CSC / Boudida : «Je ne suis pas quelqu’un qui cherche à être médiatisé»

C’est pour la première fois que le président du conseil administratif du CSC, Lazhar Boudida, se livre au Buteur. Ce dernier a évoqué l’actualité du club de Cirta, surtout les affaires qui secouent le grand club de Constantine, entre autres les cas Chorfa, Meghni ainsi que les finances. Écoutons-le !

Depuis votre désignation à la tête du club, vous n’avez rien déclaré à la presse, pourquoi ?
Il faut savoir une chose, moi je ne suis pas quelqu’un qui cherche à être médiatisé, je ne m’adresse pas à la télévision ou encore moins aux journaux. Je suis seulement concentré sur mon travail et le reste ne m’importe pas du tout. C’est vrai que je suis président du conseil administratif du club, mais je n’ai jamais accordé d’entretien aux journaux. Il faut savoir une chose importante, c’est que l’aspect sportif ne me concerne pas. Le coach Gomez a été chargé de cette tâche, ainsi que le manager Mohamed Amroune. Je ne veux pas faire d’amalgame, et même quand je me trouve au stade, je n’entre jamais sur le terrain, pour éviter toute pression inutile sur les joueurs et l’entraîneur.
On sait aussi que vous avez suivi quelques rencontres, mais sans pour autant qu’on vous voie, pourquoi ?
Effectivement, j’étais présent au stade Hamlaoui lors des deux derniers matchs en compagnie de mes enfants. J’ai acheté des billets comme tout le monde et le plus normalement du monde, et j’ai assisté aux deux rencontres à partir des tribunes avec les supporters. Je n’aime pas les protocoles. En d’autres termes, je reste concentré sur ce dont a besoin mon équipe pour la mettre dans de bonnes dispositions.
Vous êtes donc différent des présidents qui sont passés à la tête du club…
Il faut faire la différence et comprendre les tâches de tout un chacun. Le président du conseil d’administration a toute les prérogatives, c’est lui qui lègue quelques-unes au directeur général, ce que n’a pas très bien compris malheureusement Monsieur Hamiti, pourtant il est diplômé de l’Ecole supérieure d’administration. Il est censé maîtriser le règlement. En plus, je veux vous apprendre une autre chose importante, c’est que je ne veux pas rester aux côtés de l’entraineur ainsi que les joueurs, juste pour leur éviter une pression supplémentaire. Figurez-vous que j’ai parlé avec Gomez qui m’a fait savoir qu’il vivait une grosse pression avec Hamiti.
Certaines rumeurs affirment que vous n’êtes pas de Constantine et surtout pas un supporter du CSC, votre commentaire ?
Effectivement, j’ai eu vent de certaines rumeurs qui m’ont stupéfait. Il faut que vous sachiez que je ne fais pas cas de ces dires insensés, mais là vous me donnez l’opportunité de parler aux supporters et aux amoureux du club CSC que je suis un enfant de Constantine, je suis né au quartier Bouanaba et j’ai grandi à Saint-Jean. J’ai fait ma scolarité primaire à Arago (actuellement Mouloud Belaabed), ensuite au lycée Kheznadar, et je suis supporteur invétéré du CSC de père en fils, mais je n’aime pas beaucoup parler. Je voudrais ajouter autre chose…
Allez-y ?
Je suis un enfant de Constantine et toute ma famille est issue de cette ville. Celui qui veut confirmer cela n’a qu’à vérifier sérieusement et ne pas aller se renseigner dans les cafés et les rues. Et celui qui ne connaît pas Lazhar Boudida, je lui dis que je suis de la famille de l’ex-défunt président du CSC Ahmed Benchaabane. En outre, l’actuel joueur du MOC et ex-joueur du CSC Ferhat Ayoub est mon cousin germain, le nom de famille de ma mère est celui de sa mère qui est Benradjem. Sans parler du football que je connais très bien, j’ai joué par le passé au CAB. Je le redis une fois de plus, je ne veux pas m’immiscer dans ce qui ne me regarde pas, je préfère me concentrer sur ce qui est administratif.
Revenons à l’équipe et à sa gestion un peu maladroite, que pourriez-vous nous dire ?
