Interview

Saib : « La JSK a existé avant Hannachi et elle continuera d’exister après son départ »

« Le club a besoin de grands moyens pour revenir au sommet, On ne supporte plus de voir la JSK jouer la relégation »

Auteur : Moumen Ait Kaci Ali samedi 19 août 2017 12:22

Après Mourad Amara, et Hakim Meddane, à présent c’est au tour de l’ancien capitaine d’équipe et l’un des meilleurs joueurs de tous les temps de la JSK Moussa Saib de s’exprimer au sujet du départ du président Mohand Cherif  Hannachi. En vacances, Saib a quand même bien voulu nous accorder cette interview dans laquelle il revient sur  la situation de son club de cœur. Moussa avec son franc parler, appelle à éviter les erreurs du passé et repartir sur de bases solides en revenant surtout aux traditions de ce club avec une histoire à part. Entretien !

Moussa on sait que vous êtes en vacances mais on imagine que vous êtes au courant du  changement  qui s’est produit à la JSK avec le départ de Mohand Chérif Hannachi ?

Oui bien sûr, même en étant en vacances on s’inquiète toujours à son ancien club, la JSK est au centre de notre discussion entre amis ou en famille. Donc, voilà je suis bien au courant de ce qui s’est passé, ces derniers jours.

 Etes-vous en mesure de nous donner votre avis sur ce départ de Hannachi qui a surpris  plus d’un ?

 Je dirai que son départ était attendu depuis longtemps. Certes cet homme a travaillé et rendu beaucoup de services  à la JSK mais comme on le sait, le monde professionnel demande beaucoup d’argent et de moyens pour rester au sommet. Donc, je crois que lorsqu’on a plus rien  à donner il vaut mieux se retirer surtout lorsque les résultats ne suivent pas comme c’est le cas depuis quelques saisons à la JSK. On a tous constaté que depuis que nous sommes passés en mode professionnel, ce n’est plus la JSK d’avant. Elle n’est en tout cas pas celle qu’on connaissait donc nous avons besoin maintenant d’un grand industriel avec beaucoup de moyens. Je veux dire bien  à la hauteur de la grandeur de notre club.

Vous avez été l’un des premiers à remettre en cause la gestion de Hannachi, sur ces dernières années bien entendu, l’avenir vous a donné raison, au moins concernant certaines anomalies ?

Vous savez on entend  et on constate beaucoup de choses qui ne font pas du tout honneur  à la JSK, donc, le changement s’imposait et on ne pouvait plus être satisfait de manière avec laquelle était gérée le club. Après, vous savez, Hannachi sait très bien que seul l’amour du club me pousse à critiquer la gestion générale du club. Sincèrement, et il le sait aussi je le respecte en tant que personne parce que personne ne peut dire qu’il n’a rien donné, seulement, il est temps d’aller prendre du repos et laisser la place à d’autres pour essayer de tirer le club vers l’avant. On ne peut plus supporter de voir la JSK jouer la relégation et ne se maintenir que lors des ultimes moments de la saison. Une chose est sure, ce ne sont pas les habitudes de ce grand club d’Afrique

Pour certains, son départ est interprété comme un mal plutôt qu’une bonne chose ?

On verra! Dans ce cas là, c’est peut être un mal pour un bien. D’ici là on sera vraiment fixé sur le mal qui range ce club. L’avenir nous le dira, on saura si c’est la gestion de Hannachi qui empêche le club de reprendre son envol ou le problème se réside ailleurs.

On annonce de grands industriels et hommes d’affaires pressentis pour reprendre le club. Croyez vous que ces gens là sont la solution ou bien ils doivent faire appel aux anciens ?

