation de la CAN-2019
si l’opportunité se présente»
«Nous sommes en train de suivre le dossier d'une éventuelle délocalisation avec attention. Si une opportunité venait à se présenter, l'Algérie serait candidate à l'organisation de la cette CAN-2019. Jusqu'à preuve du contraire, cette édition est toujours maintenue au Cameroun.»