ess : Zorgane : «Une finale est faite pour être gagnée, pas pour faire le spectacle !»

L’ancien milieu de terrain de l’ESS, Malik Zorgane, est revenu sur certains souvenirs de sa belle carrière, évoquant les bons moments passés avec sa génération, ainsi que la fameuse finale de coupe face au MSPB dans une conjoncture du pays assez spéciale. L’actuel adjoint de Madoui a aussi parlé de la demi-finale face au MCA, affirmant que les Mouloudéens et leur président avaient beaucoup parlé avant la rencontre. Zorgane affirme ensuite qu’il affrontera avec beaucoup de plaisir le CRB qu’il respecte pour sa grandeur, et souhaite gagner la coupe le 5 juillet prochain.
Parlons d’abord de votre unique coupe gagnée dans votre carrière ?
C’est vrai, j’ai une très longue carrière de footballeur avec l’Entente que j’ai rejoint à l’âge de 22 ans en seniors. J’ai réussi à remporter une seule Coupe d’Algérie en 1990. Je me rappelle que cette édition-là avait été jouée sur deux saisons à cause des problèmes qu’il y avait dans notre pays, surtout dans les milieux du football national. Hamdoullah, on a réussi à l’emporter, après un excellent parcours. Cette finale, je ne suis pas près de l’oublier.
Que voulez-vous dire ?
Je me rappelle très bien de certains détails. Notre adversaire, le MSPB en l’occurrence, avait annoncé la veille de la rencontre qu’il n’allait pas se déplacer au stade pour jouer la finale, à cause de certains problèmes rencontrés avec la FAF. Même des joueurs de ce club se sont permis d’aller à la plage pour se détendre. On croyait qu’on allait se retrouver de retour à la maison avec la coupe, mais on s’est retrouvés la matinée de la rencontre en train de travailler les dernières retouches pour jouer durant l’après-midi. Hamdoullah, on a été sacrés ce jour-là très difficilement en l’emportant sur le score d’un but à zéro. Je me rappelle que sur une contre-attaque bien menée, Abdelbaki, le keeper du MSPB, avait renvoyé mon coup de tête dans les pieds de Ghrib qui n’avait qu’à pousser le ballon dans les buts.
Et cette qualification face à l’USMB ?
Je me rappelle que l’USMB avait une belle équipe composée des frères Zane. Cette rencontre s’était soldée par un score nul de trois partout. Nous avons eu recours aux tirs au but. C’était le match le plus compliqué de la saison.
Vous aviez poursuivi la compétition avec plusieurs matches difficiles…
D’abord, on avait rencontré l’ASO qui avait aussi des joueurs de qualité, tels Bengherbi, Fodil Megharia ou encore Meksi. On les avait battus au 5-Juillet sur le score de deux buts à zéro en 8es de finale. Ensuite, on a éliminé l’USMBA par trois à zéro. Puis contre le grand MCO des Belloumi, Cherif El Ouazzani et Meziane, on a gagné par trois buts à un.
Après cette rencontre, l’Entente est devenue favorite pour le sacre cette saison-là ?
En vérité, la finale de cette année-là n’était pas facile face au MSPB, qui avait une très belle équipe et qui a joué à fond ses cartes pour accéder en Division 1. Je pense sincèrement aujourd’hui que le MSPB méritait l’accession, car ils avaient de très bons joueurs, surtout l’attaque qui nous avait fait souffrir. Je me rappelle bien la très belle prestation d’Osmani qui avait brillé en finale en remportant deux face-à-face. Ensuite, on a gagné car en coupe le plus important est de gagner.
On affirme jusqu’à présent que l’ESS avait beaucoup sous-estimé le MSPB, qu’en dites-vous ?
Effectivement, car les responsables du MSPB avaient déclaré qu’ils allaient boycotter la finale à cause de leurs problèmes avec la Fédération. Nous étions tombés dans ce piège. Je me rappelle que certains joueurs étaient partis à la plage pour se détendre. Osmani a été l’artisan de cette consécration, en arrêtant des penaltys.
On dit aussi que les supporters n’étaient pas contents de votre prestation ce jour-là, d’où leur refus de vous accueillir en héros à Ain El Fouara…
Non, l’accueil n’était pas froid. C’était plutôt les reports de cette finale qui était devenue du n’importe quoi après deux ou trois reports qui avaient refroidi les supporters. En plus, on avait joué face à une équipe qui n’allait pas se déplacer à Alger.
Après cette consécration, Zorgane est passé de l’autre côté de la barrière…
Le mérite est revenu essentiellement à Kermali et Mokhtar Aribi qui avaient commencé en 1986 à construire une grande équipe. On a réussi à gagner des titres, ensuite il y a eu des problèmes. Pas moins d’une quinzaine de joueurs avaient quitté le club qui a rétrogradé en D2. On y était restés trois saisons. On avait retrouvé la D1 après de très grosses difficultés. Maintenant, on espère gagner la coupe cette saison encore.
Vous avez été appelé en pompier à un moment donné, non ?
C’est vrai, j’ai pris la barre après le départ de Abdelkader Amrani, qui avait fait un grand travail mais les joueurs n’étaient pas bien sur le plan mental. Je me rappelle des difficultés face à la Saoura qui nous avait contraints à aller aux penaltys.
Après avoir éliminé le MCA, aujourd’hui l’ESS est favori pour le sacre…
En demi-finales, on était certains de pouvoir se qualifier car ils ont trop parlé avant ce match, même leur président avait dit qu’il allait gagner le neuvième trophée. Pour notre part, on n’avait rien dit. Maintenant, on va rencontrer un grand club qui s’appelle le CRB. Moi quand j’étais joueur, j’adorais jouer contre le Chabab, ils ont aussi un très grand entraîneur et nous avons une grande équipe aussi, qui mérite cette finale qu’on souhaite gagner.