Mesloub : «Dire que les émigrés sont moins impliqués est insensé, on est Algériens avant tout»

«Rajevac ? Il faut tourner la page, je préfère parler du match du Nigéria !»

Le milieu de terrain de Lorient,  Walid Mesloub, avoue que l’Algérie sera certes favorite mais devra quand même se méfier des sélections qui reviennent en force, à l’image de la Tunisie et le Sénégal. Walid revient aussi sur ces critiques essuyées après le semi-échec du Cameroun.

Tout d’abord, un mot sur le tirage au sort de la prochaine CAN-2017…
 On est dans un groupe assez relevé, avec la présence de bonnes équipes. De toute façon, on est en phase finale donc on s’attendait un peu à cela, parce que pour la prochaine CAN presque tous les habitués sont présents. Maintenant, on va bien se préparer pour aller faire, Inch’Allah, une bonne Coupe d’Afrique et procurer du plaisir à nos supporters.
Offrir une belle CAN aux fans, c’est d’aller au bout, c’est ça ?
Bien sûr qu’on aimerait aller au bout. Les joueurs sont bien conscients de la mission qui les attend, vous savez, on a un groupe qui a acquis une certaine expérience après la CAN-2015. Tout le monde a envie d’être champion d’Afrique mais avant cela, il y a un match très important qu’on doit négocier contre le Nigéria.
Vous connaissez certainement le Sénégal qui revient en force et que vous avez joué en mars dernier, parlez-nous de cet adversaire ?
De prime abord, toutes les nations africaines évoluent. Après, pour le Sénégal, tout le monde sait qu’ils ont beaucoup de joueurs qui explosent dans les meilleurs championnats européens, qui ramènent une plus-value certaine pour leur sélection. C’est vrai aussi qu’on a joué cette équipe sénégalaise à deux reprises, la dernière en date on avait bien vu que ce n’était pas du tout facile de les battre. C’est une équipe qui monte en puissance donc il va falloir faire attention.
Et pour la Tunisie ?
C’est pareil, cette équipe tunisienne retrouve petit à petit un meilleur niveau, et il va falloir vraiment s’en méfier, c’est pour cela que j’avais dit qu’on est certes dans un groupe équilibré mais ça ne sera pas simple pour tout le monde.
Malgré cela, tout le monde dit que l’Algérie est un favori pour le sacre…
Ecoutez, le mot favori est plutôt utilisé par rapport à ce qu’on présente sur papier, après la réalité du terrain donne autre chose. Dans une phase finale, toutes les grandes équipes ont une chance de remporter la CAN. Il y a une gestion spéciale dans une compétition pareille et toutes les équipes ne sont pas aussi à l’abri d’une bonne ou mauvaise surprise. Pour notre part, on sait qu’on est attendus au tournant, que toutes les équipes voudront nous battre.
Etes-vous capables d’assumer ce statut de favori dans pratiquement chacune de vos sorties ?
Nous, on sait qu’on est une bonne équipe, après bien sûr aux bons résultats réalisés. Ainsi, les autres nations ont toujours à cœur de nous battre. En tout cas, c’est à nous de bien se préparer, et d’être toujours à  100% pour rester performants.
Vous dites que vous êtes devenus l’équipe à battre, avez-vous senti cela contre le Cameroun ?
Ecoutez, sincèrement, j’en ai parlé avec mon coéquipier Moukandjo avant et après cette rencontre qu’on a jouée à Blida, il m’a clairement signifié que le Cameroun nous craignait et j’ai senti cela lorsqu’il m’avait avoué que ses camarades et lui allaient jouer le match de leur vie pour se mesurer à nous, donc ma réponse est affirmative. C’est clair aussi qu’ils avaient un surplus de motivation pour montrer ce qu’ils valent contre nous. C’est le football il faut l’accepter, on sait que chaque équipe est motivée à l’idée de battre l’Algérie.
Maintenant, ce semi-échec face au Cameroun est oublié…
Oui, il faut passer à autre chose, on  un gros match qui nous attend face au Nigéria à l’extérieur. Il faut tout mettre de côté et se concentrer rapidement sur ce match ultra important.
Le moral des troupes n’est pas affecté par ce changement à la barre technique, ou vous croyez que c’est un stimulant pour aller ramener un succès ?
A présent, on ne peut rien prédire, il faudra attendre la fin du match pour vous répondre ; en tout cas, on est conscients de la tâche qui nous attend au Nigéria. Après, il faut s’éviter la pression de trop tout en gardant notre concentration pour ce match afin de réaliser le déclic en prévision de la CAN.
On annonce Wilmots comme nouvel entraîneur, mais il y avait aussi Le Guen, Perrin et Courbis pressentis, une préférence ?
Non, franchement aucune préférence. Vous savez, ce match du Nigéria sera celui des joueurs pour la suite, et quel que soit le driver que le président désignera, on sera tenus de bien travailler. Ce n’est pas de nos prérogatives de donner un avis sur un tel ou tel coach. Notre mission est de rester performants avec nos clubs et bien travailler pour arriver au top en sélection, après, la fédération s’occupe de cela et on lui fait confiance.
Après ce zéro partout devant le Cameroun, beaucoup de voix se sont levées pour dénigrer le comportement des joueurs de l’EN, cela a fait réagir des joueurs comme Slimani ou Feghouli, êtes-vous aussi affecté ?
Oui, j’ai lu dans la presse la réaction de Feghouli, Riyad Mahrez et même Islam, et je trouve qu’ils ont raison. Dans le football, on est parfois critiqués et aussi supportés par ces mêmes personnes qui vous tombent dessus, mais ce qui fait mal, c’est de remettre en cause notre dévouement pour l’Equipe nationale ; vous savez, chacun de nous se donne à mourir sur le terrain pour honorer comme il se doit le maillot et lorsque parfois vous êtes dénigré injustement, bien sûr que vous soyez déçus
On sent que vous êtes peiné un peu non ?
Evidemment, ça n’a pas de sens. On doit tous tirer dans le même sens. En tout cas, dire que les émigrés sont moins impliqués est vraiment insensé, c’est un faux débat, il ne faut pas partir dans de cet esprit là. On reste Algériens avant tout et notre seul souci est de voir notre pays avancer et faire plaisir à nos supporters.

 

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