Ligue 1 & 2

Zeghdane : «J’ai demandé à Hachoud de me laisser tirer le corner, j’avais senti le coup venir»

«En France, il faut être à mille pour cent pour se faire une place !»

Auteur : Bilal Ghandour dimanche 04 mai 2014 20:17

Jamais Toufik Zeghdane ne s’est exprimé dans la presse comme il l’a fait cette fois. L’arrière gauche du MCA, ou l’homme par qui l’ouverture du score du Mouloudia en finale de la Coupe d’Algérie est venue, a carrément ouvert son cœur au Buteur, le temps d’une interview. Le jeunot n’a éludé aucune question. Entretien !

Vous avez remporté la Coupe d’Algérie pour votre première saison au MCA, quel est votre sentiment ?
C’est un réel soulagement. La saison n’a pas été facile. Nous avons dû supporter une terrible pression de la part des supporters et de l’entourage immédiat du club. Ceci a fait que nous avions peur de rater nos objectifs. Maintenant que nous avons remporté la Coupe d’Algérie, nous avons évacué toute cette pression qui pesait sur nous. On est soulagés, on peut terminer la saison à l’aise.  
 Vous  étiez à l’origine du premier but, avoir marqué très tôt dans le match vous a-t-il permis de gérer les débats à votre guise ?
Plus ou moins. On a quand même été mis sous pression, après l’égalisation de Rial. Il fallait donc avoir les nerfs solides pour aller au bout et soulever cette coupe. Après, pour revenir au corner, c’est Hachoud qui devait le tirer. Mais je lui ai demandé de me laisser faire. Je voulais vraiment que ce soit moi qui l’exécute.
Pourquoi avoir insisté à le tirer ?
J’avais le pressentiment, avant le match, que j’allais marquer ou donner une balle de but. La sensation s’est accentuée au coup d’envoi du match. Du coup, sur le corner, j’ai dit à Hachoud de me laisser le tirer. J’avais, disons, senti le coup venir !
 Après l’ouverture du score (Rial a détourné le corner dans ses buts, ndlr), vous avez répété à deux reprises Allah Akbar, y a-t-il un secret derrière ?
Je suis quelqu’un de pieux.  Je fais la prière et je récite beaucoup le Coran. Je crois fermement que si nous prions Dieu, il nous aidera à surmonter les difficultés. C’était ma façon de Le remercier de nous avoir ouvert la voie du succès.
 N’avez-vous pas douté, après l’égalisation de la JSK ?
La JSK a eu de la chance sur ce coup-là. C’est vrai que ça nous a un petit peu perturbés, mais le coach a su nous remobiliser. La preuve, nous avons entamé les prolongations en force.
Etes-vous satisfait de votre saison ?
Amplement satisfait ! Il était très important de terminer la saison avec un titre. Nous sommes franchement fiers de notre parcours. Nous avons donné de la joie au peuple du Mouloudia. Après, cela ne doit pas être une fin en soi. Il reste encore quatre matchs à jouer. On doit arracher cette deuxième place pour terminer la saison en beauté.
 Vous avez rencontré des difficultés à vous adapter au début de la saison ; vous avez joué très peu, avez-vous songé à quitter le club à ce moment-là ?
Non, jamais ! Kaci-Saïd m’a beaucoup aidé dans ces moments-là. Il me rassurait à chaque fois. C’est grâce à lui que j’ai tenu le coup. Il m’a beaucoup conseillé. En plus, j’ai trouvé un groupe formidable qui m’a tout de suite adopté. A partir de là, il ne me restait qu’à bien travailler et attendre ma chance.
 Pourquoi avoir choisi de jouer en Algérie plutôt qu’au Portugal ou en Belgique, par exemple ?
Pour la simple raison que le premier contact officiel que j’avais reçu m’est parvenu du Mouloudia. A partir de là, je n’ai pas beaucoup réfléchi. J’avais effectivement songé à passer des essais dans plusieurs clubs en Europe, mais le destin m’a conduit au Mouloudia.
 Belaïd a été derrière votre venue au Mouloudia, n’est-ce pas ?
Tout à fait ! Je n’oublierai pas que c’est grâce à lui que j’en suis là. Il en a touché un mot aux dirigeants en début de saison et c’est à partir de là que les contacts ont été établis.
 L’aspect financier a dû aussi peser dans votre choix, sachant que les clubs algériens sont réputés bons payeurs…
Non, non ! Je vous assure que l’aspect financier n’a jamais été un critère important dans mes choix de carrière. Je suis encore jeune et tout ce qui m’intéresse dans l’immédiat, c’est de progresser pour passer un cap. L’argent vient après.
On sait que votre salaire ne dépasse par les cinquante millions de centimes par mois, ne pensez-vous pas que vous méritez désormais une revalorisation ?
