Equipe d'Algérie

EN : Medjani «Tout ce que réalise Mahrez en ce moment, il nous l’avait dit à son arrivée en 2014»

«Lorsque Riyad disait qu’il allait devenir titulaire en sélection, on rigolait, aujourd’hui on est fiers de lui»

Auteur : Moumen Ait Kaci Ali lundi 16 mars 2020 14:59

Dans cette deuxième partie de la longue interview qu’il nous avait accordée, Carl Medjani, qui est passé du statut de remplaçant à celui de capitaine d’équipe, raconte plusieurs anecdotes vécues en sélection et revient sur les meilleures étapes traversées avec notamment deux Coupes du monde et deux CAN jouées avec l’Algérie.  

Vous êtes arrivé en 2010, en sélection, vous avez trouvé une équipe en place et vous avez toujours accepté d’être remplaçant, pourriez-vous revenir sur cette situation ?
J’ai toujours dit que j’étais là pour rendre service, je suis arrivé sur la pointe des pieds car je savais que l’Equipe nationale avait réalisé un parcours exceptionnel avec ce fameux match contre l’Egypte. Malheureusement pour certains éléments de cette époque, Cheikh Saâdane avait fait le choix de faire venir des binationaux à fort potentiel et qui pouvaient avoir un avenir dans cette sélection sur le long terme. Kadir, Mesbah, Boudebouz, Rais Mbolhi et moi-même étions venus dans l’unique but de rendre service au pays, on se faisait petits car on savait que des joueurs avaient fait un énorme boulot pour jouer ce Mondial-2010.

Racontez-nous un peu comment vous êtes arrivé à vous imposer ?
Lorsqu’on regarde mon parcours en Equipe nationale, je peux dire que j’ai gravi les échelons petit à petit. Du statut de remplaçant jusqu’à un joueur titulaire indiscutable pour devenir capitaine de cette équipe. J’ai vécu des moments magnifiques avec de la réussite et des échecs aussi. Aujourd’hui, je suis fier de ce que j’ai pu faire avec l’Equipe nationale. Je sais aussi ce que je dois à l’Equipe nationale.

Ça vous a permis de croiser surtout vos anciens camarades à Liverpool en Afrique du Sud, comme Steven Gerrard ou Jamie Carragher ?
Exactement, c’était pour moi une grande chance d’avoir signé à Liverpool à l’âge de 18 ans et de pouvoir côtoyer des joueurs d’exception comme Steven Gerrard, Emile Heskey ou Jamie Carragher que j’ai eu la chance de retrouver en Afrique du Sud en Coupe du monde 2010. C’était  un joli clin d’œil, je m’entrainais avec eux à Liverpool et lorsqu’on s’était revus en 2010 lors du match contre l’Angleterre, je ne les voyais plus de la même façon. J’avais grandi un petit peu.  

Mahrez était aussi arrivé en 2014, vous l’avez vu grandir, racontez-nous un peu son évolution en sélection ?
Ah Riyad : son histoire est vraiment particulière. Je vous fais une confidence. Tout ce que réalise Riyad aujourd’hui, il nous l’avait annoncé à son arrivée. Personnellement je l’ai connu en 2013. C’était lors de mon premier match avec Monaco contre Le Havre. Il y avait Walid Mesloub avec qui je  partageais une discussion. Je ne connaissais pas Mahrez, ensuite il est venu me saluer, se présente et me dit : «Carl, j’arrive bientôt en Equipe nationale. Fais-moi confiance, je serai bientôt en sélection.»

Vous lui avez dit quoi ?
J’ai répondu : «Ecoute, si tu mérites de venir en Equipe nationale, tu seras inch’Allah bien accueilli. Tu verras, tu seras bien entouré». Après, il arrive en 2014 en Equipe nationale et lance à tout le monde : «Les gars, ne croyez pas que je suis là pour rigoler, bientôt je serai titulaire et dans 2 ou 3 ans, je serai dans un Top 3 du championnat anglais». On rigolait, on se disait : «Mais il est plein d’assurance le mec !» (Rires). Il nous disait toujours : «Les gars, j’ai une motivation et des ambitions, aujourd’hui lorsqu’on regarde ce qu’il réalise, on n’est pas étonnés mais on en est tous fiers.

Quel est le meilleur souvenir de votre carrière ?
Le but contre le Burkina Faso est le plus important de ma carrière. C’est vrai qu’on retient plus le but de Madjid Bougherra au match retour à Blida mais si on ne marquait pas Feghouli et moi au match aller, on ne se serait pas qualifiés au Mondial 2014 au Brésil. Donc ce but a une importance capitale dans la qualification. Après, il y a aussi le match contre la Russie où on obtient notre billet en huitièmes de finale de la Coupe du monde pour la première fois dans l’histoire de l’EN. On entre dans l’histoire, C’est un souvenir magnifique.

Un autre fait que vous ne pouvez jamais regretter d’avoir vécu en sélection ?
C’est ma rencontre avec Mbolhi que j’ai connu en 2010. Depuis, on restés amis. Rais est un frère,  c’est un membre de ma famille. On a vécu beaucoup de choses ensemble en Equipe nationale et en dehors. Ce mec sait que s’il a besoin de moi, je serai là et je sais aussi que si demain j’aurai besoin  de lui, il sera là. Vous voyez, c’est plus qu’une amitié. C’est mon gars dans la vie.

Le souvenir de la Coupe du monde reste aussi le match contre l’Allemagne…
Oui, c’est clair, quand les Allemands reconnaissent que le match de l’Algérie est celui qui leur a fait le plus peur, cela suffit pour dire qu’on n’était pas loin. Un match ne ressemble jamais à un autre mais personne ne peut dire aujourd’hui que si nous avions battu l’Allemagne on ne serait pas allés loin.

Je vous cite des noms de joueurs et vous allez me répondre en un mot, Rais Mbolhi ?
L’assurance…

Bougherra ?
La gourmandise

Mesbah ?
Le tacticien

Guedioura ?
Le robot

Feghouli ?
L’abnégation

Mahrez ?
Le talent

Slimani ?
Le combattant

Et le poteau contre son camp de Soudani contre le Burkina Faso dans le temps additionnel ?
(Il rit franchement) Ohhh on a eu peur, pas mal comme souvenir aussi (il reprend à rire)

Vous lui avez dit quoi après le coup de sifflet final ?
(Rires) Franchement, je suis allé envers lui et je lui ai dit, «Hilal c’est le plus beau poteau de ta vie.»

Un dernier mot pour le public ?
Je suis reconnaissant pour tous les messages qu’ils m’ont adressés sur mon compte Instagram ainsi que sur les autres réseaux sociaux. Je suis fier de leur appartenir et d’avoir défendu les couleurs de l’Algérie. Il y a une vie après l’EN, mais je garderai tous les moments partagés avec ce peuple unique et je serai au service de mon pays quoi qu’il en soit.

 

 

Publié dans : en Medjani Mahrez

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