J’ai énormément lu cela ces derniers temps. Croyez-moi, j’étais surpris et étonné à la fois de lire des bêtises, car rien de cela n’est vrai. On est en train de gérer l’équipe d’une façon professionnelle et il n’y a pas de problème qui nécessite autant de spéculations. Il y a une grande différence entre ceux qui cherchent l’intérêt du club et ceux qui veulent nous remettre en arrière. C’est vrai, par contre, qu’il y a eu des trucs dangereux dans la gestion de quelques anciens présidents, mais c’est trop tard pour en parler. Actuellement on est en train de tenter de corriger quelques problèmes et il y a des indices qui nous font croire qu’on est en train de gérer le club convenablement. Sinon comment expliquer que nous avons ramené une équipe de médecins spécialisés dans les vaccins, alors que pas mal d’autres équipes se sont déplacés à Alger pour ça. Demandez aux Mobistes et vous verrez…
Comment expliquez-vous le mouvement de grève des joueurs ?
C’est vrai, le problème des salaires des joueurs nous cause des soucis depuis un moment déjà. J’avais déposé ma démission par le passé à cause de ça, j’ai eu une discussion avec les propriétaires du club, je leur ai dit que je ne pouvais pas donner ma parole aux joueurs dans le vide, c’était un certain 17 février, après mon entrevue avec le capitaine Bezzaz, mais Tassili a refusé et a insisté pour que je reste. Je fais de mon mieux pour payer les joueurs, j’ai veillé personnellement à ce que les joueurs touchent leurs primes, j’avais promis de les payer de ma poche s’il le fallait.
Qu’avez-vous fait au juste ?
J’ai pris contact avec le directeur général de Tassili, et je lui ai parlé de la grève des joueurs. Je lui ai demandé de faire vite pour les payer, sachant qu’on avait effectué notre demande au début du mois en cours. Ils étaient compréhensifs, ils nous ont demandé de rassurer les joueurs, et juste après, j’ai pris contact avec Bezzaz et Boulemdais. J’ai discuté avec eux très longuement hier. Je leur ai demandé de reprendre l’entraînement et parler avec leurs coéquipiers car la direction allait leur verser une mensualité et trois primes durant cette semaine, en attendant de régulariser le reste très prochainement.
Pour revenir à la grève, on a remarqué la présence de Hamiti qui veut revenir, votre commentaire ?
Vous voulez la vérité ? Je ne sais pas pourquoi il était présent au stade et pourquoi il a parlé aux joueurs et à l’entraîneur. Il n’a aucune relation avec le groupe actuellement. La décision de cessation de son activité a été notifiée depuis un bon moment déjà. C’est Amroune qui m’avait dit vendredi passé que Hamiti était au stade et je lui ai dit de lui interdire l’accès, à moins que Tassili le lui permette. Que les gens sachent que ça ne peut pas se faire comme ça, il faut une décision du conseil qui a toutes les prérogatives.
Est-il vrai que Tassili va se retirer et qu’une entreprise de forage la remplacera ?
Tassili est toujours propriétaire du CSC. Je viens de discuter avec le directeur général et il ne m’a rien dit à ce propos.
Que diriez-vous de ceux qui vous en veulent parce que vous avez envoyé l’avocat du club pour assister à l’AG de la FAF ?
J’étais occupé par un travail administratif. Tout comme certains représentants de Tassili, ils se sont excusés, c’est ce qui m’a conduit à désigner l’avocat du club pour assister à cette AG de la FAF. Il défend beaucoup le club dans des affaires assez compliquées. Sa présence lors de l’AG avait pour but d’entériner quelques décisions, il fait partie du club, on ne l’a pas déniché de la rue ou d’ailleurs.
Parlons de Chorfa, est-il vrai qu’il touche 471 millions/mois ?
Chorfa est un vrai problème administratif, c’est un joueur qui touche une mensualité très élevée, et on à pas le droit de le payer jusqu’à la régularisation de son dossier. C’est Hamiti qui l’a fait venir et m’a affirmé avant de partir qu’il avait conclu avec lui de revoir son salaire à la baisse, mais le joueur nous a étonné en affirmant le contraire. Il a dit à Amroune qu’il ne serait pas venu au CSC s’il n’avait pas conclu pour cette somme.
Et Meghni, où en êtes-vous avec lui ?
Le cas Meghni est compliqué, je ne lui ai pas encore parlé, je sais par contre que le manager lui a parlé quant à la résiliation de son contrat, mais lui aussi a refusé cette proposition qui consiste à lui payer quatre mois. Il veut avoir la totalité de son dû jusqu’à la fin de son contrat, ce qui est illogique surtout qu’il n’a joué que quelques minutes. Il faut savoir qu’à sa venue, les rapports médicaux n’étaient pas en sa faveur et ne lui permettaient pas jouer, mais la direction en place l’a quand même recruté et aujourd’hui, ce problème est sur notre dos.

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