Gourcuff : « J’ai gardé le même effectif mais j’ai ramené une nouvelle philosophie de jeu»

Invité de l’émission Football Magazine, diffusée par la radio Chaine 3 hier matin, l’entraîneur national Christian Gourcuff est revenu brièvement sur la qualification de l’EN à la prochaine CAN avant d’aborder plusieurs sujets d’actualités touchant à la vie des Verts : «La qualification ramène plus de sérénité et de confiance au groupe. Elle permet de préparer la prochaine CAN sur les deux derniers matchs de poule.  Sur ce dernier match face au Malawi, on a vu une nette progression sur le plan collectif et de  l’organisation.  C’est certainement le match le plus abouti».
 « Mon équipe a une grande marge de progression »
Interrogé sur ses attentes lors des deux derniers matchs du groupe qui se joueront en novembre, l’ancien Lorientais déclare : «On jouera tous les matchs pour gagner et progresser dans le jeu, pour aussi avoir un jeu collectif plus solide et éviter les moments de flottement constatés lors du dernier match. On cherchera à améliorer l’expression de l’équipe sur le terrain surtout qu’elle possède une bonne marge de progression».
« Sur le plan de la fluidité, j’ai instauré une nouvelle approche de jeu »
Contrairement à ce qu’on pouvait penser, Gourcuff a bel et bien ramené de nouvelles idées dans le jeu des Verts. «Il y a une autre philosophie dans le jeu par rapport à ce qui se faisait avant moi. Par exemple, on prône le marquage de zone alors que l’autre équipe faisait dans le marquage individuel. Il y a un choc tactique et philosophique dans ma méthode, que les joueurs commencent à bien assimiler. Sur le plan de la fluidité, c’est aussi une nouvelle approche et une grande maitrise collective», précise l’entraîneur de l’EN.
« Voilà pourquoi notre jeu penche beaucoup plus sur le côté gauche »
«On utilise toute la largeur du terrain, donc je pense que notre jeu est équilibrée sur les deux côtés. Feghouli, par rapport au match du Mali, a beaucoup apporté sur le côté droit. Après, je pense que le jeu est concentré parfois à gauche parce que ça part de derrière, et Ghoulam a plus d’aptitudes offensives que Aïssa Mandi. Il y a aussi le fait que Lacen et Bentaleb sont des gauchers, donc ils orientent nettement le jeu vers ce côté là. Mais je pense que la raison principale est que c’est Brahimi qui est plus enclin à jouer à gauche qu’à droite.»
« Brahimi est un joueur exceptionnel, je ne comprends pas son échec à Rennes »
Christian Gourcuff ne comprend pas trop pourquoi la perle algérienne Brahimi a mis du temps à exploser: «Brahimi est un joueur exceptionnel. Je ne le découvre pas, parce que c’est un joueur qui était déjà assez prometteur à Rennes. Je ne comprends pas trop son échec ou plutôt sa non utilisation à Rennes. A Granada, on ne l’a pas trop suivi, mais à Porto avec ce qu’il réalise il est en train de confirmer son talent».
« Dans ma tactique, je le considère beaucoup plus comme deuxième attaquant »
«Yacine, il faut le mettre dans les meilleures conditions possible pour pouvoir tirer le maximum de sa virtuosité technique. Il évolue dans un 4-4-2 souple, il est positionné juste derrière l’attaquant. C’est pourquoi je le considère dans mon schéma de jeu comme un second attaquant.»
« Je ne peux pas juger Guedioura et Zeffane, ils ne sont pas compétitifs »  
Revenant sur la mise à l’écart de Adlane Guedioura, écarté à deux reprises des 18, et la  non convocation de Zeffane, l’entraîneur des Verts affirme : «Les meilleurs joueurs sont identifiés, au niveau international il y a des joueurs qui manquent de temps de jeu et pour moi un joueur qui ne joue pas comme Guedioura, on ne peut pas le juger.  C’est le cas de Zeffane qui ne joue pas trop à Lyon. Ils ne sont pas compétitifs».
« Abeid et Kashi sont suivis par Mansouri, mais ils doivent jouer avec leurs clubs »
Le driver des Verts annonce qu’il dispose d’une liste élargie et que la sélection ne manque pas de prétendants : «Il y a aussi des joueurs qui évoluent à l’étranger qui peuvent postuler à une sélection. Il y a Abeid qu’on attend qu’il joue avec Newcastle, il y a aussi Kashi qui a été supervisé par Mansouri, qui est chargé de suivre les  professionnels à l’étranger. Quant à Neghiz, il est chargé de suivre les joueurs locaux».
« Gourmi et Ziti répondent à mon profil de jeu recherché »
 «On est à la découverte d’autres éléments à même d’apporter un plus à la sélection. Ce se fera en fonction de leur temps de jeu. il y a aussi les joueurs locaux, je pense à Gourmi et Ziti qui sont des éléments très intéressants avec une bonne mentalité, c’est pour vous dire que la concurrence est là et qu’on dispose d’un réservoir assez large.»
« La paire Medjani - Halliche a très bien fonctionné, mais cela n’exclut pas Belkalem »
Satisfait par le rendement de Halliche et Medjani dans l’axe, Gourcuff semble bien décidé à consolider encore plus cet acquis : «Il faut mettre des automatismes en place, la paire Halliche-Medjani a donné entière satisfaction. Halliche a repris physiquement, donc c’était normal qu’il reprenne sa place dans le onze. Belkalem, lui, était fatigué, mais cela ne signifie pas qu’il ne peut plus revenir».
« J’ai un contrat d’objectif, le président peut me dire ''au revoir et merci'' à tout moment »
 Gourcuff avoue clairement que son avenir avec l’EN dépendra de ses résultats, il se dit prêt à investir plus pour réaliser son challenge avec cette équipe algérienne : «J’ai un contrat d’objectif, le président de la FAF peut donc me dire du jour au lendemain : "On arrête, c’est fini !"  Mais je n’ai aucun problème avec ça.  Je suis ici pour un projet.  J’ai reçu plusieurs offres intéressantes, mais j’ai choisi le challenge avec l’Algérie».   
« On ne peut pas travailler en situation conflictuelle, l’entente avec les entraineurs est importante »
  Christian Gourcuff semble avoir une autre vision sur la relation qu’il doit avoir avec les entraineurs de la Ligue 1 algérienne : «La relation humaine est très importante, on  ne peut pas être en situation conflictuelle avec tout le monde,  il faut savoir faire adhérer les gens à ses idées. C’est ce que j’ai essayé de faire avec les entraineurs de la  Ligue 1. On a surtout abordé le calendrier et j’ai pris les choses en main pour assurer  un meilleur fonctionnement dans les rassemblements des A’».
 « Gagner la Coupe d’Afrique ? Je cherche d’abord à améliorer le jeu de mon équipe et tout peut arriver après »
Serein, Christian Gourcuff ne veut pas aller vite en besogne. Interrogé s’il était prêt à briguer une place sur le podium africain en 2015, il déclare : «Ce qui m’intéresse, c’est la progression de l’équipe, donc évidemment on joue pour gagner, mais on sait qu’on a plus de chances de gagner si notre jeu est consistant. Le stage d’avant la CAN sera très important car c’est là qu’on pourra faire un travail de fond».

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