Ecoutez, je viens de le dire, tout club professionnel a besoin du nerf de la guerre. Donc, les industriels sont les bienvenus et le salut passe par leur capacité à investir dans un club avec une image de dimension internationale. C’est vrai qu’elle est un peu ternie ces derniers temps mais la JSK reste la JSK, un grand d’Afrique qu’on le veuille ou pas. Le club a besoin de beaucoup d’argent et de moyens mais aussi de gens compétents avec des projets sportifs consistants, c'est-à-dire  à la hauteur de cette équipe. Celui qui a la JSK dans son cœur et pense à redorer l’image du club est le bienvenu. Il faut dire que Hannachi a placé la barre très haute, donc, son successeur est bien averti, il doit faire mieux et pour se faire il doit avoir les dents bien solides. Nous avons une histoire, un public et un palmarès, le club ne se repose pas sur une les personnes

Moussa Saib est-t-il prêt à venir en aide à son ancien club ?

Ecoutez, je crois que vous avez déjà ma réponse, vous connaissez mon attachement pour cette équipe mais comme je l’ai dit, ce n’est à moi de faire appel de pied ou quelque chose de cette manière pour imposer mon nom, soyons sérieux, mais après, j’ai toujours été un homme de terrain et c’est dans ce domaine là que je peux apporter ma contribution. Mon vécu et mon expérience me le permettent et je tiens à dire que je n’ai jamais arrêté d’apporter mon aide au club, que ce soit d’une manière directe ou indirecte. Vous savez, en faisant la lumière sur ce qui ne va pas au club, j’estime modestement avoir contribué à la bonne marche du club.

 Sincèrement, vous  n’avez-vous pas peur de la transition qui ressemble un peu à celle que vous avez vécu après votre arrivée  à la JSK il y a des années maintenant ?

Ma réponse est claire, la JSK a existé avant Hannachi, et elle continuera d’exister après le départ de Hannachi. Ce  n’est pas un nom ou une seule personne qui a fait ou qui fera la grandeur de ce club. Je sais qu’il va y avoir des hommes qui vont venir et la JSK restera debout. C’est au futur patron  du club et son bureau de tracer l’avenir de la JSK en mettant un organigramme digne de ce nom et se fixer des objectifs à la hauteur de cette grande équipe. 

Mourad Amara a déclaré sur ces colonnes que les anciens n’avaient pas le droit de décevoir les supporteurs kabyles, est ce votre avis ?

Je suis tout  à fait d’accord avec Mourad, Hannachi n’est plus là, il faut alors répondre aux exigences du peuple de la JSK. Hannachi a été écarté par rapport à ses erreurs donc il faut bien tirer les leçons et bien sur tenter de corriger ce qui n’a pas été bien fait.  

Abdelhamid Sadmi s’est porté candidat  à la succession de Hannachi, une réaction par rapport  à cela ?

Pourquoi pas ? Je sais que le club a besoin de beaucoup de moyens financiers donc Sadmi doit être entouré de gens   qui sont capables de l’aider à réaliser son projet. Après, Sadmi, ou un autre l’important  c’est de se donner les moyens  de sortir le club de sa situation actuelle.

Moussa vous avez certainement suivi le dernier match de l’Equipe nationale A’ contre la Libye, le résultat a déçu les supporteurs, et certains ne croient plus au joueur local, votre réaction ?

Ce n’est pas évident d’analyser un tel résultat, on traverse une situation délicate concernant le football local, nos joueurs jouaient pratiquement sans aucun objectif sur le plan international. Ils n’avaient pas ou on leur a enlevé cette ambition d’espérer intégrer l’équipe nationale A, donc l’échec était attendu pour ceux qui maitrisent bien le football local.

Contrairement à votre génération, on leur reproche de penser plutôt  à leur avenir financier sans se soucier d’améliorer leur niveau, c’est une conclusion juste ou bien c’est une question de niveau ?

Je crois qu’il y a de tout, c’est vrai que dans cette nouvelle génération on parle beaucoup d’argent dépensé pratiquement pour rien mais on ne peut tout mettre sur cet aspect là parce que je pense que c’est aussi une question de niveau qui laisse vraiment  à désirer.  

Entretien réalisé par Moumen Ait Kaci Ali

 

Publié dans : Saïb

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