Je ne sais pas, c’est au club de décider. Je sais qu’il y a des joueurs au club qui touchent plus que moi, mais il faut reconnaître qu’ils apportent un plus. Autrement dit, leurs salaires ne sont pas exagérés.
 Y a-t-il d’autres footballeurs dans votre famille ?
Oui ! Mon père et mes oncles ont tous joué au foot. Mais ils n’ont pas eu la chance de passer pros. Je ne vous cache pas que mes oncles, qui ont déjà joué la Coupe de France, y sont pour beaucoup dans mon parcours. C’est eux qui m’ont encouragé à persévérer dans cette voie.
 A quoi avez-vous pensé lorsque vous avez reçu l’offre du Mouloudia ?
Franchement, au départ je n’avais qu’une vague idée sur le Mouloudia. J’ai dû faire beaucoup de recherches pour avoir un maximum d’informations sur le club et son histoire. Par la suite, j’ai regardé des matches du club avec mon père, dont la finale de la Coupe d’Algérie de l’année dernière face à l’USMA. Je me souviens que j’avais demandé à mon père si tous ces supporters étaient ceux du Mouloudia. Il m’avait répondu que oui et que la majorité n’avait pas eu la chance d’accéder au stade. A partir de là, j’ai su en mon for intérieur que j’allais jouer pour ce club.
 Quelle a été la réaction des supporters du Mouloudia, après votre but face au CRB ?
Alors là, c’est un truc de fou ! Je ne savais pas qu’il y avait autant de rivalité entre les deux clubs. Au départ pour moi, le derby c’était MCA-USMA. Mais depuis ce jour-là, j’ai su qu’il y a de gros matchs qu’il ne faut pas perdre.
 Avez-vous pris connaissance des dernières déclarations de Samir Nasri ?
Non, il a dit quoi ?
En gros, qu’il y avait beaucoup de racisme en France et qu’il ne pouvait plus y vivre. ..
Il a été effectivement victime de racisme pendant longtemps. Lorsqu’on connaît son parcours, on comprend pourquoi il a déclaré ça. Et franchement, il n’a pas vraiment tort, car lorsque vous êtes Algérien ou Franco-Algérien en France, il faut être Zizou pour réussir. Tu dois toujours être à mille pour cent pour être pris. Après, j’avoue aussi que lorsque vous êtes né en France, il est difficile aussi d’être intégré ici.
 Quelles sont vos origines ?
De Ras El Oued, à Bordj Bou Arréridj.
 Y allez-vous ?
Oui, je venais souvent quand j’étais petit. Maintenant, c’est plus facile, puisque j’y vais dès que l’envie me prend.
 On sait que vous êtes un grand admirateur de Nadir Belhadj, pourquoi lui exactement ?
J’adore son style de jeu, tout simplement. C’est un joueur atypique. Il n’y a pas d’autres joueurs comme lui dans le football. Je l’ai vu beaucoup jouer et c’est à partir de ses matches que j’ai commencé à l’aimer.
 L’avez-vous déjà croisé ?
Oui, à plusieurs reprises. Il vient souvent à la cité. Comme il a beaucoup d’amis de mon quartier, il vient leur rendre visite. C’est comme ça que j’ai fait sa connaissance.
 Que représente pour vous Bab El Oued ?
Les Chnaoua. Autrement, le meilleur public d’Algérie. J’espère que j’aurais la chance de sillonner encore une fois les rues de Bab El Oued en bus pour présenter la coupe aux supporters.
 Que pensez-vous de la consécration de l’USMA en championnat ?
Nous aurions aimé être à leur place et fêter ainsi le doublé ! Après, ils méritent amplement leur titre, au vu de leurs prestations depuis le début de la saison. L’USMA est un champion légitime, il n’y a rien à dire.
 Quelle est la nature de vos relations avec Beziouen ?
Beziouen est un ami d’enfance. Nous avons joué pour le même club la saison dernière. Je sais qu’il doit être déçu à l’heure qu’il est. Il a toute ma sympathie.
 Quel est le meilleur arrière gauche au monde actuellement, selon vous ?
Alba, incontestablement !
 Qui remportera la Coupe du monde ?
Le Brésil.
 Quand allez-vous vous marier ?
Je n’ai pas encore fixé de date, mais prochainement sans doute.
Votre plat préféré ?
Chakhchoukha…Je la mange à chaque fois que je vais à Bordj chez ma grand-mère.
 Quelle est la voiture de vos rêves ?
Une Porsche comme celle de Belhadj. J’espère avoir la chance d’en posséder une un jour.
 Quelle est votre destination préférée pour les vacances ?
Palma, en Espagne.
 Où est-ce que vous faites la prière du vendredi ?
A la mosquée de Oued Remane…
 Avec quel joueur êtes-vous le plus proche au Mouloudia ?
Fabre…
 Votre chanteur préféré ?
Sababy et Senza.
 Votre niveau d’instruction ?
J’ai eu mon bac, section maths !
 L’autre club que vous supportez ?
Le PSG.

 

Publié dans : zizou belhadj Zeghdane fabre

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